Sorti simultanément sur Switch 1 et 2 après 18 ans d’attente et un développement quelque peu chaotique, voilà enfin Metroid Prime 4 Beyond. Confié à Retro Studios après un redémarrage complet en 2019, ce quatrième opus nous emmène sur Viewros où Samus se retrouve dotée de nouveaux pouvoirs. Mais après tant d’années d’attente, le résultat est-il à la hauteur ?
Metroid Prime 4 Beyond, un désert de déception ?
Parlons tout d’abord du scénario de Metroid Prime 4 Beyond qui, je trouve, ne casse pas trois pattes à un canard. Fraîchement débarquée sur la planète Viewros, Samus devra retrouver cinq clés de téléportation pour rentrer chez elle. Les Lamorn, une civilisation éteinte, lui confèreront donc des pouvoirs psychiques en la désignant comme leur élue. Bref, ce n’est pas très inspiré et ça sent un peu le réchauffé. Et dans les faits, j’irais même jusqu’à dire que je ne me suis jamais autant ennuyé dans un Metroid. En effet, ce qui fait le sel de la saga depuis toujours, c’est ce sentiment de solitude oppressant, cette exploration organique où chaque zone s’interconnecte naturellement. Et bien, vous pouvez oublier tout ça dans ce nouvel épisode. Et pour cause, Retro Studios a fait le choix incompréhensible de placer un immense désert central comme hub entre toutes les zones. Résultat : on passe son temps à traverser un no man’s land en moto, encore et encore et encore. Parfois, on doit même retourner au camp de base juste pour activer un pouvoir qu’on vient de récupérer, juste parce que Samus est incapable d’installer elle-même une puce dans son canon. Franchement, je trouve que c’est un comble pour un jeu qui se veut immersif.
L’autre gros défaut de Metroid Prime 4 Beyond, ce sont les personnages secondaires qui accompagnent Samus. Car ce qui prédomine généralement dans un bon épisode de Metroid, c’est ce sentiment de solitude omniprésent qui vient renforcer l’immersion. Ici, des PNJ comme le fameux Mackenzie ne peuvent s’empêcher de nous guider à chaque instant. “Oh, tu as oublié quelque chose dans cette zone !” On est constamment tenu par la main et malheureusement, ça tue l’essence même de ce qui fait un bon Metroidvania. Viennent ensuite les nouveaux pouvoirs psychiques qui sont la grande nouveauté de cet opus et qui étaient censés révolutionner le gameplay. En réalité, je trouve qu’ils le compliquent inutilement. Je pense notamment au Control Beam, qui permet de guider un tir et qui nous oblige à changer de viseur pour être utilisé. En plein combat, c’est franchement désagréable, d’autant plus qu’il n’est pas rare de se tromper de bouton pour finir en boule en plein champ de bataille. Il y a aussi d’autres mécaniques qui se veulent novatrices mais qui sont en réalité du pur recyclage. En gros, on a pris la Boost Ball et la Spider Ball, et on leur a juste ajouté un halo violet. Bref, ces nouveaux pouvoirs sont assez anecdotiques et servent surtout à alimenter des puzzles qu’on a déjà vu cinquante fois dans d’autres jeux.
Durée de vie et points positifs
En ce qui concerne la durée de vie de Metroid Prime 4 Beyond, il faudra compter une douzaine d’heures pour boucler l’aventure principale. Que dire si ce n’est que je trouve ça excessivement court pour un jeu qui a bénéficié de 8 ans de développement. Et en plus de ça, j’ai le sentiment désagréable que le désert sert juste à gonfler artificiellement un temps de jeu déjà très maigre. Mais bon, soyons honnêtes : tout n’est pas à jeter. Techniquement, le jeu est solide sur Switch 2 avec ses modes 4K/60 FPS ou 1080p/120 FPS. De plus, la direction artistique reste fidèle à l’univers Metroid Prime et certaines zones sont vraiment magnifiques. Je pense notamment à la jungle qui parvient à offrir des environnements luxuriants, ne manquant pas de rappeler les meilleurs moments de la trilogie originale. De plus, je trouve que les combats de boss sont une vraie réussite. Le tout est bien rythmé et offre des moments de gameplay vraiment jouissifs. Les boss sont en général assez imposants et pour en venir à bout, il est nécessaire d’identifier leurs points faibles et d’adapter sa stratégie en conséquence. Alors oui, même si généralement, il suffit d’utiliser le dernier pouvoir qu’on a trouvé, ça reste du pur Metroid Prime et ça fait très plaisir. La bande-son, fidèle à l’héritage de la série, alterne quant à elle entre musiques d’ambiance planantes et thèmes électroniques plus pêchus. C’est pas mal, mais malheureusement, je ne peux pas passer à côté de l’Amiibo à 20 euros pour avoir de la musique dans le désert sans finir le jeu une première fois.
Avis Metroid Prime 4 Beyond
Franchement, Metroid Prime 4 Beyond me laisse un goût un peu amer. Après 18 ans d’attente, j’espérais retrouver la magie des anciens opus. À la place, j’ai découvert un jeu qui a oublié ce qui faisait l’essence même de la franchise : un sentiment de solitude exacerbé et de une exploration organique. De plus, le désert, les PNJ envahissants, les pouvoirs psychiques un peu ratés et le backtracking artificiel sabotent un peu ce qui aurait pu être pour moi le grand retour de la licence. Alors oui, techniquement, c’est propre, les boss sont réussis, certaines zones sont vraiment belles, mais est-ce suffisant pour justifier tant d’années d’attente ? Je ne le pense pas. Certes, Metroid Prime 4 Beyond n’est pas un mauvais jeu, mais il n’en est pas moins décevant. Et ce n’est pas sa durée de vie très courte qui viendra sauver les meubles : ça se finit très vite et on reste sur sa faim. Ceci étant dit, le titre plaira sans aucun doute aux nouveaux venus tant il reste accessible et propose une aventure comme on en trouve pas beaucoup sur Nintendo Switch. Malheureusement, si comme moi vous êtes fan de la trilogie originale, je pense que vous serez déçus. Dommage !





