À l’heure où j’écris ces lignes, l’ensemble des sites de critiques vidéoludiques a décidé du haut de son piédestal que Thief n’était pas digne de leurs consoles. Chacun y va de ses petits arguments plus ou moins compréhensibles pour expliquer que le jeu n’est pas la killer-app qu’ils attendaient. Certains, plus doués que d’autres avec la langue de Molière, iront même jusqu’à titrer qu’il n’est plus que « l’ombre de lui-même » ; pas mal le jeu de mot.
Je trouve ces jugements un peu sévères et je dois vous avouer que j’ai éprouvé un mélange de haine et de plaisir durant les 18 heures nécessaires à son dénouement.
Alors ce n’est certes pas le jeu de l’année, il a de nombreux défauts impardonnables mais il m’a tout de même tenu en haleine durant 3 jours ; c’ est suffisamment rare que pour le souligner.
Thief – Garrett ou ma mère va tirer
Je sais que nos lecteurs sont particulièrement instruits ; notamment concernant cette période où les poils étaient davantage à la mode. Toutefois, pour ceux qui n’auraient pas compris la subtile, génialissime et très juste référence de mon intertitre, le scénario de Thief est digne d’un mauvais film de Stallone ; non pas qu’il y en ait eu vraiment de « bons » ces trente dernières années, comprenons-nous bien, mais certains sont encore plus affligeants que d’autres, notamment celui-là…
Pour en revenir à Thief, vous incarnez Garrett, un maître voleur qui essayera de retrouver son amie et partenaire de vol disparue lors d’un coup raté où avait lieu une mystérieuse cérémonie ésotérique. Ce détail a son importance car il donnera lieu à une pirouette scénaristique inattendue permettant d’introduire du paranormal dans une série jusque-là très terre à terre. Ça sera d’autant plus utile que ça justifiera les pouvoirs extrasensoriels de Garrett qui, vu que nous sommes sur consoles et en 2014, se doit de voir briller les éléments sur lequel il doit interagir sous peine de frustrer les joueurs non-initiés. Admettons-le, la modernité c’est parfois bien mais ce n’est pas systématique…
Thief – Infiltres-toi si tu peux
Armé d’une arbalète aussi stylée qu’inutile, vous vaguerez dans les rues et sur les toits de la cité tout au long des huit chapitres du jeu. Furtivité, souplesse, dissimulation et faufilages dans l’ombre seront votre lot quotidien. Ne vous imaginez pas en train de courir en balançant baignes et flèches entre les deux yeux à qui vous croisez, car ici le système de combat ne le permet pas. Non c’est même volontairement merdique pour vous contraindre à jouer le jeu de l’infiltration discrète.
Durant les phases d’infiltration, à vous de choisir le meilleur chemin pour atteindre votre but. Celui-ci sera parsemé de bris de verres, d’animaux et d’éclairages qu’il faudra appréhender en douceur pour ne pas alerter les gardes. Ces derniers, pas très fute-fute, empruntent en boucle le même chemin comme des robots. Les libertés sont bien présentes même si Thief souffre évidemment de la comparaison avec Dishonored ; qui avait placé la barre très haute sur cet aspect.
Si tout comme moi, vous avez la délicatesse d’un rhinocéros dans un magasin de porcelaine, il faudra subir énormément de « Die And Retry » aussi agaçants que stimulants, pour atteindre le prochain checkpoint. L’IA, parfois à la ramasse, n’empêchera pas le challenge de taille même si les fans de la première heure en attendaient certainement davantage ; et ne s’en cachent pas si l’on en croit tout ce qu’on lit sur les forums.
Thief – La bande annonce
Thief – A cheval sur deux générations
Avec un développement étalonné sur quatre ans, Thief se retrouve à cheval sur deux générations et cela se ressent. Le résultat à l’écran bien que correct, peut décevoir ; faut dire que c’est un des premiers vrais jeux « nextgen » disponible sur consoles au sein d’une ludothèque tristounette.
J’ai réalisé le test du jeu sur PC et je n’ai pas eu à déplorer le moindre ralentissement ou autres chargements ennuyeux. Le résultat à l’écran est satisfaisant mais n’impressionne clairement pas. J’invite tout de même à la prudence quant aux versions consoles, critiquées un peu partout sur ces aspects techniques.
Le level design peu inspiré est en plus ultra répétitif. Les personnages sont fades et desservis par un scénario qui manque de rythme. Malgré tout, le jeu reste prenant et quelques séquences contrastent avec le reste, notamment les chapitres 3 et 5, qui sans vous spolier, proposent des ambiances inattendues vraiment réussies, qui, à elles seules, sauvent le jeu.
Thief – Amusant malgré les imperfections
En me relisant j’ai le sentiment d’avoir dressé un tableau assez sombre de Thief, pourtant assez plaisant à faire. J’ai toléré et admis bon nombre de petits défauts dès le début et cela m’a permis d’éprouver ma dose de plaisir avec ce reboot d’une licence mythique du jeu vidéo. Le challenge conséquent m’a gardé en haleine même si j’ai failli abandonner au chapitre 7, face aux situations ingérables.
Disponible à petit prix sur PC et bien seul sur consoles nextgen, Thief m’apparait tout de même comme le candidat idéal pour vous faire patienter avant l’arrivée d’autres grosses licences mieux inspirées.
En conclusion, je dirais que Thief est un titre plaisant qui apparaît comme le candidat idéal pour vous faire patienter avant l’arrivée d’autres grosses licences mieux inspirées.
N’hésitez pas à me donner votre avis sur tout ça.
A très bientôt sur Sitegeek
Gwen
Le problème n’est pas là. Des mauvais jeux à l’heure actuelle ça existe assez peu venant de grands noms et de grands éditeurs. Le problème c’est que c’est un jeu d’infiltration à la base et qu’on en est loin quand on y joue.
Autant acheter Dishonnored ou le dernier Splinter Cell si on veut de l’infiltration et pas un banal FPS.
Ah ben j’avais pas vu cette critique/test là. J’ai gagné le jeu sur ps4 ici-même, je comptais l’acheter en occaz’ car les avis des autres test me faisait un peu peur (même si je mourrais bizarrement d’envie d’y jouer et de le finir, voir le platiner, qui sait ?) mais cet avis assez positif me réconforte. (même si je n’ai pas d’achat à faire en soit). Très intéressant en tout cas, merci. Je donnerais mon avis un peu plus étoffé lors de mon propre test (si il le faut, je laisserais un commentaire ici ou directement sur le forum). J’ai hâte de le recevoir dans ma boite au lettre ihih. Merci Be-Games
Le souci de ce jeu, c’est qu’il s’appelle Thief, et a donc à subir l’héritage de ses prédécesseurs. Qui plus est, avec le passage du titan Dishonored, la donne est encore plus délicate, mais comme tu le dis, les jeux sur “old gen” devenant de plus en plus rares, autant se faire plaisir, et vu qu’il est à petit prix sur PC, la barrière psychologique est bien basse ;)
Clair les “reboots”, c’est un peu de la merde pour marketteux en mal d’idées…. Tomb Raider est génial mais c’est pas un Tomb raider…. alors pourquoi ? la question semble légitime d’autant que ça dégoute les fans historiques et que ça ne parle pas aux jeunes….
Ca donne envie je m’ennuie un peu sur PS4 et j’était pas emballé par Thief au vu des critiques mais tu viens contrebalancer tout ça ^^ vais peut être m’y mettre :D
si tu l’achètes en connaissance de cause , tu ne devrais pas être deçu et en difficile ça devient bien trash
Merci pour ce test et cette analyse de coté. Cela fait du bien de lire des avis un peu plus nuancé… Je vais tenter la version PS4 ce soir! Je me réjouis de voir ce que cela donne :-)
Hey oui va vraiment falloir que tu t’y mettes