Chaque année dans l’ombre de son illustre (et désormais radin) concurrent, le basket d’EA prend enfin une forme satisfaisante avec NBA Live 19. Il ne lui reste plus qu’à se trouver une vraie identité.
Un après-midi avec NBA Live 19 sur PS4
Depuis que je me suis remis au basket sur consoles, je ne jure plus que par la série 2K. Enfin, jusqu’à l’édition 2018 qui m’a purement et simplement rebuté. Le mode Carrière ultra-punitif, incitant des gens qui ont déjà payé 60 balles à sortir le portefeuille, m’a dégoûté du jeu. Je n’ai même pas terminé une saison. Ce qui n’empêchait pas NBA 2K18 d’être un bon jeu de basket par ailleurs. J’ai pour la première fois décidé de voir si la concurrence avait repris du poil de la bête. Et après plusieurs heures très agréables sur NBA Live 18, j’ai décroché car le choc entre simulation et arcade était bien trop grand, sans compter d’autres défauts comme une physique du ballon illogique, des réactions inexplicables et surtout un manque d’identité. Reste que la série d’EA Sports a énormément évolué ces dernières années, ce qui laissait augurer du bon pour NBA Live 19. Et en effet, le jeu s’avère vraiment bon, même s’il reste quelques couacs à régler.
Arcade… ou simu ? Ou arcade ! … ou simu ?
Très clairement, NBA Live 19 s’adresse à un public qui cherche du fun rapide. Bien qu’il utilise des commandes classiques (carré pour tirer, croix pour passer, R2 pour sprinter, etc.), le résultat s’avère tout de suite plus satisfaisant que dans un jeu de simulation aux subtilités interminables. Cependant, NBA Live 19 a visiblement nuancé son gameplay cette année pour lui octroyer une touche de complexité bienvenue. La physique du ballon s’avère plus crédible, la défense peut se montrer plus retorse et un match peut vite devenir tendu avec un joueur qui s’acharne à tous les postes. Bref, NBA Live 19 s’est montré nettement plus engageant que son aîné et en ce qui me concerne, c’est très bien.
Mais quand on prend un peu de recul et qu’on analyse l’état du marché, on a l’impression que NBA Live 19 reste l’éternel petit frère désavantagé de son concurrent. Ce n’est pas grave dans l’absolu car je suis convaincu qu’il existe un public pour cette approche arcade. En revanche, il me semble que le marché a de la place pour un jeu de basket qui laisserait tomber les quelques éléments de simulation pour une approche arcade 100%. Cela aurait permis – malgré ma préférence personnelle – à NBA Live 19 de s’affirmer, là où le jeu manque cruellement d’identité, comme je l’explique plus bas. Que les amateurs du parquet achètent donc ce jeu en connaissance de cause. Ils se retrouveront face à un titre mi-figue, mi-raisin qui gère relativement bien cet équilibre improbable. À conseiller aux gens qui n’ont pas le temps (ou l’argent !) de progresser dans 2K et qui cherchent à s’amuser sans prise de tête.
Not in MY house !
Comme dans tout bon jeu de basket, le mode Carrière est celui qui va occuper des tonnes de LeBron en herbe. Ou Embiid, puisque c’est le joueur de Philadelphie qui a donné son image à NBA Live 19. Quoi qu’il en soit, j’ai trouvé le mode L’Élu beaucoup plus engageant que l’an dernier, avec des modes intéressants. À commencer par la Ligue, of course, où vous pouvez très vite être draftés et rejoindre l’équipe de votre choix via un transfert obscur. Malgré ma sympathie pour Dirk Nowitzki, j’ai vite troqué les Timberwolves pour les Lakers pour rejoindre le King… même si je n’ai finalement pas beaucoup joué avec lui, la faute à un coaching dont l’I.A. a foutu le camp. Bref, l’évolution au sein de la NBA n’a pas beaucoup changé mais reste très agréable, avec une flopée de paramètres modulables pour enrichir ou simplifier l’expérience. Petit hic, si on peut créer un avatar féminin, celui-ci n’a pas accès à la ligue (pas bien !).
De toute façon, comme l’a rappelé l’éditeur en amont de sa sortie, NBA Live 19 s’intéresse beaucoup plus au street ball. C’est bien le seul et unique facteur qui donne une identité propre au jeu. Jouer en petites équipes sur plusieurs manches avec des vidéos de smartphone à la place des ralentis d’ESPN donne un véritable cachet au jeu. Sans compter que NBA Live 19 propose un mode de défense de terrain, où le joueur dispose de son propre parquet qu’il peut customiser à loisir (en acquérant des tonnes d’options au fil de la partie). Un terrain qu’il doit ensuite défendre contre les attaques adverses, sans oublier de s’en prendre aux autres. Un mode ludique, non sans une certaine addiction, qui permet vraiment de distinguer NBA Live 19 de 2K19.
They don’t know my name
Je ne vais pas m’attarder sur le mode Ultimate Team qui surfe sur les microtransactions (même si, contrairement à la concurrence, on peut totalement s’en passer ici) ou sur les modes de jeux classiques. Car si NBA Live 19 s’est montré certainement meilleur que ses aînés, avec l’une des meilleures expériences basket signées EA Sports depuis un moment, il reste en deçà de ce qu’on peut attendre d’un jeu de son ambition. Graphiquement, d’abord. Sans être moche, NBA Live 19 affiche un retard flagrant, avec une modélisation en dents de scie. Certains joueurs sont vite reconnaissables mais la majorité donne l’impression de jouer avec de mauvais doubleurs (un constat plus prononcé pour les joueuses WNBA, même si on appréciera la présence des basketteuses). Je ne parle même pas de certaines textures mousseuses dignes d’une PS3 (ces dreadlocks !).
Les musiques, de leur côté, se suivent et se ressemblent, malgré quelques morceaux très en phase avec le côté street du jeu. Et sur le terrain, on retrouve les mêmes sonorités et des commentaires datés. Comme quand le commentateur sort trois fois la même vanne sur un seul match ou analyse de manière erronée l’action, parlant d’une faute potentielle là où il n’y en avait aucune. On peut également pester contre une I.A. mal calibrée ainsi que des soucis de précision persistants, comme quand on réussit des lay ups improbables alors qu’on rate de bêtes tirs (à moitié) ouverts. Ou encore quand on joue à la place de LeBron alors qu’on est un rookie (le coach a foutu le camp !). Qu’on affiche 30 points, 7 passes décisives, 4 rebonds, 2 contres mais qu’on perd quand même à cause des moments où on est sur le banc (et que LeBron joue, donc).
Mais le véritable défaut de NBA Live 19 transcende tous ces désagréments dont on peut s’accommoder. Après plusieurs heures, je sais que je vais décrocher et probablement retourner à 2K (me jugez pas). Pourquoi ? Parce que NBA Live 19 manque tout simplement de personnalité. Dès le menu (peu lisible), on se retrouve dans un jeu qui semble bâclé (mais qui ne l’est pas). Comme s’il avait été conçu sur commande, sans amour pour le basket. Le mode Carrière ne peut plus se permettre de simples messages échangés avec le coach et doit proposer une progression plus engageante. Même les jeux de baston proposent des scénarios plus accrocheurs (hello, Injustice 2 !). Si on met cela en parallèle avec le gameplay entre deux chaises susmentionné, on ne peut que finir par se lasser. Aussi est-il temps pour la série NBA Live de se chercher et de vraiment se démarquer, au risque d’être l’éternel second, ce qui la fout mal pour un jeu sous-titré l’Élu.
Résumé des scores
Graphismes
Jouabilité
Bande son
Nouveautés
Slam va
On y arrive, on y arrive…
Si mon test semble mitigé, je souhaite souligner que j’ai passé un très bon moment avec NBA Live 19. Je crains juste que ce moment ne touche à sa fin, la faute à de petits défauts de gameplay persistants, une I.A. déconfite et un habillage perfectible. Mais ce qui m’agace le plus, c’est le manque de personnalité de NBA Live 19, que même les échanges vifs entre Stephan A. Smith et Max Kellerman sur ESPN ne peut compenser. J’ignore si le choix d’apporter quelques subtilités au gameplay arcade de la série est une bonne idée à long terme – même si elle me convient très bien – mais il faut vraiment qu’EA Sports se pose et réfléchisse. Où va la série ? Comment se démarquer pour enfin devenir une alternative à long terme au concurrent qui mène la danse depuis trop longtemps. En tous les cas, NBA Live 19 reste de loin le meilleur opus de la série depuis bien longtemps, il ne reste plus qu’à lui trouver ce petit quelque chose pour qu’il sorte de l’ombre.
Plus d’infos sur le site officiel de NBA Live 19.
À très bientôt sur Sitegeek.
Musa
Du bon basket arcade
Bande-annonce :
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