Voilà enfin Ghost of Yotei, la suite tant attendue du célèbre Ghost of Tsushima, qui avait marqué les esprits grâce à sa direction artistique magnifique et sa mise en scène digne d’un film de Akira Kurosawa. Beaucoup attendaient ce nouvel épisode avec impatience, se demandant s’il serait à la hauteur de son prédécesseur. Sans plus attendre, voyons donc si Sucker Punch a réussi à relever le défi avec cette nouvelle exclusivité PS5.
Présentation de Ghost of Yotei
Autant vous le dire tout de suite, si comme moi vous avez aimé Ghost of Tsushima, vous allez adorer Ghost of Yotei. En effet, même si ce nouvel opus recycle pas mal d’éléments du premier épisode, il parvient à tirer son épingle du jeu en améliorant considérablement la formule grâce à des ajouts plutôt bien pensés qui renforcent encore plus l’immersion. Alors certes, on a plus l’impression d’être sur une version 1.5 que sur une vraie suite, mais Sucker Punch parvient un peu à remédier à ça en brisant totalement le lien avec l’épopée de Jin Sakai. Et pour cause, le jeu prend place 300 ans plus tard sur l’île de Hokkaido qui, pour la petite anecdote, avait déjà inspiré la région de Sinnoh dans Pokémon Diamant il y a quelques années, et ma foi, ça le fait plutôt assez bien.
Mais revenons à nos moutons et parlons d’Atsu, la toute nouvelle héroïne du jeu. À savoir que lors de l’annonce du jeu, j’étais un peu dubitatif à l’idée d’incarner ce personnage, mais finalement je trouve que cette protagoniste est une vraie réussite qui parvient à surpasser Jin Sakai. Il faut dire que son origin story et son charisme font en sorte qu’on s’attache assez rapidement à elle et franchement, c’est un réel plaisir de l’accompagner tout au long de sa quête de vengeance. De plus, cet attachement se renforce tout au long de l’aventure grâce à des souvenirs d’enfance que l’on peut revivre à certains endroits. Je trouve ça vraiment sympa car ça vient ça et là enrichir le lore du jeu de façon assez naturelle, et franchement, c’est assez bien trouvé.
Un monde organique qui pousse à l’exploration
Comme son prédécesseur, Ghost of Yotei flatte la rétine grâce à une direction artistique toujours aussi léchée. Certes, on sent que le moteur graphique de Sucker Punch commence à se faire vieux, surtout après un Assassin’s Creed Shadows qui avait placé la barre assez haut, mais on oublie vite ce détail en se promenant dans un open world dans lequel rien n’a été laissé au hasard. Champs de fleurs à perte de vue, particules qui volent dans tous les sens, rayons de soleil qui percent à travers les arbres en fleur, chaque endroit de la carte est une composition pensée dans les moindres détails. Ajoutons à ça une mise en scène qui enterre la concurrence et on atteint presque la perfection. À chaque fois qu’on lance une quête secondaire ou un duel avec un autre samouraï, on est complètement bluffé par l’endroit choisi, le décor, la lumière, les mouvements de caméra et surtout la bande-son magistrale qui ponctue parfaitement chaque moment de l’aventure.
L’open world de Ghost of Yotei est donc une réussite totale et on sent clairement qu’un certain Breath of the Wild est passé par là. En effet, pour découvrir ses objectifs, il faut explorer la carte, gravir des sommets, sortir sa longue-vue et observer son environnement pour trouver des points d’intérêt. Parler aux gens qu’on rencontre peut aussi s’avérer bénéfique puisqu’ils ne manquent jamais de donner des informations pour progresser. De plus, lorsqu’on monte un camp pour récupérer de l’énergie ou attendre la nuit pour infiltrer un camp, il n’est pas rare de voir débarquer un inconnu qui vient discuter ou commercer et franchement, c’est très cool car on est à mille lieues des cartes à objectifs fourre-tout à la Ubisoft. Enfin, notons que l’exploration est toujours récompensée car le moindre recoin inexploré de la carte cache une armure, un autel pour améliorer ses compétences ou un charme conférant certaines aptitudes.
Il y a du pour et du contre, mais surtout du pour
Je vais tout d’abord vous parler des choses que j’ai aimées dans Ghost of Yotei car à vrai dire, les défauts que j’ai relevés sont assez anecdotiques. Tout d’abord, il y a le système de combat qui est toujours aussi fluide et nerveux. Et même si le système de posture a été remplacé par différentes armes à utiliser, le tout repose toujours sur un système de pierre-feuille-ciseaux (les lames doubles battent la nagitana, la nagitana bat le Kusarigama et ainsi de suite). De plus, on peut toujours utiliser son arc à flèches pour tenir en respect un ennemi éloigné, ou jeter une petite bombe explosive pour calmer un groupe d’ennemis. Bref, les combats sont toujours aussi stratégiques et avec l’open world, ils sont clairement le gros point fort du jeu. Car une fois qu’on maîtrise son arsenal, les affrontements s’avèrent vraiment jouissifs et provoquer un gros groupe d’ennemis est toujours aussi grisant. J’aurais pu aussi vous parler de la présence du loup qui vient parfois se montrer lors des combats, mais je n’ai pas trop envie de vous gâcher la surprise.
À la place je vais plutôt vous parler de la DualSense qui est assez bien exploitée lorsqu’il s’agit de cuisiner, d’allumer un feu ou de se forger une nouvelle arme. C’est vraiment sympa car recourir au gyroscope de la manette pour griller du poisson ou utiliser le pavé tactile en guise de pierre à feu renforce encore un peu plus l’immersion. À ce propos, l’ATH est toujours aussi minimaliste et il faut toujours suivre le vent et les renards pour atteindre ses objectifs. Signalons également que Atsu dispose d’un Shamisen, qui est une sorte de guitare, et qui est très utile pour découvrir certains secrets dissimulés un peu partout sur la carte. D’ailleurs, je trouve que le design de cette dernière est vraiment très réussi, et il en va de même pour tous les menus du jeu. On sent clairement que Sucker Punch a travaillé l’UI et ça fait plaisir, surtout quand on compare ça encore une fois à Assassin’s Creed Shadows. Une des autres choses qui m’a impressionné est l’absence quasi totale de temps de chargement, et ce même lorsque l’on lance un fast travel via la carte. Et finalement, il y a la VO en japonais qui est tout bonnement magistrale et qui renforce encore un peu plus une immersion qui atteignait déjà des sommets.
Je vais passer à présent aux points qui fâchent et enchaîner directement avec la version française du jeu qui est vraiment très décevante. On sent clairement qu’aucun effort n’a été fourni par les acteurs sur la prononciation des mots en japonais et il y a certains personnages secondaires qui me donnent l’impression d’avoir été générés par une intelligence artificielle. Bref, jouez en VO. En parlant d’IA, je trouve que les séquences d’infiltration sont toujours aussi ratées que dans Ghost of Tsushima. Les ennemis sont clairement débiles et on peut assassiner quelqu’un sans que la personne juste à côté ne le remarque. Il n’y a aucun challenge lors de ces phases et je prends plus de plaisir à me faire tous les camps au katana sans aucune discrétion. C’est dommage, car même Metal Gear Solid sur PS1 était plus réussi à ce niveau-là. Ensuite, il y a les séquences d’escalade qui tirent parfois en longueur. Ça aurait pu être cool si ça avait été bien fait, malheureusement, le tout se veut très archaïque et rappelle ce que proposait Uncharted il y a dix ans. Enfin, parlons de la durée de vie de Ghost of Yotei qui est d’environ 50 heures (60 si on vise le 100%), alors qu’il m’avait fallu environ 90 heures pour explorer toute la carte de son prédécesseur.
Avis Ghost of Yotei
En conclusion, Ghost of Yotei est clairement un jeu qui réussit à se hisser à la hauteur de son prédécesseur, tout en affirmant sa propre identité. Certes, il souffre de certains problèmes, comme des phases d’infiltration un peu ratées ou une version française très décevante, mais ces défauts restent anecdotiques face à l’expérience globale qu’il propose. Entre un monde ouvert magnifique, une direction artistique qui flatte constamment la rétine et une mise en scène digne d’un film de Kurosawa, Sucker Punch frappe fort. Les combats sont fluides, stratégiques et jouissifs, tandis que la DualSense et l’ATH contribuent à renforcer l’immersion de manière subtile mais efficace. Atsu, avec son charisme et son histoire, devient rapidement un personnage attachant et l’exploration est récompensée à chaque détour. Bref, Ghost of Yotei parvient à renouveler l’expérience tout en conservant l’essence qui a fait le succès du premier opus. Si vous avez aimé Ghost of Tsushima, il serait difficile de passer à côté de ce nouvel opus qui sait rester fidèle à ses racines tout en apportant un vent de modernité. Et en ce qui me concerne, j’ai trouvé mon GOTY 2025 !
Alors, il vous tente ce jeu ? Vous aviez aimé Ghost of Tsushima ? Dites-nous tout dans les commentaires !
Johnny