On croyait que les séries Netflix de Marvel commençaient à s’essouffler… C’était sans compter sur The Punisher, qui leur donne un bon coup au derrière, avant de perdre son souffle à son tour.
Les super héros, ça suffit !
Très bon filon pour l’industrie du cinéma depuis les années 2000, les super héros commencent sérieusement à s’essouffler. Malgré de bonnes surprises sur grand écran comme l’excellent Spider-Man Homecoming, les films solo se ressemblent de plus en plus, sans une once d’originalité. Les héros du petit écran ne brillent pas plus, avec des Arrow et des Flash à la ramasse, malgré un capital sympathie indéniable. Moyennement divertissantes, ces séries semblaient devenir la norme… jusqu’à un certain Daredevil en 2015. La magnifique surprise née du mariage inattendu entre Marvel et Netflix a révolutionné – à sa mesure – le genre. Un moment de gloire assez bref, puisque les suites n’ont pas suivi le pas, même si The Defenders reste très regardable.
Quel rôle pour The Punisher dans tout ça ? En dépit d’une saison 2 très décevante, Daredevil a accouché d’un personnage intéressant et plein de potentiel en la personne de Frank Castle, alias le Punisher. Un succès tel que le service streaming a décidé de lui dédier une série. Et si les premiers épisodes semblaient marquer le grand retour du combo Marvel/Netflix, la série se casse la figure en plein milieu de saison et nous laisse sur notre faim.
Faut punir les scénaristes
Côté scénario, The Punisher côtoie le meilleur et le pire mais les premières notes sonnent diablement justes. On retrouve l’ex-marine torturé, victime d’un coup monté qui a tué sa famille, alors qu’il essaie de refaire sa vie sans se débarrasser des démons qui le hantent. Voilà qui résume le point de départ. Frank est tourmenté mais tente de reprendre le train-train quotidien le temps d’un épisode extrêmement tendu. Chaque scène où on sent que le personnage va péter les plombs, on a les poings crispés et on attend le carnage mais rien… jusqu’au moment fatidique, finement amené, où le Punisher refait surface et marque le coup avec cette violence typique du personnage. Passé l’introduction, on assiste à l’élaboration de la trame de la saison. Les enjeux sont posés, l’objectif dramatique du héros est défini et les protagonistes/antagonistes posent leurs pions respectifs sur l’échiquier.
Rien à dire, en matière d’écriture, la série prépare intelligemment son envol et on enchaîne les épisodes pour découvrir la suite. Le hic, c’est qu’elle bat de l’aile en plein milieu de saison et se crashe lentement mais sûrement vers la fin. Seuls les deux derniers épisodes reprennent du poil de la bête et nous laissent sur un épilogue trop brusque, sans la moindre satisfaction. The Punisher n’en reste pas moins divertissant et se regarde sans broncher mais après un tel démarrage, on s’attendait à une suite meilleure. D’autant que pour l’histoire racontée, 13 épisodes, c’est clairement trop ! Du coup, les scénaristes ont ajouté des histoires annexes sans intérêt avec quelques allusions anti-Trump assez grossières.
Faut punir la violence
Petite parenthèse concernant le scénario : l’usage de la violence. J’ai lu plusieurs critiques souligner ce trait avant de boucler la saison. Ce n’est qu’en terminant que j’ai compris leur propos. La violence, comme le sexe, est un outil télévisuel qui ne sert généralement aucun autre objectif que de proposer un spectacle gratuit et malsain aux spectateurs. En l’occurrence, les scènes de sexe dans The Punisher sont purement gratuites. Et ce, malgré les tentatives maladroites de condamner le sexisme dans la série. En revanche, la violence fait partie intégrante de la BD, comment donc s’en passer dans la série ?
Il faut bien distinguer deux types de violence dans The Punisher. Il y a d’abord les scènes plus subtiles qui témoignent du danger de la situation. Souvent, ces séquences sont avares en hémoglobine et recourent même au hors-champ. L’action n’en reste pas moins brutale mais on sent surtout que la réalisation souhaite distiller la violence plutôt que de l’asséner à notre figure de but en blanc. Ensuite, il y a cette autre violence… qui n’est pas si violente mais qui dégouline de sang par tous les trous. On a l’impression que l’équipe de tournage a vidé toutes les boucheries du coin pour éclabousser toutes les caméras. C’est sale, c’est visqueux et on ne sait pas vraiment à quoi ça sert. Pas de quoi être choqué pour autant mais comme toujours, j’ai du mal avec les artifices qui manquent de réflexion artistique.
Faut (pas) punir le casting
De The Walking Dead à Daredevil, Jon Bernthal n’est pas l’acteur le plus talentueux de la planète. Le rôle du Punisher semblait toutefois lui aller comme un gant. Un constat confirmé par The Punisher. Sa prestation n’entrera peut-être pas dans les annales mais elle offre un Frank Castle crédible, légèrement nuancé, en particulier durant la première moitié de la saison. Le reste du casting se montre plus irrégulier. Ebon Moss-Bachrach, qui joue le “computer guy”, peine à incarner un sidekick convaincant. De son côté, la policière campée par Amber Rose Revah joue pas trop mal mais son personnage enchaîne assez vite les clichés (en voulant les éviter, un comble !).
Ben Barnes et Jason R. Moore, en tant que camarades de Castle, ont droit à quelques scènes très intéressantes mais c’est encore une fois Deborah Ann Woll, qui reprend le rôle de Karen Page, qui sort du lot. Dommage qu’elle se tape une nouvelle fois le script d’une figurante, sachant que l’actrice parvient à rendre son personnage crédible. Un personnage déjà fort intéressant (et sous-exploité) dans Daredevil, que j’ai hâte de retrouver dans la saison 3. Quoi qu’il en soit, le casting en général remplit son rôle mais n’espérez pas y trouver la crème de la crème hollywoodienne.
Faut punir le photographe
Soit c’est moi qui suis trop exigeant, soit il y a un problème avec la photographie de nombreux films et séries contemporains. J’ai l’impression que de jeunes directeurs de la photographie expérimentent sans réfléchir aux émotions et sensations qu’ils véhiculent. Je prends un bête exemple (sans spoiler). Dans The Punisher, durant une scène, des soldats pourchassent Castle. Ces derniers portent des caméras type GoPro et à plusieurs reprises, la série nous montre l’action en vue subjective. Un choix qui semble raccord avec la situation mais qui interpelle, tant on en abuse. La série cherche-t-elle à nous mettre dans la peau de ces soldats scénaristiquement insignifiants ? Dans quel but ?
Et on retrouve comme ça plusieurs plans énigmatiques, sans jamais être sûr de saisir la volonté des réalisateurs. Heureusement, ces expériences insolites ne sont pas très nombreuses et, comme je l’ai mentionné plus haut, certaines idées s’avèrent beaucoup plus intéressantes (comme le hors-champ). Mais globalement, The Punisher est une série brutale qui se dote d’une esthétique très terre-à-terre, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose. Il faut juste que certains esprits trop créatifs gardent les pieds sur terre. Ce qui nous laisse avec des scènes d’action assez réussies, laissant les super pouvoirs de côté pour de l’adrénaline à l’ancienne, à coups de guns et tatanes.
The Punisher peut prendre sa retraite
En visionnant la fin de The Punisher, la question se pose : faut-il vraiment une suite ? Contrairement à Daredevil qui cherchait son identité durant la saison 1, The Punisher partait d’un pitch, d’une intrigue qu’il a résolue. Avec maladresse et un ascenseur émotionnel mal réglé, certes, mais avec un final qui n’appelle aucune suite. Du coup, peut-être vaut-il mieux laisser Frank Castle où il est et se concentrer sur les autres séries du Marvel petit écran. Quoi qu’il en soit, si vous avez aimé le personnage dans Daredevil, la série vous procurera un bon moment. Génial, même, si l’on se contente de la première moitié. Passé ce cap, vous assisterez à un descente de qualité en flèche pour un dernier battement sur la fin. Vous voilà prévenus.
Si vous trouvez mon avis scandaleux. Si vous avez adoré The Punisher. Ou si vous pensez simplement que ma critique est géniale (si, si), rendez-vous en commentaires !
À bientôt sur Sitegeek.fr,
Musa
Bande-annonce
https://www.youtube.com/watch?v=lIY6zFL95hE
J’ai trouvé l’acteur pas assez “imposant” pour rentrer dans le rôle de Castle, pas assez obscure. Son côté trop paternel avec la famille de son partenaire est dans les bandes dessinées inexistants… c’est le vide, c’est la vengeance… Castle c’est l’esprit de vengeance à l’anti-thèse du ghost rider: humain qui n’a noué aucun pacte pour démolir les méchants sans jamais se préoccuper des conséquences, là où le ghost rider doit nouer un pacte, pèche pas naïveté, n’exploite jamais sa victoire et finalement comme l’ensemble de ceux qui ont des pouvoirs démesurés sont faibles (comme Thor qui est plus fort qu’Hulk mais qui ne parviendra jamais du scénario à le vaincre)… Dans les bandes dessinées, Capitaine América peut mettre le ghost rider dans son équipe mais jamais le Punisher (notamment lors de la guerre civile).
Comme tu l’as écrit, trop de moral entre un mélange années 80 (vietnam) et 2000 (whitebashing,gayfriendly, black matter, etc.). Ca m’a fait penser au 5mns éprouvante dans Justice League où l’on a une scène surréaliste avec un blanc qui soit disant agresse une femme islamique et son fils… (grosse propagande anti trump).Une Madani symbole de l’intégration réussie des musulmans (message envoyé comme tel) alors que sa famille vient d’Iran et est athée (excepté le père qui est plutôt agnostique) et qui a subit la révolution islamique… soit un plantage totale du message de la part des scénaristes.
==> résultat le Punisher a été plutôt fade.
Par contre, j’ai bien apprécié Billy Russo, et je trouve dommage que l’on ne comprenne pas ses motivations profondes. Il a la gueule d’ange, et le coeur possédé par le démon. La justification d’être orphelin me semble tirer par les cheveux pour qu’il devienne une enflure. J’eus apprécié un finish plus musclé.
Enfin, deux choses au niveau du réalisme (car oui même si c’est un héros, c’est comme les batman de Nolan ça se veut “réaliste”):
– bien que statistiquement les balles atteignent généralement le corps plutôt que la tête (environ 10% de “chance), le Punisher se fait tirer toujours en plein milieu de son gilet pare balle en permanence… qu’elle chance il a!
– plusieurs fois il se prend des balles… et même si son gilet pare balle évite que ça rentre ce sont tout de même des coups qui cassent des os et déchirent des organes/muscles/tendons… et au dernier épisode il a un poumon perforé, la gueule cassée et 48h après le voilà à ramper dans la forêt et à faire le finish contre russo qui a “eu” qu’une balle dans l’épaule…
Je rejoins ton avis… une seule saison est suffisante!
Pour rebondir sur ce que je dis sous Justice League, je ne trouve pas qu’il y ait de white-bashing et je trouve cette expression regrettable car la série met en scène des personnages principaux blancs et ils sont les héros et porteurs du message de la série. Donc non, il n’y a pas de white-bashing… il y a en revanche une critique du suprémacisme blanc et ça, encore une fois, c’est nécessaire de le dénoncer (au même titre qu’il est nécessaire de dénoncer n’importe quel autre groupe prônant une idéologie mortifère). Mais encore une fois, comme dans Justice League, c’est la manière dont c’est fait qui me dérange. Idem pour le personnage de Madani pas super crédible car il est conçu pour entrer dans des cases, plutôt que d’être traité de manière crédible. Moi j’aimerais bien un jour qu’on ait des personnages musulmans ou Arabes (ce ne sont pas des synonymes, pour rappel !) qui soient crédibles, comme tous ceux qui existent sur Terre et qui sont en fait des gens normaux, avec des rites ou pratiques différentes mais comme il peut y avoir ces différences entre athées et chrétiens, juifs et bouddhistes, etc. Sans entrer dans un cliché (qu’il soit négatif ou positif).
Sinon, je pense qu’on est globalement d’accord sur la qualité de la série, qui souffre surtout d’une longueur mal gérée.
a) Un gilet par balles est fait surtout pour que les blessure soient propre pour que par la suite on puisse l’opérer facilement ( que les organes ne soient pas en bouillie )
b) Aucun gilet pare balles ne protège même ceux en céramique .Ces derniers une fois reçu le projectile font que les plaques de céramique éclatent à force de recevoir des munitions entrant en contact à pleine vitesse.
c) Pour dire la DEA ( les usa ) à très peur lorsqu’elle fait des interventions à la frontière mexicaine car lorsqu’elle découvre un chargement , les gangs locaux font des descente et utilisent des munitions anti-blindage .Donc ils ne restent pas plus de 15 min et reparte aussi tôt avec le “gros lot ” .
( Univers des drogues sur National Geographic )
d) Pour avoir discuté avec une personne qui s’y connait en munition , la CIA utilise des balles à fragmentation.Elles pénètrent le corps , éclatent en minuscules lamelles à l’intérieur et déchiquètent tout les organes .Aucun hopitale ne peut soigner ça , c’est impossible car tout est devenu de la soupe et il faut un niveau d’acréditation spéciale pour y avoir accès .
En gros le PUNISHER ce serait arrêté à l’épisode de la forêt , le commando officieux aurait nettoyé facilement et serait repartit avec les corps pour les identifier puis les aurait incinéré pour ne laisser aucune preuve .
Et pour répondre à MUSA :
J’ai surtout aimé la série parce qu’elle me fait penser à la BD ” XIII ” .Il y a dans celle ci de très bonnes idées ( comme la villa aux vitres blindées qui créée la surprise ) .En fait ça me fait penser niveau caractère du personnage à ” blueberry ” la bd aussi .
Sur ce point j’ai hâte qu’elle continue .
Faire un scénario probant , qui relève du réalisme c’est très difficile sachant qu’il y a plein de paramètres à prendre en ligne de compte qui décrédibiliserait tous les comics de ce personnage .
Là ils ont réussit un truc qui tient la route .
Ca change de ce que l’on voit habituellement je trouve .
J’ai regardé deux films sur le sujet et je ne l’appréciait pas beaucoup moi qui ne lit plus de bd américaine ( je l’ai fait durant ma jeunesse ).
Ici avec netflix il est attachant .
Bonne année ( je ne suis pas méchant , juste bourrin donc maladroit , mes excuses … )
début réussi je trouve aussi. J’attend la suite avec impatience
Votre analyse c’est du n’importe quoi .
Si on suit votre principe pour faire une bonne série on ne doit voir que des personnes qui se tapent sur la gueule .
Je regarde ” les mousquetaires ” et ça correspond à vos souhaits j’ai l’impression , ils vous manquera juste un peu plus d’hémoglobine.
Moi j’ai apprécié ce moment de transition qui explore le problème des familles monoparentales , une femme avec deux gosses de sexe différents puisque dans mon entourage ça a exactement été le même cas pendant un moment .C’était assez bien retranscrit .
Puis bon c’est un marine, puisque j’ai des proches qui y sont , c’est bien l’humour du milieux , des mecs cools .
Le dernier épisodes j’avoue que voir le héros prendre son temps pour massacrer son adversaire , j’ai trouvé limite jusqu’à ce qu’ à la fin quand on le voit sur un lit d’hopital on explique les conséquences pour la suite de la saison .Bref une scène obligatoire pour l’après .
Il y a les manga avec les nouveau dragon ball qui sont diffusés le matin si vous voulez voir des personnages se mettent dessus tout le temps .
Dire qu’il fut un temps où les gens savaient écrire sur Internet sans devoir se montrer méprisants… Bon, histoire de montrer l’exemple, je vais quand même répondre courtoisement :
1) Où avez-vous vu dans ma critique que je cherchais plus d’action et d’hémoglobine (quand précisément je condamne l’excès d’hémoglobine) ? Merci de citer les passages.
2) “Moi j’ai apprécié ce moment de transition”, dites-vous. Mais c’est génial pour vous. Je n’ai pas dit que je n’avais pas apprécié, j’essaie juste – je dis bien “j’essaie” – de garder un regard critique sur ce que je visionne. Et ce que je vois ici, c’est un rythme scénaristique qui monte crescendo jusqu’à la moitié de la saison et qui se tasse grossièrement après pour un dernier coup de boost sur la fin. Ce n’est donc pas l’action ou la violence qui manque, c’est l’incohérence du rythme (un élément essentiel dans un scénario).
3) Oui, la série aborde plusieurs sujets actuels. Elle le fait juste de manière caricaturale, avec une seule exception je vous l’accorde, celle de la famille de Micro (mais je ne voulais pas spoiler). C’est une famille qui traverse quelque chose d’anodin, de réel, de concret et franchement, contrairement aux autres thèmes sérieux abordés comme le PTSD ou le suprémacisme blanc complotiste, il le traite assez bien. Il ne tombe même pas dans le piège du triangle amoureux, rien que pour ça, bravo.
Du reste, je ne vois pas ce qu’il y a comme désaccord entre ce que vous dites et ce que je critique. Mais de grâce, dans un échange virtuel, tâchez d’éviter les attaques ad hominem ou les tentatives de dénigrer la personne en face. Ça manque de classe et ça donne davantage l’impression que j’ai touché votre ego, alors que je me suis contenté de critiquer (verbe choisi sciemment) une série.
Les échanges en seront plus agréables, même si nous ne sommes pas d’accord.
Bonne soirée.
Assez d’accord, excellent démarrage, le milieu on s’endort un superbe épisode 11 et c’est tout. Bien dommage. Il serait peut être temps d’espacer de quelques années les sorties sur écran des super héros, pour retrouver de l’originalité, ça ferait vraiment du bien :)
Assez d’accord, excellent démarrage, le milieu on s’endort un superbe épisode 11 et c’est tout. Bien dommage. Il serait peut être temps d’espacer de quelques années les sorties sur écran des super héros, pour retrouver de l’originalité, ça ferait vraiment du bien :)
c’est pas scandaleux, juste triste d’être si blasé…
c’est pas scandaleux, juste triste d’être si blasé…