S’il y avait bien un jeu qu’on ne pensait pas ressortir de notre ludothèque nostalgique, c’était Shadow of the Colossus… Heureusement, Sony l’a fait !
Un après-midi avec Shadow of the Colossus sur PS4
Si je devais citer les 10 jeux vidéo qui m’ont le plus marqué, Shadow of the Colossus figurerait probablement dans le lot. Un jeu dont je n’avais jamais entendu parler avant sa sortie et que j’avais acquis après avoir lu un test élogieux. Ce qui ne me ressemble pas, moi qui d’ordinaire évite les oeuvres suscitant l’engouement général… J’ai ensuite dévoré ce jeu qui m’a touché, m’a fait rêver et m’a aussi, quelques fois, frustré. Un titre qui donne ses lettres de noblesse au jeu vidéo. Qui rappelle (car c’est encore nécessaire) qu’il s’agit d’un pan complet de la culture et non pas – seulement – un loisir destiné aux enfants. Shadow of the Colossus est un jeu qui aura laissé une trace indélébile dans le coeur (et les consoles) de bien des joueurs. Cette version remasterisée s’apprête à raviver la flamme des vieux joueurs et à marquer une nouvelle génération.
Plus qu’un simple lifting…
L’annonce d’une version PS4 ne m’avait pourtant pas convaincu. Je m’attendais à un simple lissage HD, à l’image de la version sortie sur PS3. D’autant que c’était le même studio – Bluepoint Games, pour ne pas le nommer – qui était à la réalisation. Quelle ne fut ma surprise en lançant le jeu et en découvrant cet univers lyrique sous un jour nouveau. Toutes les textures ont été entièrement retravaillées et le résultat éclate la rétine (pour un remaster, s’entend). Même Final Fantasy XII : The Zodiac Age, pourtant bien retapé, ne proposait pas un tel rendu.
La végétation semble plus vivante, la roche plus en relief avec un effet granuleux qui lui donne de la substance. Les effets de lumière, notamment les rayons qui transpercent les zones boisées, apportent de la chaleur à l’ambiance poétique du jeu. Enfin, l’eau semble plus dynamique, tandis que les animations du héros et de son cheval Agro ont gagné en authenticité. Mais le clou du spectacle, ce sont les colosses. Leur regard plus perçant, leur stature plus nette et surtout leurs poils et leurs écailles plus volumineux et organiques font de chaque affrontement un véritable spectacle visuel. Bref, si Shadow of the Colossus était déjà un jeu visuellement magistral sur PS2, sa version PS4 lui rend un hommage sublime. Et si je ne suis pas un adepte du mode Photo, j’en ai abusé dans ce jeu tant il est contemplatif.
Une poésie qui touche toujours autant…
Pour les jeunes ou les joueurs qui seraient passés à côté de ce chef-d’oeuvre : qu’est-ce que Shadow of the Colossus ? Un jeu au gameplay particulier, a priori répétitif mais qui ne cesse de se renouveler grâce à un challenge constamment rehaussé. En gros, le héros a pour mission de terrasser 16 colosses pour ramener sa bien-aimée d’entre les morts. Ces colosses deviennent de plus en plus difficile à vaincre au fil de l’histoire. Une difficulté toujours bien dosée et parfaitement rythmée. Si l’on trouve le point faible du premier colosse très rapidement, il faudra faire preuve d’ingéniosité pour vaincre les suivants, jusqu’au dernier qui constitue un véritable parcours du combattant.
Mais ce n’est pas seulement son gameplay singulier qui le rend unique. C’est aussi cette narration discrète, subtile et propre aux jeux de la Team ICO. Notez toutefois que Shadow of the Colossus s’épargne toute mise en scène poussive, comptant très peu de cinématiques et d’informations contextuelles. Au contraire, le jeu nous confronte à une situation ponctuelle : un jeune homme veut sauver sa moitié. Pour ce faire, il doit affronter des colosses à l’aide de son cheval et d’une épée mystérieuse. Le reste est soumis à l’interprétation du joueur. L’exploit du jeu, c’est qu’il n’en faut pas plus pour se laisser emmener dans ce périple qui suscite l’empathie du joueur à mesure qu’il approche de son objectif. Une épopée servie par une bande son majestueuse.
… et quelques défauts persistants
Quand une oeuvre nous marque tant, nous avons tendance à en oublier les défauts. Je pense qu’au fond, on les supprime tout simplement de notre mémoire. La caméra chaotique m’a douloureusement rappelé que même en 2006, Shadow of the Colossus se contentait de “seulement” frôler la perfection. Vu le travail graphique abattu, on regrette que les quelques défauts du jeu n’aient pas été gommés. Outre la caméra, on peut souligner le cheval capricieux qui se trouve face à un mur invisible au moindre signe de relief. Il se met alors à ralentir ou à légèrement tourner, si bien qu’on perd du temps inutilement sur la carte relativement grande du jeu.
Un cheval, qui plus est, au pilotage contre-intuitif puisqu’il ne tourne que dans le sens du joystick. Je m’explique : Agro tourne dans le sens du stick selon sa propre perception (oui, ça veut rien dire, je sais). Comprenez par là que si vous orientez le stick à gauche, Agro tourne à *sa* gauche, peu importe l’orientation de la caméra. Dans l’absolu, on s’y habitue relativement vite mais lors de combats où le canasson est fort sollicité, ça s’avère très pénible. Reste que la bête est superbement animée et que les chevauchées donnent un ton épique au jeu. C’est au moins ça de pris…
Résumé des scores
Graphismes
Jouabilité
Bande son
Scénario
Remaster poétique
Une version remaster de haut vol qui rend un bel hommage à un jeu magnifique. Que vous ayez déjà joué ou non à Shadow of the Colossus, cette version PS4 a sa place dans votre ludothèque.
Revue de presse
8/10Gamekult |
19/20Gamergen |
18/20JV.com |
9/10Gameblog |
Si tous les remasters pouvaient lui ressembler…
Je n’attendais pas grand-chose de cette version PS4 de Shadow of the Colossus, je suis pourtant comblé. Me replonger dans ce monument du jeu vidéo fut un vrai plaisir, si bien que je le recommande à tous les possesseurs de la console, qu’ils aient déjà tâté du colosse ou non. Son univers et son ambiance magiques, son scénario aussi simple qu’énigmatique, sa bande son envoûtante ainsi que sa refonte graphique le rendent indispensables dans votre ludothèque. Et ne laissez surtout pas ses quelques défauts vous effrayer, ses qualités sont éminemment plus… colossales.
Plus d’infos sur le site officiel de Shadow of the Colossus.
À très bientôt sur Sitegeek,
Musa
Le sublime sublimé
Bande-annonce :
[gwen_video link=”https://www.youtube.com/watch?v=pdZQ98mWeto”]