Toujours content de recevoir du nouveau matos Razer à la rédaction, j’avoue pourtant être un puriste : j’ai souvent du mal à lâcher mes périphériques officiels Sony pour du “third party”. Mais la promesse de cette Razer Raiju V3 Pro, avec sa technologie sans fil propriétaire, a piqué ma curiosité au vif : est-ce que ce bijou de technologie peut vraiment remplacer ma DualSense ?
Caractéristiques techniques
| Connectivité | Razer HyperSpeed Wireless (2.4 GHz) / Filaire USB-C |
| Compatibilité | PlayStation 5, PC (Windows 10 et +) |
| Boutons d’action | Razer Mecha-Tactile Action Buttons |
| Boutons multifonctions | 4 boutons remappables (2 bumpers + 2 gâchettes arrière) |
| Audio | Port jack 3.5 mm analogique (compatible PS5) |
| Éclairage | Razer Chroma RGB |
| Poids | Environ 280 g |
| Autonomie | Jusqu’à 10 heures (avec éclairage) / 20 heures (sans) |
Une présentation taillée pour l’e-sport
Quand on parle de Razer, on s’attend toujours à un packaging soigné et à une orientation « gamer » assumée. La Razer Raiju V3 Pro ne déroge pas à la règle. Sur le papier (et sur la fiche produit), on est réellement face à un produit premium conçu pour l’élite ou ceux qui aspirent à le devenir. La marque aux serpents met ici en avant sa technologie phare : le Razer HyperSpeed Wireless.
L’idée est simple : offrir aux joueurs console la même réactivité que sur les souris gaming haut de gamme de la marque. Fini le Bluetooth classique parfois capricieux, ici on utilise un dongle USB-C dédié qui assure une connexion 2.4 GHz ultra-rapide. Razer promet ainsi une latence quasi inexistante, équivalente à une connexion filaire, ce qui est l’argument massue pour les joueurs de FPS ou de jeux de combat.
Au-delà de la connectivité, la manette est bardée de fonctionnalités personnalisables. On retrouve les fameux commutateurs méca-tactiles (un hybride entre le clic de souris et le bouton de manette classique), des gâchettes avec arrêts de course pour tirer plus vite, et bien sûr, une floppée de boutons macros programmables. C’est un produit sous licence officielle PlayStation, ce qui garantit une compatibilité native, mais Razer a fait des choix drastiques sur certaines fonctionnalités pour alléger la bête et se concentrer sur la “win”.
En pratique : une arme redoutable, mais pas sans défauts
Dès l’ouverture de la boîte, l’effet “waouh” est là. La Razer Raiju V3 Pro est livrée dans une superbe mallette de transport rigide, idéale pour trimballer son précieux sans risquer de rayer le plastique. En main, c’est un bonheur immédiat. Les grips sont texturés juste ce qu’il faut, la prise en main est ferme, et l’ergonomie générale respire le confort. On sent qu’on a affaire à un produit solide, bien fini, qui ne craquera pas à la première rage quit.
La performance avant tout
Ce qui frappe dès les premières minutes de jeu, c’est la réactivité. Le système HyperSpeed n’est pas qu’un mot marketing. J’ai testé la bête sur des shooters nerveux et la réponse est instantanée. C’est fluide, c’est direct, on est à la microseconde près. On retrouve cette sensation “clic” des boutons méca-tactiles qui est, selon moi, bien supérieure aux boutons mous des manettes classiques. Chaque pression est validée par un retour sonore et tactile satisfaisant.
Les boutons macros sont bien placés et permettent de garder les pouces sur les sticks en permanence, un avantage indéniable en compétitif. Cependant, il faut noter un point crucial pour les amateurs d’immersion : l’absence totale de vibrations et de gyroscope. Razer a fait le choix de la performance pure (les pros désactivent souvent les vibrations pour la précision), mais sur une manette à ce prix, ça fait mal. Pas de retour haptique, pas de gâchettes adaptatives comme sur la DualSense. Sur un Call of Duty, ça passe, mais sur un jeu d’aventure narratif, on perd une grosse partie du sel de la PS5. De même, l’absence du petit haut-parleur intégré, pourtant standard chez Sony, se fait sentir. C’est dommage, car cela joue énormément sur l’ambiance sonore de certains titres.
Une expérience PC en demi-teinte
C’est là que le bât blesse un peu. J’ai voulu pousser le test en connectant la Raiju V3 Pro sur mon PC, espérant retrouver la polyvalence ultime. Il y a du très bon : le pavé tactile peut être utilisé comme une souris pour naviguer sur le bureau, et c’est franchement génial pour lancer un jeu sans toucher à son clavier.
Mais une fois en jeu, c’est plus compliqué. La manette est reconnue comme une manette Xbox 360 classique (XInput). Résultat ? Adieu les fonctionnalités spécifiques. Je n’ai pas réussi à activer le bouton de capture d’écran, par exemple. J’ai passé un moment à bidouiller dans les options de Steam et dans Razer Synapse pour essayer de la forcer en mode “Manette PS5” ou pour remapper correctement certaines touches, mais sans grand succès. C’est fonctionnel, la précision est là, mais l’intégration logicielle sur Windows manque de finition pour un produit de cette trempe.
Avis Razer Raiju V3 Pro
Au final, cette Razer Raiju V3 Pro est un véritable paradoxe. Si vous cherchez la performance pure, la réactivité absolue et une ergonomie aux petits oignons pour enchainer les frags en multijoueur, c’est un grand OUI. C’est un plaisir d’utiliser cette manette, elle est incroyablement redoutable et son système sans fil est une réussite technologique indéniable.
Cependant, pour le joueur « touche-à-tout », l’addition est salée. L’absence de vibrations, de retours haptiques et de haut-parleur enlève une couche d’immersion que j’estime nécessaire aujourd’hui, surtout à ce tarif premium. Quant à l’usage PC, il est vraiment bon mais gagnerait à avoir une vrai reconnaissance driver sur mesure et pas celle datée de la 360. C’est une manette d’expert, pour des besoins d’expert.
Et vous, seriez-vous prêt à sacrifier les vibrations et l’immersion pour gagner quelques millisecondes de réactivité ?
Gwen










