Pink Ribbon, l’organisation nationale dédiée à la lutte contre le cancer du sein, a lancé aujourd’hui sa nouvelle campagne annuelle pour marquer le mois international de sensibilisation au cancer du sein en octobre.
Faites un don pour le cancer du sein
Cette campagne s’articule autour de l’annonce des résultats d’une nouvelle enquête à grande échelle sur l’expérience et les besoins des personnes proches d’un patient atteint d’un cancer du sein.
Cette annonce s’est accompagnée de la présentation du nouveau ruban rose, qui porte la signature créative d'(ex-) patientes atteintes d’un cancer du sein et de leurs proches. En effet, lorsqu’une personne est touchée par le cancer du sein, cela ne l’affecte pas seulement elle, mais aussi tous ceux qui l’entourent : partenaire, frère(s) et sœur(s), père et mère, enfants, amis, collègues. Ils forment le réseau sur lequel le patient peut s’appuyer pendant la maladie…
L’impact du cancer du sein sur les relations dans l’entourage du patient était le sujet principal de la conférence de presse de Pink Ribbon d’aujourd’hui. Vous trouverez ci-dessous le résumé des nouvelles informations communiquées à la presse et à toutes les parties prenantes de Pink Ribbon ce matin à Bruxelles, dans les locaux de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB).
L’impact d’un diagnostic de cancer du sein sur l’environnement du patient a été sous-estimé pendant trop longtemps
Quels sont les besoins et l’expérience des proches d’un patient atteint d’un cancer du sein ? Pink Ribbon et le bureau d’études IVOX se sont penchés sur la question. Ils ont soumis un questionnaire à 1 000 Belges qui ont dans leur entourage une personne touchée par la maladie.
Le diagnostic de cancer du sein est une mauvaise nouvelle. Et une mauvaise nouvelle a d’énormes répercussions. Y compris sur l’entourage du patient touché par la maladie, comme le confirment des personnes qui y ont été ou qui y sont encore confrontées de près.
Le diagnostic du cancer du sein a un impact considérable
Telle est la conclusion de la nouvelle enquête menée par Pink Ribbon auprès des proches d’un patient :
- 52 % des répondants estiment que la société n’accorde pas suffisamment d’attention au cancer du sein ;
- pour 56 %, dire que la maladie tue encore reste tabou ;
- selon 60 % des personnes interrogées, on ne peut pas comprendre à quel point c’est dur tant qu’on ne l’a pas vécu ;
- pas moins de 75 % des proches d’un patient atteint d’un cancer du sein estiment que le cancer du sein est présenté de manière trop optimiste, surtout dans les médias.
Le réseau du patient est mis à rude épreuve
De nombreux patients ont heureusement un réseau sur lequel s’appuyer. En effet, 65 % des participants de l’enquête indiquent avoir bénéficié du soutien de leur famille, de leurs proches, de leurs amis ou de leurs collègues. Les enfants apportent souvent un soutien précieux (70 %). Par ailleurs, 80 % des conjoints d’un patient confirment que la maladie les a rapprochés.
Le diagnostic de cancer du sein n’en met pas moins le réseau du patient à rude épreuve. Un peu moins de la moitié des proches se disent envahis par le chagrin (44 %) et un sentiment d’impuissance (42 %). Près d’un membre du réseau du patient sur trois (30 %) est littéralement en état de choc. Le cancer du sein pèse donc sur le patient, mais aussi sur son entourage. Plus une personne est proche du patient (parent, enfant, conjoint), plus les réactions émotionnelles sont violentes. Les hommes réagissent généralement de manière plus rationnelle, les femmes se laissent davantage guider par les émotions. La manière dont on réagit quand une personne de notre entourage direct est confrontée au diagnostic dépend de notre personnalité.
Un impact à long terme sur la famille
Ce sont surtout les membres de la famille nucléaire touchée par le cancer du sein qui se retrouvent embarqués dans de vraies montagnes russes émotionnelles. Ils sont 35 à 40 % à s’être sentis seuls pendant le traitement et confient n’avoir eu pratiquement personne à qui faire part de leur ressenti. Un sur trois s’est retiré de la vie sociale. La maladie met donc un terme aux parties de cartes entre amis.
Si l’implication des personnes extérieures est très appréciée par la famille (nucléaire), les conversations tournent toujours, voire trop, autour du patient. On prend trop rarement des nouvelles des autres membres de la famille. Les questions récurrentes sur l’état du patient finissent parfois par lasser. Parmi les membres de la famille nucléaire d’un patient, quatre sur dix déclarent avoir besoin de contact avec des personnes qui vivent la même chose qu’eux. Trois sur dix n’ont pourtant personne vers qui se tourner. Constat frappant : l’intérêt manifesté par l’entourage diminue quand le cancer est métastasé. Une personne sur trois voit subitement moins de monde.
Un membre de la famille nucléaire sur deux déclare que le cancer du sein a mis sa vie et, si la maladie touche le conjoint, son couple, à rude épreuve. Un conjoint sur deux (50 %) confirme qu’il s’est senti très seul pendant le traitement de son proche atteint d’un cancer du sein. Pour près de la moitié (46 %) des conjoints interrogés, le cancer a fait peser une lourde charge financière sur la famille. En outre, 40 % affirment avoir éprouvé des difficultés à accorder aux enfants toute l’attention dont ils avaient besoin. Le cancer du sein, qui implique souvent des années de traitement, met également le couple à l’épreuve. La vie ne redevient jamais comme avant.
En d’autres termes, le cancer du sein a un impact à long terme, tant sur le plan émotionnel que financier. Certains conjoints (20 %) préfèrent passer ces problèmes sous silence. Ils se disent qu’ils sont insignifiants face à une maladie qui menace une vie.
Un besoin criant d’« étreintes »
Faites un don pour le cancer du sein
Les proches ont cruellement besoin d’information et de soutien. Le simple fait de prendre de leurs nouvelles peut faire la différence. Les sondés estiment néanmoins qu’il n’y a pas suffisamment d’informations disponibles. Pink Ribbon avait déjà eu cette impression à la lecture des nombreux témoignages que des proches de patients ont envoyés dans le cadre de l’élaboration du nouveau ruban Pink Ribbon. L’étude iVox a également mis ce problème en lumière, de même que le besoin de plus d’« étreintes ».
On a trop longtemps fermé les yeux sur la solitude, les problèmes de couple dus au cancer du sein, le besoin d’information, de soutien et d’intimité ressenti par l’entourage du patient… Pink Ribbon a recueilli et recueille encore des témoignages poignants de personnes qui vivent avec cette maladie qui ne les touche pas qu’elles, mais bien leur conjoint, un parent ou un enfant. Elles ouvrent leur cœur et racontent ce qu’elles ont vécu ou ce qu’elles vivent, sans langue de bois. Pink Ribbon soumet actuellement ces témoignages au regard d’experts, qui mettront ces émotions en contexte et donneront des conseils pratiques.
Pink Ribbon compilera le tout dans un livre intitulé « étreintes », que l’ASBL dévoilera en 2024 lors de la Journée mondiale contre le cancer.
Marleen Finoulst, rédactrice en chef du centre de connaissances sur le cancer du sein : « Avec le nouveau ruban Pink Ribbon, les résultats de cette nouvelle étude et la sortie du livre “ étreintes ”, Pink Ribbon entend soutenir l’entourage ô combien indispensable des patients atteints d’un cancer du sein. La réduction de l’impact sur l’entourage du patient fait désormais partie intégrante de notre combat contre le cancer. Nous ne voulons plus qu’il soit sous-exposé. C’est une mission supplémentaire à laquelle l’ASBL Pink Ribbon et le centre de connaissances médicales sur le cancer du sein continueront de s’atteler dans le cadre des initiatives présentées aujourd’hui, mais aussi à l’avenir. »
Le 9e ruban, conçu par des (ex-)patientes atteintes d’un cancer du sein, marque le coup d’envoi de la campagne d’octobre de Pink Ribbon
Adeline, Anne-Catherine, Brigitte, Joke, Tess … ce ne sont pas de simples noms. Ce sont les noms de 5 femmes courageuses qui ont vécu le cancer du sein au plus près. En effet, un cancer du sein ne touche pas seulement le patient ou la patiente, il touche aussi tout son entourage : son conjoint, ses frères et sœurs, ses parents, ses enfants, ses amis et ses collègues. Ces proches forment un réseau sur lequel le patient peut s’appuyer pendant son combat contre la maladie. L’impact du cancer du sein sur les proches : tel était le sujet principal de la conférence de presse de Pink Ribbon. Une personnalité bien connue des Belges dessine chaque année le nouveau ruban Pink Ribbon. Depuis deux ans, Pink Ribbon a toutefois choisi une autre approche, en s’inspirant des propositions de ruban envoyées par des (ex-)patients et leurs proches.
Arborer le ruban rose est un signe de solidarité vis-à-vis de toutes les personnes qui souffrent d’un cancer du sein. La toute première version a été imaginée il y a plus de 30 ans par feue Evelyn Lauder, la belle-fille de la famille Estée Lauder, afin de sensibiliser le grand public au cancer du sein. Estée Lauder Companies soutient l’ASBL Pink Ribbon Belgium depuis plus de 16 ans en Belgique.
Comme en 2022, l’ASBL Pink Ribbon a lancé un appel sur ses réseaux sociaux en 2023 : elle a demandé à des (ex-)patients atteints d’un cancer du sein et (pour la première fois) à leur entourage de soumettre une proposition de ruban et de l’accompagner d’un témoignage sur leur vécu de la maladie.
Cinq créatrices ont été retenues parmi les nombreuses candidatures et leurs idées ont été mises en commun lors d’un atelier inspirant organisé au siège de CKS.
Il est rapidement apparu que les (ex-)patients atteints d’un cancer du sein, leurs amis et leurs proches sont tous unis par un sentiment commun de force et de courage.
D’où le slogan choisi pour accompagner le ruban Pink Ribbon : « Le ruban qui ne forme
qu’un ».
À l’issue de l’atelier, la designer textile a retranscrit les créations des cinq créatrices dans un ruban représentant des mains et des visages symbolisant la solidarité.
Les couleurs et les symboles incorporés dans le design sont associés d’une part à l’interdépendance et d’autre part à la force partagée et au courage inébranlable. Ils illustrent les histoires des 2 designers francophones, qui sont également résumées ci-dessous :
Adeline Masuy raconte : « J’avais 13 ans quand on a diagnostiqué un cancer du sein à ma maman. Je me souviens d’un jour où j’étais avec elle, malade, dans un magasin où se trouvaient également mes amis. Je ne voulais pas qu’ils la voient, car j’avais peur qu’ils se moquent d’elle, car elle n’avait plus de cheveux et portait un foulard. C’est alors que j’ai eu un déclic : je ne voulais plus me cacher, ni cacher ma mère, la femme que j’aime le plus au monde. Et je l’ai serrée dans mes bras au milieu du magasin, devant tout le monde.
À l’époque, ma maman ne se sentait pas bien. J’ai commencé à l’aider à se maquiller, à choisir des foulards assortis à ses tenues et je l’ai encouragée à porter plus de couleurs. Ma mère est aujourd’hui la femme la plus colorée et la plus pétillante que je connaisse !
Les branches sur mon ruban représentent le parcours de toute personne qui lutte contre un ou plusieurs cancers. Au début de la bataille, les branches sont nues, mais de nouveaux bourgeons apparaissent petit à petit. Et puis, enfin, les fleurs du cerisier japonais s’épanouissent, ce qui représente la guérison et la nouvelle vie après le cancer. Le gynécologue de ma mère lui a dit un jour : « Le printemps reviendra et les oiseaux chanteront, mais vous ne les verrez ni ne les entendrez plus jamais de la même façon. »
Anne-Caterine Werner témoigne : « Le diagnostic du cancer du sein est suivi de moments particulièrement douloureux : l’annonce (inévitablement violente) de la mauvaise nouvelle à son entourage, le constat, au fil des traitements, qu’il n’est pas possible de cacher la maladie très longtemps, et la présence des cicatrices qui la rappellent sans cesse. Curieusement, pour moi, le plus difficile, c’est l’après-cancer… Les nombreux contrôles qui rendent difficile la prise de distance, l’insouciance et la confiance perdues, la prise de conscience de ce qu’on a vécu et enduré.
Malade, on est hors-jeu. Certains vous sortent, hélas, peu à peu de leur vie. C’est douloureux, mais cela ouvre aussi la voie à de nouvelles relations (par exemple avec des personnes qui vivent la même chose que nous) qui ont plus de sens. Et bien sûr, il y a aussi les personnes qui seront toujours là, malgré notre maladie et nos limites. La ligne continue de visages sur mon ruban symbolise cela, l’amitié et l’amour qui nous portent. »
« Les messages d’espoir, les initiatives de soutien et les actions réconfortantes constitueront toujours une facette importante des activités de Pink Ribbon, mais nous ne fermons pas non plus les yeux, en tant qu’organisation, sur la très dure réalité d’une maladie qui touche actuellement quelque 100 000 patients et leurs proches dans notre pays », conclut Hilde Debackere, directrice générale de l’organisation à but non lucratif Pink Ribbon. « C’est précisément pour cette raison que le ruban Pink Ribbon de cette année porte la signature de patients atteints d’un cancer du sein et de personnes qui leur sont proches. »
Le neuvième ruban rose
Pink Ribbon récolte des fonds pour soutenir la lutte contre le cancer du sein, en mettant l’accent sur la prévention et le dépistage précoce de la maladie. L’ASBL s’emploie aussi à améliorer la qualité de vie des patients. Personne ne devrait avoir à affronter le cancer du sein seul. L’ASBL encourage chacun d’entre nous à se montrer solidaire en faisant un simple geste : porter le ruban rose.
Le ruban sera vendu à partir du 27 septembre 2023 au prix de 4 € (dont 2,80 € seront reversés à Pink Ribbon), notamment chez Ava, Carrefour, Club, Hunkemöller, Multipharma, Standaard Boekhandel, Torfs, Medi-Market, CKS, JBC, Mayerline et Colora. Cela représente 65 000 rubans qui seront vendus dans quelque 1 200 magasins.
Un partenariat fort entre Pink Ribbon et CKS
Un des principaux partenaires de Pink Ribbon, CKS, est allé plus loin cette année et a décliné le 9ème ruban rose en une collection capsule assortie “Stronger Together”. Qu’il s’agisse d’un T-shirt, d’un pull, d’une chemise, d’une casquette ou de chaussettes, cette nouvelle collection exclusive qui font référence aux dessins et au message sous-jacent du nouveau ruban Pink Ribbon. La collection CKS x Pink Ribbon est disponible exclusivement sur cks-fashion.com ou dans les magasins CKS. 15% des recettes de cette collection capsule seront directement reversées à Pink Ribbon.
Soutenez un ruban
Afin de rendre hommage aux dizaines de patients qui ont répondu à l’appel de Pink Ribbon et imaginé un ruban, l’ASBL a également créé la plateforme en ligne baptisée « Soutenez un ruban ». Cette plateforme compile l’ensemble des propositions de ruban et des témoignages reçus par Pink Ribbon. Les visiteurs du site sont invités à découvrir les créations originales, à lire les témoignages et à soutenir un ou plusieurs rubans en faisant un don. Pink Ribbon utilisera les fonds récoltés pour financer de nouvelles initiatives en faveur de la prévention, du dépistage précoce et du soutien psychosocial aux (ex-) patients et à leurs proches.
Visitez la plateforme et faites un don pour soutenir la lutte contre le cancer du sein : https://pinksupport.pink-ribbon.be/event/ribbon/home
Un grand merci