Il y a des moments dans la vie d’un geek où l’on cherche la dernière pépite graphique, le Ray Tracing à fond les ballons, et puis il y a ces moments de grâce, presque accidentels. En rebranchant récemment un PC sur ma télévision du salon, je suis retombé sur un dossier Steam poussiéreux. J’ai lancé Bit.Trip Runner. 15 ans après sa sortie, ce titre n’est pas seulement un bon souvenir : sur une dalle OLED de 83 pouces en 120 fps, c’est une véritable redécouverte sensorielle qui a même scotché mes enfants.
Caractéristiques techniques
| Développeur | Choice Provisions (anciennement Gaijin Games) |
| Date de sortie initiale | 2010 (WiiWare / PC) |
| Genre | Rythme / Plateforme (Auto-runner) |
| Moteur graphique | Néo-rétro (Pixel Art 3D) |
| Bande son | Chiptune (Anamanaguchi) |
| Configuration du test | PC branché sur TV OLED 83″ (4K @ 120Hz) |
| Prix actuel | Souvent moins de 10€ (ou dans des bundles) |
Commander Video : L’icône du Néo-Rétro
Pour ceux qui auraient raté le coche à l’époque de la Wii ou des débuts de la scène “indé” sur Steam, Bit.Trip Runner est le quatrième volet de la saga Bit.Trip. Vous incarnez Commander Video, une silhouette noire pixélisée courant à travers des mondes psychédéliques. Le principe est d’une simplicité biblique : le personnage court tout seul, et vous devez sauter, glisser, donner des coups de pied ou utiliser des tremplins pour éviter les obstacles.
Mais attention, on ne parle pas ici d’un endless runner mobile générique bourré de microtransactions. Ici, tout est synchronisé à la perfection avec la musique. Chaque saut, chaque esquive, chaque lingot d’or ramassé ajoute une note ou une percussion à la bande-son chiptune envoûtante. C’est ce qu’on appelle la synesthésie vidéoludique : vos yeux et vos oreilles doivent travailler de concert. Si vous tapez un mur, la musique s’arrête net, et vous revenez au début. C’est punitif, c’est “die and retry”, mais c’est surtout incroyablement gratifiant.
À l’époque, c’était un hommage vibrant à l’ère Atari 2600, mais avec une touche de modernité. Aujourd’hui, on se rend compte que cette direction artistique n’était pas un cache-misère technique, mais un choix esthétique audacieux qui traverse les âges sans prendre une seule ride.
En pratique : L’OLED réinvente l’expérience
J’ai donc rebranché ma tour sur ma TV OLED de 83 pouces. Soyons honnêtes, je ne m’attendais pas à une telle claque. On a tendance à penser que les écrans géants et les technologies modernes (HDR, VRR, 120Hz) sont réservés aux derniers AAA photoréalistes. C’est une erreur monumentale.
La magie du contraste infini Sur une dalle OLED, le noir est absolu. Dans un jeu comme Bit.Trip Runner, où les décors sont composés de formes géométriques aux couleurs néon sur des fonds souvent sombres ou très contrastés, le résultat est tout bonnement orgasmique. Les pixels semblent flotter dans le vide de mon salon. Les couleurs primaires (le rouge, le bleu, le vert) pètent à la rétine avec une violence délicieuse que mon vieux moniteur LCD de 2010 ne pouvait absolument pas retranscrire. C’est propre, c’est net, c’est vibrant.
La fluidité du 120 FPS Le gameplay de Runner exige une précision à la frame près. En passant le jeu en 120 images par seconde (merci le PC), la lecture de l’action devient d’une limpidité absolue. Le scrolling, qui pouvait parfois baver légèrement sur les écrans de l’époque, est ici d’une stabilité chirurgicale. Cette fluidité renforce l’impression de “flow”, cet état de concentration extrême où l’on ne réfléchit plus, on agit en rythme.
L’épreuve des enfants Le vrai test, c’était de voir si ce gameplay “à l’ancienne” pouvait capter l’attention de la génération Fortnite / Roblox. Résultat ? Mes enfants sont tombés sous le charme instantanément. Pas de tutoriel interminable, pas de menus complexes. Ils ont pris la manette, ils ont compris qu’il fallait sauter en rythme, et la magie a opéré. C’est la preuve ultime qu’un bon gameplay est intemporel. Voir ses gosses s’éclater et rager (avec le sourire) sur un jeu de rythme vieux de 15 ans, sur un écran ultra-moderne, c’est la confirmation que la direction artistique et le game design l’emportent toujours sur la course aux polygones.
Conclusion
Bit.Trip Runner n’est pas juste un jeu rétro sympa qu’on lance par nostalgie. C’est une œuvre qui, 15 ans plus tard, profite paradoxalement mieux des technologies d’affichage actuelles que lors de sa sortie. L’alliance de la direction artistique épurée et de la technologie OLED offre un rendu visuel hypnotique, tandis que le 120Hz rend hommage à la précision diabolique du gameplay. Si vous avez un setup moderne et que vous voulez tester quelque chose de différent, foncez. C’est une expérience pure, dure, et terriblement satisfaisante qui réunit petits et grands devant l’écran.
Et vous, quel est le jeu “rétro” que vous avez relancé récemment et qui vous a mis une claque inattendue ?
Gwen




