Si Black Book Editions est l’un des leaders de la scène rôliste française, c’est parce qu’il tente constamment d’élargir ses horizons pour ne pas se limiter à la “simple” édition (j’insiste sur les guillemets, éditer des jeux de rôle est un travail titanesque). Non seulement il édite/traduit certaines des licences les plus populaires du jeu de rôle – Donjons & Dragons, Savage Worlds, Chroniques Oubliées, Shadowrun ou encore Deadlands – mais en plus Black Book publie le magazine Casus Belli, dispose d’une boutique dédiée et est devenue l’une des références du financement participatif dans le milieu francophone. Comme si cela ne suffisait pas, l’éditeur lyonnais a récemment sorti l’accessoire ultime : le kit du MJ Casus Belli.
Un kit du MJ Casus Belli… mais pour quoi faire ?
Avant d’aborder les considérations commerciales de ce kit du MJ ainsi que son utilité, un point sur son contenu :
- Une surface de jeu grand format (environ 75cm x 60cm) de deux faces, l’une unie et l’autre quadrillée, effaçables à sec.
- Un kit de combat, qui comprend une fiche répartie en deux colonnes. La première sert à indiquer l’initiative des joueurs ainsi que des PNJ ou antagonistes. La seconde sert à prendre des notes, tandis qu’un décompte des rounds se situe en bas de page. Ce tableau est aussi effaçable à sec et est accompagné de 28 plaquettes aimantées avec des codes couleurs pour les différents types de personnages. Au verso, on retrouve un petit tableau blanc effaçable à sec.
- Un marqueur effaçable à sec.
- Deux crayons et deux gommes estampillés Casus Belli.
Vous l’aurez compris, ce kit du MJ fait office de parfaite trousse du maître du jeu. Une sorte de kit générique que le MJ peut emmener à chacune de ses parties. On a tout d’abord la surface de jeu, permettant de dessiner ses propres plans, avec le quadrillage pour situer les personnages. Ensuite, le kit de combat permet au MJ d’avoir un oeil sur le déroulement des affrontements. D’autant qu’il suffit de déplacer les magnets fournis pour redéfinir l’initiative lors d’un nouvel affrontement. Ça évitera au MJ de demander à un joueur de suivre l’initiative, de noter, d’effacer, de renoter… (oui, c’est du vécu et, oui, c’est très agaçant). Sans compter que le verso de ce kit affiche un tableau blanc, très pratique aussi pour des petits croquis et autres plans de dernière minute.
Il est pas un peu cher, ton kit ?
Quand j’ai découvert le kit du MJ Casus Belli et que j’ai vu le prix, ma première réaction (et probablement pas que la mienne) fur : “ah ouais, 30 balles… quand même”. Le portefeuille est l’un des critères déterminants dans le milieu rôliste (qui est pourtant très généreux, à en croire les campagnes de crowdfunding), au point parfois d’en oublier la réalité commerciale. J’ai donc consulté deux sites Internet spécialisés dans les fournitures de bureau ainsi que des boutiques de jeu de rôle pour comparer. Avec un flip-mat standard à 15 balles, les crayons, les gommes et le marqueur à 5, les magnets et le kit de combat double-face à un peu moins de 10, on a vite atteint les 30 euros. Et je me suis limité à des prix raisonnables (on peut donc trouver plus et moins cher).
En plus de ce grossier calcul, il ne faut pas oublier que Black Book Editions n’emploie pas des bénévoles (enfin, j’espère…) et qu’il doit disposer d’une marge bénéficiaire (ben oui, ces gens ne vivent malheureusement pas d’amour et d’eau fraîche). Donc même en tenant compte du fait que les produits HTVA ont coûté moins cher à l’éditeur, la marge reste relativement faible. On est loin d’un Apple qui affiche une différence brute de 450 dollars entre les prix de construction et de vente de son iPhone. Mon calcul reste toutefois indicatif et permet simplement de relativiser l’émoi que pourrait susciter le prix chez certaines personnes.
Mais est-ce que ça vaut le coût ?
Malgré tout, 30 euros, ça reste un budget. Imaginez en plus le jeune rôliste débutant (souvent jeune et fauché) qui voudrait acheter le kit du MJ et un bouquin (environ 40 balles). Par ailleurs, mon calcul se contente de rappeler la réalité commerciale de la chose. Je n’incite personne à acheter le kit Casus Belli car cette question reste individuelle et dépend des besoins de chacun-e. Par exemple, la majorité des jeux auxquels je fais jouer ne comprenant ni initiative, ni combats, je ne suis pas sûr que cet investissement me soit utile. Restent quelques jeux (Les Ombres d’Esteren et Coriolis, pour ne pas les citer) où cet outil m’aurait toutefois bien servi.
En outre, s’il y a un défaut qu’on peut adresser au kit du MJ Casus Belli, c’est l’absence de chiffon en microfibre pour nettoyer le tableau blanc, si bien qu’on en est réduit à traîner du PQ… C’est tout de suite moins classe, vous en conviendrez. De même, la pointe du marqueur est beaucoup trop épaisse et prend vite de la place sur la surface effaçable ou les plaquettes. En dehors de ces quelques couacs, c’est à chaque maître du jeu de s’interroger sur l’opportunité d’acheter ce kit. Si vous maîtrisez des parties où l’initiative, les combats, les plans, etc. prennent une place importante, il s’agit clairement d’un bon investissement. Reste juste à espérer que le matériel – qui a l’air de bonne qualité – résiste au temps.
Si vous avez déjà craqué pour le kit du MJ Casus Belli, n’hésitez pas à nous laisser un mot pour nous faire part de votre avis. Pour les autres qui seraient intéressés, il est disponible sur la boutique de Black Book Editions.
Sur ce, je vous à bientôt sur Sitegeek,
Musa
Salut Musa, tu dis jouer à des JdR sans initiative ni combat, peux tu me dire lesquels et tes préférés stp ? Ça m’intéresse !