Square Enix passe la seconde avec ce Chocobo GP exclusivement disponible sur Nintendo Switch. La question que tout le monde est en droit de se poser est limpide : Que vaut ce jeu de karting dans un monde où Mario Kart règne en monarque éternel ?
Ne manquez mon test vidéo avec Gameplay de Choco GP sur Switch
Ce 11 mars 2022 déboule ce Chocobo GP sans crier gare. Développé par Square Enix, il s’essaye à l’exercice du jeu de karting rassemblant l’ensemble de ses égéries. Pour rappel, Chocobo avait déjà tenté d’ouvrir le bal en 1999 sur PlayStation. Avec l’épisode Chocobo Racing, la licence avait fait plouf et n’était pas parvenue à devenir le Mario Kart de la PlayStation. Avec ce retour, il n’est plus question de concurrencer Mario Kart sur une autre console, mais bien de venir l’accompagner dans le monopole du marché. Néanmoins, parvient-il à faire oublier l’homme moustachu ou se contente-t-il d’offrir une alternative facile à vendre ?
Quoi qu’il en soit, avant de l’acheter, notez que le jeu est disponible soit en mode démo gratuitement, soit en mode « complet » pour environ 40 euros. La sauvegarde de la démo est transférable sur la version full, en aval. Ça vaut la peine d’être souligné.
Le contenu : De tout partout !
Un online pas encore à jour mais prometteur
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le menu part dans tous les sens. Le menu est surchargé. Dans l’esprit typiquement japonais, il grouille d’informations ! Même la musique d’intro file la nausée ! Néanmoins, après une petite séance de décodage, vous distinguerez notamment deux modes online.
Le premier, mode Chocobo GP propose des compétitions en ligne. Vous pouvez participer à un tournoi en ligne à élimination directe pour 64 pilotes. C’est le mode central et pérenne du soft. Malheureusement, je n’ai pas encore pu le tester. En Belgique en tout cas, le salon se ferme avant d’accueillir d’autres candidats. La prochaine mise à jour devrait résoudre ce souci.
L’autre mode online multijoueur souffre du même symptôme pour le moment et propose quant à lui des courses en local ou en ligne. En mode compétition ou amical, vous pouvez ici de manière classique vous mesurer à des amis ou à des inconnus dans des courses uniques.
Le mode histoire – Tuto grandeur nature
Le mode histoire de Chocobo GP propose une série d’exercices et de courses. Des cinématiques intermédiaires créent le lien entre les évènements. Si le scénario et les dialogues sont d’une non-originalité à pleurer, le mode fonctionne. En effet, il permet de découvrir les subtilités de gameplay et de décoder les informations périphériques à l’écran. Terminer ce mode vous prendra deux bonnes heures, même en mode débutant. Ensuite, vous pourrez envisager de profiter des finesses de conduite de Chocobo GP.
Les courses de série… aka Les Cup’s de Mario Kart
Dans Chocobo GP, le mode courses de série vous rappellera le mode le plus connu de Mario Kart. Si ce n’est qu’au lieu de vous battre pour des coupes, vous allez viser des tickets et des récompenses. Vous remportez un certain nombre de points après chaque course et au bout de 4 épreuves, les totaux définissent le vainqueur. Le niveau de difficulté est relativisé par rapport au mode histoire et vous débloquerez les différents tournois avec plus d’aisance. Cela fait très bien le job et ça complète le contenu, sans rien inventer, il va sans dire.
Pour rester dans la thématique des courses, notez que la dizaine de circuits sont sympas et variés. Probablement souvent trop proches des courses de Mario Kart, ils pourraient avoir fait l’objet de plus de créativité. Notamment le niveau arc-en-ciel qui a déjà été vu et revu. Par contre, la course 9, dans un univers fantasy, est de toute beauté et montre que le potentiel des univers Square Enix est bel et bien présent. Le tout respire la joie et la bonne humeur, c’est cool et ça colle à la série.
Les autres modes de Chocobo GP – Rien de neuf sous le soleil
Pour le reste, on se contentera des modes indispensables mais tellement classiques qu’il ne marqueront pas les esprits. Ainsi, vous pourrez opter pour des courses personalisées ou des contre la montres. Concernant l’option multijoueur local par contre, le gros bémol concerne l’impossibilité de jouer à 4 sur la même console en écran splitté. En effet, vous devrez vous contenter d’un mode deux joueurs. ça risque de grincer des dents chez les familles nombreuses.
Gameplay – Quand Mario rencontre Choco
90% de Mario…
Avant de vous lancer, vous pouvez donc définir le niveau de difficulté des courses. Assez raccord avec les cc de Mario Kart, on évoquera ici les niveaux Débutant, Maître et ensuite Miroir. Le niveau Maître n’est pas foufou, on peut le comparer au niveau 150 cc de Mario Kart 8.
Pour la conduite également, les grandes lignes de Mario Kart sont reconnaissables. Appuyer sur l’accélérateur 2 secondes avant le départ pour turbo booster vos premiers mètres, drifter un max avec la gâchette R pour déclencher du boost. Le mouvement de vos roues devient jaune, et ensuite rose pour le plus d’effet. Vous pouvez également réaliser une figure de style façon Motocross lorsque vous sautez, cela vous accorde aussi un turbo à l’atterrissage. L’air de rien, la maîtrise de ces notions requiert un petit temps d’adaptation, et leur utilisation en contexte pimente bien les courses. Vous aurez ainsi réellement l’impression de progresser en enchainant les bons mouvements. Evidemment, les bonus et pièges viendront bousculer tout cela !
Et oui, toujours comme pour son homologue moustachu, Chocobo GP propose un système de bonus surprises à récupérer sur les circuits. Ces œufs magiques peuvent s’additionner pour former un super bonus. C’est sympa et stratégique. Ils sont indiqués en haut à gauche de l’écran. Une autre jauge de récompense bonus, en bas à gauche cette fois, concerne l’attaque spéciale de chaque personnage. Pour cela, vous devez récupérer des cristaux de même couleur afin de remplir la jauge. Quand elle est pleine, vous pouvez déclencher votre spécialité qui va vous faire grapiller quelques mètres et saboter l’avancée de vos concurrents directs. Cette gestion des couleurs et des bonus confère un petit plus indéniable à la gestion des items.
… et 10% de Chocobo !
Les bonus et les attaques spéciales sont franchement sympas et novatrices. Après 3 décennies de carapaces rouges, on aime trouver d’autres mécanismes. J’aime beaucoup les portails. Vous pouvez en effet poser un portail, rouge ou bleu, au hasard. Les rouges vous font revenir en arrière de quelques secondes, les bleus vous font gagner de précieuses secondes. Ils agrémentent aussi le gameplay et ajoute de l’intensité. Le bonus ultime est une espèce de Dragon ailé sur le dos duquel vous dégommez tout sur votre passage pendant quelques secondes. Bref, si vous aimez quand c’est le bordel sur le circuit, vous allez être servi ! Si par contre, vous êtes sensible à la lisibilité des tracés, vous risquez d’être parfois frustré par le coté foutraque de certains passages.
Si Chocobo GP n’invente pas grand-chose, il apporte quelques astuces suffisantes pour justifier sa présence. L’intensité des courses est présente et l’impact de toutes les subtilités de gameplay rendent les courses surprenantes. Les tracés sont suffisamment lisibles et imaginatifs pour vous obliger à rester concentrés. D’ailleurs, dès lors que vous cognez une bordure, le jeu se veut terriblement punitif. Vous ralentissez suffisamment que pour perdre 3 ou 4 places au classement. Pour les sorties de route là où il n’y a pas de bordure, c’est encore pire. Bref, entre conduite nuancée et gestion du bazar au milieu de la route, l’adrénaline va monter, et c’est probablement sur ce point que Chocobo fait aussi bien que Mario Kart.
Chocobo GP, ce sont beaucoup de personnages !
Les personnages disponibles sont très nombreux. Ils font principalement référence aux univers de Chocobo et de Final Fantasy. Leurs véhicules sont funs et affichent des compétences différentes. Elles sont évidemment explicitées via des indices classiques dans le menu. Du plus rapide au plus lourd, vous voyez le truc. Au fur et à mesure des courses et des défis, vous débloquerez des nouveaux karts, des nouveaux personnages ou des équipements. Vous pourrez ainsi ensuite modifier l’apparence de votre véhicule ou de votre avatar. C’est sympa et ça anime le complétionnisme cher à certains.
Un autre système permet d’acheter des nouveaux personnages téléchargeables, mais avec de l’argent réel cette fois. Je suis beaucoup moins fan de cette astuce, même si elle fait partie du paysage vidéoludique d’aujourd’hui.
Technique – Chocobo GP fait dans le mimi !
Techniquement, Chocobo GP est très réussi. Avec son esthétique enfantine, il parvient à tirer la Nintendo Switch vers le haut. Le jeu est très coloré. Les nombreux personnages ont une super allure. Les attaques spéciales rendent aussi techniquement très bien. Certains circuits ont un coté certes un peu trop puéril mais si on gratte, dans l’ensemble, c’est très bon. D’ailleurs, le coté puéril et le chara-design général souffre presque du personnage principal en couverture de la boite. Avec ce poussin mis en avant, nombreux sont ceux qui le trouveront rédhibitoire et le laisseront de coté par crainte de chopper un jeu pour bébés ! Néanmoins, je vous rassure, Chocobo GP en a sous le pied et ne se réserve pas du tout aux plus jeunes. Du moins, pas plus que Mario Kart.
Les musiques remixées de Final Fantasy rendent très bien, et ce, même si on n’est pas initié à la licence. Pour les fans, je pense que la nostalgie fera son œuvre et qu’ils prendront un savoureux plaisir à reconnaitre les mélodies des aventures de Cloud Strife et consorts !
Chocobo GP fait-il trembler le grand Mario ?
Chocobo GP est en définitive en très bon jeu de karting. Il mêle des univers qui ont une histoire et qui raviront les initiés. Pour les autres, la thématique fera forcément moins mouche que celle de Mario. Il pêche probablement par un manque de différence avec Mario Kart. Néanmoins, sa maîtrise de plus ou moins tous les paramètres suffisent à justifier sa présence dans la ludothèque de la Switch. Alors, même si Mario n’a pas tremblé, il aura probablement souri de voir qu’un nouveau copain viendra peut-être le soulager d’un monopole qui commençait à lasser certaines têtes blondes et moins blondes…
À bientôt sur sitegeek pour d’autres aventures vidéoludiques,