Qui connait encore High Voltage: Gowcaizer ? Ce jeu de combats typé arcade, dont est également tiré un manga, atteint aujourd’hui des sommes folles, dépassant largement les 1 000 euros aux enchères. Mais, que vaut ce vs fighting aux courbes sensuelles ?
Ne manquez pas mon test vidéo de Gowcaizer sur Neo Geo
Gowcaizer – Les jeux de combats de 1995
Gowcaizer, appelé également Voltage Fighter est un de ces jeux de combats de la ludothèque SNK, à classer dans la catégorie des seconds couteaux. Il a pour lui, sur son CV, un nom à faire réagir les plus fines lames de l’arcade du samedi soir puisqu’il a été développé en 1995 par Technos ! Technos, à la baguette pour Double Dragon, qui est parvenu à se faire un nom au pays du vs fighting, cette année-là, après ses exploits dans la catégorie beat’m all, que ce soit en arcade ou sur console.
Bref, revenons à Gowcaizer, qui la fleur au fusil, a pointé le bout de son nez entre septembre et décembre selon les versions MVS ou AES. Le pari était audacieux au vu de la concurrence. En effet, avec KOF 95 sur la même machine, ou carrément Killer Instinct sur la borne arcade légendaire, les salles obscures étaient remplies de blockbusters.
Pourtant, malgré un succès très mitigé, il est devenu un graal de collectionneur. Sa cote avoisine les 1 000 euros sur AES et les 200 euros sur MVS. Et et au fil des années, le titre est même suffisamment parvenu à faire valoir son caractère complétement loufoque, pour trouver refuge dans le cœur de certains gamers.
Scénario – Quelle est l’histoire de Gowcaizer ?
Le scénario dans un vs fighting, c’est souvent capillotracté. Néanmoins, dans Gowcaizer, les personnages sont si perchés, et le titre tellement peu implicite, que l’on est en droit de s’interroger sur la genèse de ces bastons en chaine ! Déjà, notez que Gowcaizer se déroule davantage comme un manga, que comme un jeu de combat classique. Rien d’étonnant, puisque le designer du jeu n’est autre que Masami Obari, ce dessinateur qui avait déjà pris le pinceau pour les trois OAV de Fatal Fury. L’intrigue trouve son origine dans un Japon de 1999 où, suite à un tremblement de terre, la population est relocalisée sur une île appelée Neo Tokyo. L’État semble désormais être sous la tutelle d’une intelligence artificielle et, alors que tout, en apparence, semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes supra technologiques, le mal a progressivement gagné du terrain pour atteindre son paroxysme en 2017.
C’était sans compter sur un étudiant du National Bernard Institute, Isato Kaiza, qui a trouvé un moyen de consommer une mystérieuse puissance, grâce à la pierre Kaizer. Il devient d’ailleurs le GOWKAIZER, et se lance dans la bataille ! D’autant plus que cette montée de violence, non contrôlée par les instances informatiques du pays, coïncide étrangement avec l’arrivée du nouveau directeur de l’établissement, Shizuru Osaki ! Je vous rassure, si le jeu est peu friand d’infos, mais c’est dans l’OAV éponyme que tout le lore de Gowcaizer se révèle ! Et franchement, je ne peux que vous conseiller ce manga, pour son côté bien bad ass.
Que vaut le gameplay de Gowcaizer ?
Un Gameplay probablement trop classique…
Gowcaizer n’est, en effet, pas le second couteau le plus aiguisé du tiroir Neo Geo. Les personnages sont raides à mort, et manquent totalement de fluidité. C’est un constat rédhibitoire. De plus, le gameplay n’est pas très subtile et va se limiter à des commandes semblables à ce que l’on pouvait faire au début de la grande époque du vs fighting, façon street fighter 2. Donc ici, 4 boutons obligent, vous aurez deux touches de coup de poing, light et hard, idem pour les deux coups de pied. Chaque perso est doté de quelques attaques spéciales assez variées. Malheureusement, ça s’arrête presque là. A une époque où les jeux devenaient de plus en plus subtils et techniques, ça fait un peu léger.
Alors, oui, il y a bien cette particularité qui vous permet, après une victoire, de récupérer un coup spécial de votre adversaire. Ce trade system est très sympa, d’autant plus que vous n’êtes pas obligé d’accepter le special move à chaque victoire. Si le move du perso précédent vous convient mieux, vous pouvez le conserver jusqu’au bout. Par contre, si vous perdez le match suivant, vous perdez le dernier move enregistré, mais récupérez celui des adversaires précédents. C’est le point de gameplay qui donne un peu de piment à la recette déjà rétro pour l’époque de Gowcaizer. C’est un procédé qu’on a rarement vu dans le vs fighting, si ce n’est dans le moins connu Bloddstorm.
La possibilité de déclencher un desperation move lorsque vous n’avez presque plus d’énergie est un autre atout de gameplay. Cela permet de renverser la tendance d’un match, c’est une option non négligeable, même si c’était déjà vu à l’époque. Donc oui, le jeu est classique, permet d’enchainer des combos assez intuitifs, permet des cancels, offre quelques friandises de gameplay, mais sa raideur et ce manque de fluidité le bloque.
Mais un univers qui se met au service du gameplay de Gowcaizer
Et pourtant, pour ma part, je m’y amuse ! Le titre est tellement accessible que si vous passez outre sa rigidité, vous allez immédiatement pouvoir vous marrer et profiter du côté décalé du jeu. Evidemment, le challenge et la durée de vie ne sont pas promises, car au final, on va vite tourner en rond, mais si vous voulez retenir et mettre en place toutes les techniques d’un de vos persos de cœur, il y a moyen de passer quelques heures bien sympas.
Le perso principal est le Gowcaizer. Il est équilibré et classique. Des filles légèrement vêtues apportent encore une dose de légèreté au roster, et une pointe d’érotisme. Elles sont plus fluides et assez fun à contrôler. Notez que les persos ont aussi la possibilité, via un coup spécial plus ou moins intuitif, de déclencher un avatar mini pour les aider, certains sont bien casse-pieds à contrecarrer !
Graphismes et technique Neo Geo ?
Techniquement, il y a aussi à boire et à manger. Les graphismes de Gowcaizer subissent souvent de lourdes critiques car il faut bien l’admettre, ils ont un aspect brouillon et peu raffiné. Pourtant, sa direction artistique est totalement louable. Les personnages, très décalés, ont leur personnalité bien à eux. Les damoiselles avec leurs boobs en folie sont juste splendides et assument leurs courbes à faire rougir le roster de Dead or Alive. Les décors sont explosifs.
Alors, si le côté brouillon vous dérange, on peut aussi lui reprocher un manque d’animation dans les persos. Un peu comme pour le gameplay, les animations ont aussi cet aspect rétro. C’est assurément un peu léger pour l’année de sortie du titre, mais 30 ans plus tard, on s’en contente… Enfin, les décors jouissent d’une animation suffisante avec des références marrantes. Concernant les musiques, elles portent plutôt bien le jeu, mais celles de la version Neo Geo CD sont tellement top, qu’on en regrette celles de la version AES et MVS.
Avis High Voltage Gowcaizer
Gowcaizer fait partie des titres totalement dispensables, car il y a pléiade de meilleurs jeux de combats, plus complets, plus exigeants, plus fins et plus cultes, sur la belle noire. Néanmoins, il a du sens dans une collection, ne serait-ce que par son originalité et ses boobs. Alors, même s’il est raide à souhait, dans des bonnes conditions, donc avec un bon gros stick entre les mains, il fait office de défouloir super marrant, loin de la rigueur et de la discipline qu’imposent de nombreux standards du genre.
Et vous, vous pratiquez encore le sport de combat version old-school ? Dites-nous tout en commentaire,
Vega
Graphismes - 8
Musiques - 7.5
Jouabilité - 7.5
Plaisir du testeur - 8
7.8
Gowcaizer n'est pas le couteau le plus aiguisé de la ludothèque Neo Geo mais il parvient à tirer son épingle du jeu grâce à ses atouts déjantés. À déguster sans trop d'ambition...