Malgré tous ses défauts, j’ai adoré La Terre du Milieu : L’Ombre du Mordor. Et bien qu’une bonne partie des défauts soient toujours présents, j’adore La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre… Explications.
Un après-midi avec L’Ombre du Mordor sur Xbox One
En ma possession depuis quelques années, je n’ai joué à L’Ombre du Mordor que l’été dernier. J’étais donc frais et dispo pour L’Ombre de la Guerre, qui reprend là où s’était arrêté le premier. Cette suite directe, Warner Bros. la doit au succès du système Nemesis (ou Ennemi juré) du volet précédent. Car soyons francs, L’Ombre du Mordor n’était pas le jeu le plus beau, le mieux écrit, le plus lisible ou encore le moins cher (fallait bien se taper un DLC pour apprécier pleinement l’histoire). C’est donc ce fameux système évolutif permettant au héros Talion d’affronter des armées et d’en rallier les capitaines qui a fait le sel de L’Ombre du Mordor. Un système légèrement remanié et amélioré dans L’Ombre de la Guerre… à tel point que les développeurs ont oublié de balayer les autres défauts !
Quand t’en peux plus ? Eh bien t’en peux encore…
L’Ombre du Mordor souffrait d’un gameplay redondant et d’un scénario assez banal (sans être mauvais, comme j’ai pu lire). Plutôt que d’améliorer ses mini-jeux et ses quêtes annexes, L’Ombre de la Guerre a décidé d’en tapisser les cartes de ses 5 régions. Il n’y a pas 3 centimètres carré sur la map sans objet à récolter, sans pseudo-énigme à résoudre, sans mission à remplir… C’en est mentalement épuisant. Et le pire (du moins, en ce qui me concerne), c’est cet appétit insatiable qui incite à tout faire. Car toutes ces énigmes rapportent du loot à gogo ou enrobent l’univers du jeu. Sachant que celui-ci se paie un scénario un brin plus épique et plus immersif, on en veut plus. N’étant pas un expert de l’oeuvre de Tolkien, j’ignore quels sacrilèges ont été commis mais pour un non-initié, l’histoire s’imbrique plus ou moins bien entre les films.
Concrètement, que faire dans La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre ? Retrouver des souvenirs d’Arachne (question aux fans, c’est normal qu’elle ressemble à une femme ?) ; reconstituer des poèmes et débloquer des objets légendaires ; revivre les exploits de Celebrimbor pour remporter points et items ; retrouver des artefacts historiques (avec une petite description audio, c’est sympa) ; ou aider une émissaire de Galadriel à affronter des Nazgûls… Bref, la liste est très longue. Et pour débloquer tout ça, on accède à d’énormes tours pour détecter les points d’intérêt via un mini-jeu aussi fastidieux qu’inutile. La plupart de ces sous-quêtes manque d’intérêt et de variété, si bien qu’on retombe dans la même répétition que dans l’épisode précédent. Certains auront toutefois l’envie inexplicable, comme moi, de vider la map de toutes ses icônes.
Seul contre tous… encore
Le système Nemesis est incontestablement la fonctionnalité la plus attendue de L’Ombre de la Guerre. Concentrant l’originalité du premier volet à lui seul, ce système revient avec de nouvelles fonctionnalités et une finalité plus sophistiquée. Il demeure néanmoins le même dans les grandes lignes. Chaque région compte une armée, dont les capitaines doivent faire l’objet d’une enquête de la part de Talion afin d’en déceler les forces et faiblesses. Après avoir interrogé suffisamment d’Orques inoffensifs, on passe à l’action. Le but est d’abord de terrasser les capitaines pour réduire les rangs adverses. Débarquent ensuite les plus hauts gradés qui ne demandent qu’à croiser le fer avec l’Immortel.
Comme son aîné, L’Ombre de la Guerre ne se contente pas d’une liste d’ennemis à abattre. Il propose en effet une légion évolutive, générée aléatoirement au gré des actions du joueur et du temps qui passe. Par exemple, tomber sous les coups d’un ennemi augmente son niveau. De même, un ennemi terrassé peut revenir d’entre les morts, plus fort et plus agile qu’avant. Comme si ça ne suffisait pas, certains adversaires peuvent s’adapter à vos techniques en plein combat et renverser son cours. Si en matière de gameplay, on ne peut qu’applaudir les développeurs pour ce tour de force, retomber ad nauseam sur le même ennemi qui devient trop puissant a quelque chose de frustrant et fatiguant.
À la guerre, comme à la guerre
Dans un second temps, l’objectif est d’asservir les ennemis et de se constituer une armée. L’intérêt, c’est qu’on peut entre temps donner des ordres à ses sbires (gagner la confiance d’un officier pour le tuer et le trahir, tuer un autre capitaine, etc.). Une fois suffisamment d’ennemis sous sa botte, on peut lancer l’assaut vers la forteresse adverse et en prendre le contrôle. Les capitaines qu’on se choisit a un impact sur le gameplay puisque les membres de sa tribu se joignent à nous (des chasseurs qui tuent les bêtes ennemies, par exemple, ou des Ologs qui abattent les murs…). Ce qui octroie une dimension stratégie assez intéressante au jeu.
Mais c’est pas fini ! Devenu maître de la forteresse, on y désigne un chef suprême et en assure la pérennité. On entraîne ses Orques, on terrasse les capitaines récalcitrants et on donne judicieusement ses ordres. Sachant qu’il faut répéter l’opération sur cinq cartes, on tombe encore dans le schéma quantité > qualité du jeu. Une tâche longue et fastidieuse, puisque les missions se ressemblent. Et comme si ça suffisait pas, le système Nemesis peut être très sournois. Contrôler un Orque, c’est cool… mais est-ce fiable ? Ces vilains peuvent se retourner à tout moment contre vous. Alors je trouve l’idée géniale, certes, mais quand on vient de passer des heures à essayer de vider les rangs adverses (avec tout ce que ça implique), que ceux-ci se remplissent de nouveau et qu’en plus un de ces péquenauds vous trahisse… *soupir las* On bout à l’intérieur !
Quoi de neuf, à part ça ?
N’oublions pas le gameplay de base, qui a grandement évolué dans La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre. Son interface plus lisible donne accès à une flopée de compétences, chacune laissant le choix entre plusieurs spécialisations. Le loot implique de nombreuses armes et armures (sans effet mécanique visible, hélas) et les différentes bêtes contrôlables proposent bien des perspectives. Attaquer à dos de drake ou de caragor varie les plaisirs (avec parfois quelques soucis de précision) mais le coeur du gameplay reste inchangé. On attaque et on contre/évite les coups adverses à la Batman Arkham ou Assassin’s Creed. Avec les masses d’ennemis qu’on se tape, dur de gérer la caméra et on peste sur la difficulté de bien cibler. Mais globalement, c’est fluide et ça marche assez bien.
Enfin, à l’instar des nouveautés de gameplay qui ne changent pas fondamentalement le jeu, on retrouve la même direction artistique. On a droit à plus de couleurs et de variété mais l’ensemble reste assez terne et peu mémorable. Graphiquement, L’Ombre de la Guerre tient la route, les animations sont fluides, les ennemis bien modélisés et l’ensemble s’avère tout à fait correct. On ne peut s’empêcher de noter un certain retard technique, cela dit, quand on s’approche trop près d’un mur ou quand on voit le “sang” orque gicler avec des taches noires sans relief. Idem pour la végétation qu’il vaut mieux ne pas regarder de trop près. Quant à la musique, elle sert l’ambiance avec des thèmes bien rythmés mais loin des tons épiques du Seigneur des Anneaux.
Résumé des scores
Graphismes
Jouabilité
Bande son
Durée de vie
Scénario
Bigger, better ?
La Terre du Milieu : L'Ombre de la Guerre fait tout en plus grand que son aîné. Il le fait aussi un peu en mieux... Un peu, seulement.
Revue de presse
6/10Gamekult |
14/20Gamergen |
16/20JV.com |
7/10Gameblog |
Toujours plus, toujours plus
Étant un grand gourmand, je trouve les analogies entre culture et nourriture toujours éloquentes. En l’occurrence, La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre ressemble à un plat très calorique qu’on prend plaisir à dévorer encore, et encore… jusqu’à écoeurement. Contrairement au mets raffiné et succulent qu’on déguste délicatement, il s’avère extrêmement riche, proposant moult activités satisfaisantes sur le moment et lassantes sur le moyen terme. En privilégiant la quantité à la qualité, Monolith Productions a opté pour plus de missions, plus de compétences, plus d’armées, plus de loot, plus de scénario, plus de décors… avec certes quelques nouveautés parsemées ci et là, mais pas de quoi sublimer l’esprit du premier épisode. On se retrouve donc face à un bon jeu, mais pas à l’excellent jeu que mérite le concept.
Plus d’infos sur le site officiel de La Terre du Milieu : L’Ombre de la Guerre.
À très bientôt sur Sitegeek.
Mus
Un jeu trop calorique
Bande-annonce :
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Merci pour ce test complet, je pourrai pas répondre a la question car je suis un méga néophyte avec le SDA…
En tout cas, il a l air quand même sympathique a jouer malgré la répétitivité du gameplay.
Merci pour ce retour :-)
Alors pour ma part, j’adore ! Je suis conscient que mon test est plus mitigé car il est plus objectif mais malgré ses défauts, moi j’aime vraiment. D’une part car les errances scénaristiques ne me dérangent pas et ensuite parce que le gameplay à la Batman ou AC marche bien pour moi. Le seul hic, c’est que c’est un jeu qui demande du temps et de l’investissement pour tout conquérir. C’est chouette mais du coup ça devient répétitif. Si ça ne te fait pas peur, alors tu peux foncer. Du coup, n’hésite pas à laisser un retour ici ;-)