Au risque de passer encore pour un vieux de la vieille, ma première expérience Hitman remonte à 2002 sur PC. Ayant joué à quasi tous les épisodes depuis, j’attendais beaucoup de ce Hitman 2016. La première saison vient de se conclure et je l’ai attendue avant de me lancer. Quelle erreur !
Un après-midi avec Hitman : L’intégrale de la première saison
Le premier Hitman m’avait marqué, adolescent, par l’originalité de son concept et l’ingéniosité de son gameplay. Par contre, fallait se lever tôt pour mener à bien toutes les missions sans tricher (pas taper !). Je pense notamment au denier niveau… *soupir nostalgique* J’ai tâté tous les épisodes depuis mais le premier volet que j’ai terminé est Hitman : Blood Money. Sans aucun doute le meilleur volet de la série. En effet, Hitman Absolution m’avait laissé sur un goût amer, non pas pour son scénario plutôt réussi mais plutôt à cause d’un gameplay absolument illogique. Par exemple, tous les PNJ portant le même costume que 47 pouvaient le reconnaître… même s’il portait un masque. Mieux encore, un PNJ soupçonneux vous laissait tranquille dès que vous vous cachiez sous un muret. Car bien sûr, ce n’est pas du tout suspect !
Bref, je me réjouissais donc à l’annonce de Hitman en 2016, ayant confiance en IO-Interactive pour nous rectifier les erreurs passées. C’est ensuite qu’apparut l’annonce choc : le jeu sortira en plusieurs épisodes. Très bien. Pourquoi pas ? Beaucoup de joueurs ont réservé un accueil mitigé à cette stratégie et je ne suis toujours pas sûr de comprendre les motifs (financiers ?) mais il semblerait que ça ait payé. En novembre dernier, le directeur créatif Christian Elverdam affirmait que le studio était satisfait des ventes. Dans ce test, je vais vous expliquer pourquoi cette sortie en épisodes fut, à mon sens, une erreur…
Agent 47 : l’expérience la plus complète
Je ne vais m’attarder trop longtemps sur le gameplay. À la sortie des deux premiers épisodes, Fred avait réalisé un test et un deuxième test, qui contiennent assez d’informations pour les intéressés. Je vais toutefois revenir sur le concept global du jeu pour ceux qui sortiraient de leur grotte. Hitman propose d’incarner l’inénarrable Agent 47, cet assassin au charisme légendaire et au pouvoir d’identification inouï (non, je ne suis pas un psychopathe). En recourant à des déguisements, des gadgets, du poison ou en utilisant simplement votre environnement (éteindre la lumière, perturber les infrastructures, s’infiltrer par des entrées alternatives, etc.), vous avez pour mission de liquider une cible. Les possibilités sont légion (j’y reviendrai) et le level-design est d’une richesse étourdissante.
Rien que la première mission, le test de recrutement de l’Agent 47 (ce jeu est un reboot), offre une variété d’entrées et de moyens d’assassiner sa proie. Si vous avez pu la tester lors de la bêta, sachez que le reste du jeu est à des années lumières. Les cartes sont énormes et il y a vraiment de quoi se perdre. On ne peut que s’incliner devant le souci du détail des développeurs et le vertige que procure un tel level-design. L’I.A. a été améliorée par rapport à Absolution mais on reste toujours dans du très bancal. Certains PNJ peuvent vous reconnaître de manière aléatoire et il est assez facile de s’en débarrasser en forçant le pas pour les semer. L‘Instinct (qui permet de voir à travers les murs) est toujours présent et vu l’ampleur de la carte, ce qui était un défaut dans Absolution s’avère presque nécessaire ici.
Hitman : le jeu qui a inventé le kill & retry
Inutile également de revenir en détails sur les graphismes magnifiques et extrêmement fluides, je vous renvoie aux tests de Fred pour ça. En parlant de ses tests, alors que je préparais le mien, j’ai vu que lui parlait de die & retry pour définir le gameplay de Hitman. C’est amusant car en jouant, j’ai plus eu l’impression que Hitman invenait un nouveau concept : le kill & retry. En fait, chaque niveau propose des possibilités quasi infinies et les défis à relever sont extrêmement nombreux. De même, augmenter la difficulté (en retirant par exemple les opportunités, ces aides de jeu qui vous guident littéralement) rend le meurtre discret pratiquement impossible. Il faut donc recommencer.
Sur la lancée d’Absolution, ce nouveau Hitman s’assume complètement en tant que jeu de scoring. Certes, le gameplay est excellent et le level-design a été conçu pour une expérience ultime dans la peau de l’assassin. Mais l’objectif reste in fine de tuer une cible avec une discrétion et une précision irréprochables. Impossible la première fois. On recommence. Meilleur résultat mais peut mieux faire. On recommence encore une fois. Et ainsi de suite jusqu’à atteindre un haut degré de satisfaction. Aussi, comptez quelques heures par mission, ce qui fait une durée de vie honorable pour un jeu de scoring.
Un assassin n’a pas d’histoire
Mais alors s’il est beau, fluide, complet et riche, quel est le problème de Hitman ? Sa sortie en épisodes. Si vous avez téléchargé chaque épisode et refait chaque mission ad nauseam, vous avez en fait vécu l’expérience Hitman telle qu’il le fallait. Pour ma part, j’ai commis l’erreur d’attendre l’intégrale de la première saison pour m’y lancer. Je m’attendais à un jeu abouti non pas uniquement sur le plan du gameplay mais aussi sur son histoire. Depuis Hitman 2, en passant par l’excellent Blood Money, la série nous avait habitués à un scénario de qualité. Même ici, la sorte de bande-annonce qui suivait les missions de test faisait miroiter le joueur qui espérant un défi scénaristique digne de l’Agent 47. Eh bien non !
Hitman a tout laissé tomber. Il s’est jeté corps et âme dans le gameplay pour proposer une expérience purement technique. Est-ce un défaut dans l’absolu ? Non. Mais il est indispensable que le joueur qui compte acheter ce jeu sache dans quoi il se lance. Pour ma part, la déception est grande (et subjective, j’entends bien). À partir du moment où mon seuil de satisfaction est relativement bas en matière de gameplay, la dimension scoring – qui m’agaçait déjà dans Absolution – perd tout son intérêt. N’ayant aucun autre stimulant pour poursuivre l’aventure, je risque de me lasser. Cet aspect du jeu doit être mis en avant dans les prochains tests afin que les joueurs qui, comme moi, ont patienté ne déchantent pas.
[tab_conclusion titre=”J’ai aimé” p1=”Cartes immenses et soignées…” p2=”Level-design incroyable” p3=”Graphiquement beau et fluide” p4=”47 toujours charismatique” p5=”” ] [/tab_conclusion][tab_conclusion titre=”Je n’ai pas aimé” p1=”… qui peuvent donner le tournis” p2=”Que du scoring !” p3=”Où est le scénario ?” p4=”” p5=”” ] [/tab_conclusion]
Résumé des scores
Graphismes
Fun
Jouabilité
Scénario
Tue et tais-toi !
Hitman boucle sa première saison avec brio et "sans histoires". Comme ça, vous êtes prévenus !
Revue de presse
8/10Gamekult |
–/20Gamergen |
17/20JV.com |
7/10Gameblog |
Conclusions hâtives de l’ami Musa
Qu’on se comprenne bien : Hitman est un jeu vidéo exceptionnel. Je n’y ai pas suffisamment joué pour en déceler toutes les subtilités mais je suis capable de reconnaître ses mécanismes riches et son level-design bluffant. Mal m’en a pris de mettre ce jeu complètement de côté, de ne rien lire à son sujet et d’en attendre ce qu’il n’était pas. À savoir un jeu vidéo d’infiltration proposant en arrière-plan un univers et une histoire de qualité. Non, rien de tout cela. IO-Interactive a sublimé son système de scoring déjà présent dans Absolution pour nous livrer le jeu ultime de l’assassin. Pris comme tel, Hitman est un grand jeu et si les ventes suivent, il faut s’attendre à une seconde saison plus riche encore. À titre purement personnel, cependant, je suis très déçu car ce n’est pas ce que j’attendais et je ne saurai savourer le jeu tel qu’il le mérite.
Et vous, qu’attendez-vous d’un jeu Hitman ? Dites-nous tout en commentaires.
Plus d’infos sur le site officiel de Hitman.
À très bientôt sur Sitegeek,
Musa
Ce jeu m’a tuer
Bande-annonce :
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