En voilà un que les vieux fans de mangas attendaient de pied ferme… Et une fois n’est pas coutume, Dragon Ball FighterZ dépasse nos attentes les plus folles, malgré quelques couacs commerciaux.
Un après-midi avec Dragon Ball FighterZ sur PS4
Dragon Ball et Dragon Ball Z resteront à tout jamais des licences ayant marqué plusieurs générations. Des oeuvres si cultes que même des daubes comme Dragon Ball GT et Dragon Ball Super ne pourront jamais les ternir (pour rager, ça se passe en commentaires). Un très bon filon aussi pour des éditeurs souhaitant assouvir la soif ludique d’otakus qui ont vu défiler une flopée d’adaptations sur consoles, dont très peu auront finalement été satisfaisantes. On peut citer les volets SNES, que les ados du Club Dorothée ont dévoré, ou encore les séries Budokai et Tenkaichi, exemplaires en matière d’adaptation de manga. Mais quand on fait le point, on se rend compte que peu de jeux ont vraiment su retranscrire l’esprit du manga d’Akira Toriyama à la perfection. Enfin ça, c’était avant Dragon Ball FighterZ…
Best. Cel-shading. Ever.
Premier décrochage de mâchoire : les graphismes. Budokai, Tenkaichi, Raging Blast, Xenoverse… j’ai testé tous les jeux vidéo Dragon Ball sortis ces dernières décennies. J’en étais arrivé au constat suivant : le cel-shading a atteint ses limites. Et hélas, aucun jeu n’arrivait à retranscrire les traits de l’animé. Certes, ces titres étaient très jolis mais on voyait le jeu vidéo plus que l’animé. Dragon Ball FighterZ a explosé la barre pour la monter à un niveau inespéré. Outre la fine technicité, la palette des couleurs et la direction artistique qui transpirent Dragon Ball Z, c’est un amour sincère et sans concessions pour l’oeuvre d’origine qui émane de Dragon Ball FighterZ (notez que les traits renvoient plus à du DBZ qu’à du DBS, ce qui n’est pas plus mal…).
Un amour qui se manifeste dans les détails. À commencer par les animations, d’une dynamique folle, qui reprennent fidèlement les bottes et parades du dessin animé. Le coup de pied à la nuque de Vegeta, l’uppercut de Gohan SSJ2 ou encore le smash de Gotenks. Le fan bave de nostalgie devant ce travail d’orfèvre, plus évocateur que la plus onctueuse des madeleines de Proust. La fluidité du gameplay force également le respect, que ce soit en plein combat ou lors des transitions (intro, super attaque ou encore changement de combattant). Les décors modélisés en 3D donnent quant à eux plus de profondeur aux combats. Face à tant de brillance visuelle, on ne peut que pester en écoutant les morceaux rock décalés que nous inflige le jeu. Sachant que les musiques originales seront disponibles dans un pack téléchargeable, il y a de quoi s’arracher quelques cheveux jaunes.
Le DBZ pour tous !
Dragon Ball FighterZ ne se contente pas d’être joli, il propose un gameplay époustouflant, trahissant le talent d’Arc System Works. Quand le jeu fut annoncé, je me demandais comment ce développeur spécialisé en baston exigeante allait démocratiser Dragon Ball FighterZ. Après tout, l’adaptation devait plaire à un large public. C’est ce défi improbable qu’a relevé avec brio le studio. Le gameplay paraît simple : une touche légère, une moyenne et une super. Pas de poing, pied ou autre. Juste ces trois touches, auxquelles s’ajoutent les boules d’énergie. Il suffit d’appuyer sur l’une des touches à répétition pour enclencher un combo explosif. Du coup, les débutants pourront marteler leurs manettes en sautillant dans tous les sens et prendre leur pied en ayant l’impression de visionner un combat titanesque tiré de DBZ.
Les joueurs raffinés devront explorer les nombreuses subtilités du jeu. Tout d’abord, les combos. Il est en effet possible de mélanger les types de coups, de les asséner en plein air ou encore de jouer avec le joystick. Ce qui peut donner des enchaînements punitifs pour qui s’y laisserait prendre. La difficulté résidera donc dans le timing pour bien enchaîner les coups et percer la défense adverse. Il faudra également trouver le moyen de gonfler sa jauge de ki pour caler ses attaques ultimes. Enfin, la gestion des partenaires ajoute une dose de stratégie mais nécessite aussi une bonne lisibilité du combat. Les joueurs en quête de challenge passeront donc pas mal de temps à épier les vidéos Youtube et à s’entraîner pour devenir des as du combo dans des combats qui s’annoncent diablement nerveux. À noter qu’il faudra s’adapter à la confusion que peut générer tout cela à l’écran.
Un Saiyan, ça bouffe plus que ça !
Je me souviens que lors d’un des premiers épisodes de DBS (oui, je m’acharne…), j’ai vu Sangoku et Vegeta mettre quelques minutes à bouffer un bol de riz. Je me suis dit : “What?! Un Saiyan, ça bouffe plus que ça !” Et fidèle à son époque, Dragon Ball FighterZ nous laisse sur notre faim (faites pas attention à l’anecdote, j’avais juste envie de dire du mal de DBS). En gros, les seuls modes qui occuperont les joueurs sont Histoire, Arcade et Entraînement. Le scénario renvoie d’ailleurs plus à un petit arc de DBS, avec de jolies animations qui donnent l’impression de visionner un véritable épisode. Dommage que celui-ci s’avère si peu inspiré (un peu comme DB… bon d’accord, j’arrête).
Le mode Arcade propose quant à lui une grille d’ennemis répartis sur plusieurs paliers. En gros, tant que vous gagnez, vous poursuivez votre chemin. En cas de défaite, vous passez à un cran de combattants inférieur. Un choix aussi bête qu’ingénieux, tant il rend le mode Arcade addictif et stimule la motivation du joueur. Reste l’Entraînement pour se familiariser avec les combattants, tester les différentes combinaisons de personnages et surtout réaliser les défis de combos avec tout le roster (pas évident). Le jeu ne compte pas plus d’une vingtaine de personnages. Un choix incompréhensible sachant qu’un pass est déjà prévu contenant 8 combattants de plus (merci, Bandai Namco !). Si l’on n’attendait pas 80 personnages à la Tenkaichi, on peut tout de même réprouver la stratégie commerciale un peu culottée de l’éditeur. Ce contenu qui s’essouffle vite constitue toutefois l’unique défaut de Dragon Ball FighterZ.
Résumé des scores
Graphismes
Jouabilité
Bande son
Contenu
Scénario
We Gotta Power
Dragon Ball FighterZ est le meilleur jeu Dragon Ball jamais conçu, point. L'air du temps lui vaut un contenu un peu chiche mais que les fans (et les autres) ne laissent pas ce défaut d'avidité gâcher l'immense plaisir qui les attend.
Revue de presse
9/10Gamekult |
19/20Gamergen |
18/20JV.com |
8/10Gameblog |
La nouvelle référence…
Quand on parle de jeux à licence, on a tous notre petit préféré. “Ah oui, j’ai joué à X épisode… il reste le meilleur à ce jour !”, dit-on avec un sourire empreint de nostalgie et de la tristesse de n’avoir vu défiler aucun digne successeur. Séchez vos larmes, fans de cheveux blonds et de Kamehameha ! Dragon Ball FighterZ risque de détrôner l’épisode préféré de bien des joueurs pour devenir la nouvelle référence de l’adaptation de l’oeuvre d’Akira Toriyama. Il s’agit ni plus, ni moins, du meilleur jeu de combat inspiré du manga. Ses animations fluides et fidèles, ses couleurs explosives, son gameplay nerveux à la fois accessible et exigeant, toutes les qualités sont réunies pour fédérer le plus grand nombre. Dommage qu’un tel degré de maîtrise se voie terni par un contenu maigrichon, un mode Histoire quelconque et un nombre de personnages scandaleusement réduit.
Plus d’infos sur le site officiel de Dragon Ball FighterZ.
À très bientôt sur Sitegeek.
Musa
Le Retour du Saiyan
Bande-annonce :
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Ravi de voir un test aussi bien écrit qui transpire la passion autour de DBZ…
Mais je ne rejoints pas de trop sur le fait que on fait rapidement le tour des personnages disponibles, je m’explique, les persos peuvent au premier regard se ressembler sur certains points, mais si on s’intéresse un peu plus profondément au gameplay, on se rends vite compte (par exemple) qu’un Goku ne joue pas du tout de la mème manière qu’un C-16, l’un sera plus mobile et plus incisif sur les offensives que l’autre sera plus lent mais plus costaud avec des anti-air et des chopes aériennes dans tous les sens.
Après j’invite aussi chaque joueur qui va finir par tourner en rond sur le jeu de se pencher sur le mode entrainement et tenter de réussir les 10 défis combos de chaque personnages… on finit par vite s’arracher les cheveux et limite abandonner pour tenter d’y revenir un peu plus tard.
Concernant le mode histoire, je ne vais pas commenter, je n’ai pas encore débuter ce mode car je dois avouer que j’ai très peur d’être vraiment déçu du scénario choisi par les developpeurs… le personnage de C-21 me semble tellement mal amené que j’ai bcp de mal à comprendre que Toriyama a pu accorder sa bénédiction sur ce personnage sorti un peu de nulle part.
Enfin bon, merci pour ce test !
Bonjour et merci pour le compliment, ça fait toujours plaisir ^_^
Quant aux personnages, je suis assez d’accord. Je trouve juste que 20 combattants, ça passe dans un jeu type BlazBlue, moins ici. Les exemples de Goku et C-16 sont tout à fait pertinents mais Gohan se joue par exemple plus ou moins de la manière que Goku. Et comme je le dis dans le test, je suis bien conscient que les joueurs plus expérimentés trouveront toutes les subtilités au gameplay pour déceler les variations des personnages. En revanche, pour le public plus large (auquel s’adresse aussi le jeu, après tout), 20 personnages qui reposent sur les mêmes touches, ça risque de faire peu… surtout quand un pack est déjà prévu. C’est quand même 60 balles de payé.
J’ai également mentionné les défis combo qui sont effectivement très exigeants et occuperont les joueurs qui veulent maîtriser les personnages (surtout pour le 10e combo…). Donc là-dessus, nous sommes entièrement d’accord. Quant au mode Histoire, j’ai vraiment l’impression de voir du DBS, c’est-à-dire une trame sans côté épique, destinée aux gosses de cette génération. Tant mieux si ça leur plaît mais quand t’as vécu des sagas comme Freezer et Cell, tu attends plus de la part d’un jeu pareil.
Merci pour ce commentaire :-)