Evil West débarque enfin ce 22 novembre 2022 sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series X|S, Xbox One et PC. Que vaut ce TPS au pays des cowboys ? Je l’ai testé pour vous sur PS5.
Pitch d’Evil West – Western Spaghetti sauce Vampire !
Evil West est un jeu d’action à la 3e personne, mélange sauvage entre God of War et Devil May Cry ! Ce hack’n slash dans le far West de Focus Entertainment et Flying Wild Hog s’est fait attendre puisque sa date de sortie était initialement annoncée pour septembre 2022. De mon côté, je l’attendais de pied ferme, car ce n’est pas tous les jours, qu’on a l’occasion de se frotter à des vampires dans le contexte du Far West. Concernant le pitch, c’est d’ailleurs Une Nuit en Enfer de Robert Rodriguez qui se rappelle à nos bons souvenirs.
L’histoire prend donc place dans un univers semi-western, semi-vampirique. Vous incarnez Jesse Rentier, un chasseur de prime spécialisé dans la chasse aux monstres. Son père semble gérer le plus grand bureau spécialisé dans le business de la chasse aux démons. Pour faire simple, vous devez buter toutes les vilaines créatures qui tentent de prendre le pouvoir. Vous serez accompagné de votre acolyte patibulaire, Edgard, qui vous fera tantôt la causette, tantôt vous sauvera les miches dans les moments tendus.
Ne manquez pas mon test vidéo de Evil West sur Vega TV :
Gameplay Evil West – Hack’n Slash brouillon mais rythmé
Prise en main arcade à l’ancienne
Le gameplay d’Evil West rappelle terriblement la prise en mains de God of War. Vous allez contrôler Jesse de derrière, avec une vue à la 3e personne. Vous allez, comme promis, buter tout ce qui bouge. De nombreux coffres jonchent votre route et vous devrez souvent vous hisser entre deux murs, sous un obstacle. Bref, si ça vous rappelle les mécaniques d’un certain Kratos, no stress, c’est normal.
Ne vous attendez pas à explorer ou à vous perdre sur des maps infinies, car de route, il n’y en a qu’une. L’aventure est terriblement scriptée. Vous suivrez un chemin tout tracé. On surfe d’ailleurs bien plus sur le rail-shooter que sur le titre d’exploration. Néanmoins, cela permet de rester focalisé sur l’essentiel de ce qu’Evil West a à nous proposer : de l’action et du rythme.
Pour vous défendre, vous devrez user de tout votre arsenal. En allant des coups de poing au corps à corps, au coup de pied défensif, tout en passant par le pistolet, le fusil, le fusil à pompe et j’en passe, le titre vous livre ses mécaniques avec gradation. Ça le fait. Au fur et à mesure des deux premiers chapitres, vous allez évoluer pour, petit à petit, devenir une véritable machine à détruire. Et lorsque vous débloquerez l’arme familiale qui intègre des fonctions d’un ordre télékinétique, vous allez complétement kiffer.
Cette arme se compose d’un gantelet carrément magique faisant aussi office de harpon et de bouclier, c’est totalement stylé ! Enfin, un arbre de compétences, très sommaire, vous permet d’upgrader vos armes, votre équipement et vos compétences. Ici aussi, pas de RPG, ni de light RPG, on reste dans le superficiel, focus sur l’action. Néanmoins, même s’il est basique, cet arbre de compétences reste peu intuitif, et il n’est pas toujours aisé de savoir quel attribut on upgrade via tel ou tel levier. D’ailleurs, les développeurs ont même déposé ci et là des endroits vous autorisant à rebooter votre arbre en vous faisant rembourser vos upgrades… CQFD.
Jouissif même si trop répétitif
Sur le papier, et durant les 2 premières heures de jeu, la recette fait mouche. Sans atteindre la prise en main chirurgicale d’un Dead Space, on évolue et grandit avec Jesse pour découvrir sa puissance. C’est le pied. De plus, bien que répétitif, le bestiaire ennemi est stylé et engageant. Malheureusement, la sensation d’excitation va petit à petit laisser place à une forme de répétitivité de plus en plus lassante. Perso, j’ai pris mon pied et je le prends encore, mais force est de constater, que rapidement, vous allez avoir l’impression d’effectuer toujours la même chose. Si les ennemis et les mouvements font le job, c’est le level design qui est très récurrent. Entre esquiver, tirer, frapper et ouvrir des coffres, vous ne ferez pas grand-chose.
Les combats contre les boss souffrent des mêmes mécaniques récidivistes. Concernant les chemins à suivre, vous allez trop souvent atteindre un point charnière au tournant duquel vous serez bloqué, car le titre attend absolument que vous ayez interagi avec un autre élément anecdotique avant. Ce sentiment de devoir absolument faire ce que le jeu attend est assez frustrant, et parfois infantilisant… surtout quand un chemin est ouvert, mais que le jeu vous bloque de manière invisible.
Alors, j’aime vous prévenir, puisque c’est un défaut du jeu, mais j’aime aussi insister sur le fait que je me suis éclaté ! Le cerveau en mode off, on prend le contrôle, et on découvre l’aventure pendant que ça pète et que ça hurle partout. On est clairement dans l’esprit arcade que j’adore. Tout cela vous prendra entre 10 et 15 heures de votre temps. La partie en ligne est quant à elle assez anecdotique et autorisera un quidam online à vous porter secours dans les situations les plus complexes, mais rien de bien engageant sur le long terme.
Technique – Grand spectacle à budget serré
Les limites d’un jeu à 50 euros…
La technique de Evil West souffle le chaud et le froid. Pour un titre à 50 euros, on nage en plein AA, qui n’a pas trouvé quelques dollars de plus qui l’auraient sublimé. C’est franchement dommage. Evil West a tout d’un très grand, sauf les moyens. Les personnages ont ce côté badass de Gears of War. Les environnements sont hantés, au propre comme au figuré, par la touche western traumatisé, façon Tarantino, et le côté gore de Dead Space. Sérieux, dès l’entame, vous découvrez un environnement en flammes, magnifique et on se dit WAW, ça va déchirer ici !
Mais la réalité des limites d’Evil West va rapidement montrer ses frontières. Le premier constat est le sacrifice du 60fps en mode ultra qualité. Pour les 60 fps, il faudra passer par la case performance, qui impose un 1080p qui downgrade vachement l’esthétique de l’ensemble. Et malheureusement, le 30 fps se fait ressentir en 4K, au point que le jeu en devient lent et lourd.
Le deuxième aspect moins glorieux concerne l’inégalité de la réalisation. Certains passages sont magnifiques. D’autres sont très limites, voir visuellement indignes de la génération PS5/Series X. Cela se ressent principalement dans les animations des belligérants durant les cinématiques, et dans certains passages peu inspirés. La luminosité de l’ensemble laisse aussi à désirer. Elle déforce la lisibilité de ce qui se déroule à l’écran, et on a parfois l’impression que cela sert davantage de cache misère, que de réel effet de style.
… Mais en sacré double AA quand même !
Si les limites de Evil West ternissent la finition technique de l’ensemble, il brille aussi par pas mal de qualités. Commençons par la musique. La bande son est absolument au niveau, et digne d’un bon film du genre. Les musiques sont variées, parfaitement dans le thème, et elles donnent parfaitement le ton. Elles sont même de temps en temps de meilleure qualité que certains combats qui s’éternisent. Les voix des acteurs, en anglais uniquement, sont parfaitement jouées.
Esthétiquement, comme je vous l’ai dit, tout n’est pas rose, néanmoins, le chara-design est emballant. En fait, on aurait surtout voulu payer 20 euros de plus, et voir jusqu’où ils auraient pu aller avec un tel lore. Malgré ses limites, l’univers de Evil West en met plein la vue, mais il ne rendra pas honneur à vos installations 4K en 60 fps. Goût de trop peu donc…
Avis sur Evil West – Et si ce n’était qu’un début ?
Evil West a de nombreux défauts. Il est terriblement répétitif, trop scripté et trop mou en mode ultra qualité. Néanmoins, il met les bases d’un superbe défouloir dans un univers Western trop rarement sollicité sur la scène vidéoludique. Sans marcher sur les plates-bandes d’un ténor comme Red Dead Redemption, il parvient à proposer une expérience survitaminée, à la façon d’un jeu arcade tel qu’on ne savait les faire que dans les 90’s ! Si vous aimez le genre, vous allez savourer. Si vous cherchez un titre un chouia plus subtil, ou techniquement plus abouti, vous risquez de ne pas apprécier. Pour ma part, j’y retourne.
à très bientôt sur SITEGEEK,
Vega
Graphismes - 6.5
Scénario - 7
Jouabilité - 7
Plaisir du testeur - 8
7.1
Un titre qui procure beaucoup de plaisir malgré sa réalisation perfectible.