Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon débarque sur Nintendo Switch ce 17 mars 2023, à peine 4 mois après le Blockbuster Bayonetta 3. Que peut bien nous réserver ce spin-off de la licence à la sorcière la plus sexy de Nintendo ?
L’histoire de Bayonetta Origins
Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon est bien le petit nom du dernier-né des studios de Platinum games. Alors que la licence avait mis 8 ans à accoucher du 3 e opus, le studio a surpris les fans en annonçant cette vraie fausse suite. En effet, si le soft s’offre un ronflant nom de famille, il n’a finalement de Bayonetta que le nom. Ici, il n’est pas question de beat’m all, ni de blockbusters façon ma sorcière bien gaulée. Bayonetta Origins revient, comme son nom l’indique, sur les origines de la petite Cereza, entendez la future Bayonetta.
Le jeu va se narrer comme un livre pour enfants, vous tournerez carrément les pages du scénario, pour retracer la genèse de l’héroïne. L’aventure s’ouvre sur le récit de sa pauvre enfance et de son adoption par une sorcière en exil. Sa maman est quant à elle retenue en captivité dans les oubliettes de la prison du village. Envers et contre les conseils de sa tutrice, Cereza va s’engouffrer dans la forêt d’Avalon. Là-bas, elle va découvrir sa magie, en défiant le monde hostile des fées, et des créatures qui peuplent cette forêt. Notre enfant héroïne sera rapidement accompagnée par son doudou démon, Chouchou. À eux deux, ils vont collaborer pour défaire les mystères du monde de Cereza, et voir grandir sa force pour pouvoir sauver sa maman.
Bayonetta Origins : Gameplay
Tout seul, on va plus vite…
Comme je vous le disais, Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon ne se joue pas comme un beat’m all surdynamité façon Bayonetta. Ici, vous contrôlez la jeune sorcière avec le Joy-Con gauche, et le démon, doudou chouchou, avec le Joy-Con droit. Ce duo inséparable doit rester proche l’un de l’autre, et chacun va rencontrer des contraintes différentes. Tout le sel du gameplay repose sur la collaboration entre vos deux avatars, leur dépendance et leurs aptitudes propres.
Cereza ne dispose pas d’un panel énorme de possibilités. Elle peut générer de la magie, qui a pour fonctions essentielles de, soit immobiliser un ennemi, soit faire réagir des éléments de la nature, comme des plantes, des fleurs… Elle peut aussi libérer le démon Chouchou, via la touche R, soit le rappeler pour le garder dans ses bras en mode peluche avec la touche L. Lorsqu’elle le tient, elle peut le faire interagir avec l’environnement en le faisant s’étendre. Ensuite, elle pourra déclencher des sauts et des interventions à l’aide de cette peluche.
À deux, on va plus loin !
Lorsqu’il est libéré, Chouchou agit comme la grosse brute façon la Belle et la Bête. Avec ses grosses griffes, il peut dégager le passage et surtout, attaquer les ennemis et les fées. Il va, au fur et à mesure de l’aventure, évoluer et progresser. Les techniques de combat et les compétences du duo vont, elles aussi, pouvoir évoluer, en détruisant les noyaux élémentaires. Ce gameplay tout en duo est la super idée du soft. Toutefois, son aspect schizophrène a une fâcheuse tendance à être contagieuse. Heureusement, après une bonne heure de jeu, et des phases de tutoriels sagement dispensées, les contrôles deviennent plus naturels et intuitifs. Néanmoins, cette double gestion reste un exercice exigeant, et cela peut amener de la confusion, notamment dans les phases les plus chaudes.
Ce gameplay prend finalement le total contre-pied de ce qui fait Bayonetta depuis le 1ᵉʳ opus de 2009. Là où la licence a construit sa bonne réputation sur des pugilats explosifs, limite indigestes dans le 3 e opus, ce Bayonetta Origins mise sur la réflexion, et ne laisse d’ailleurs même pas tant de place que ça à l’héroïne dans les combats. L’aspect labyrinthique des environnements, et les allers-retours répétés mettent également davantage l’accent sur l’exploration et l’aventure, que ne le faisaient les 3 épisodes précédents. Ce virage absolu risque d’ailleurs de déstabiliser les amateurs de la première heure. D’autant plus si on ajoute les fonctions Light RPG via lesquelles vous serez amenés à concocter toutes sortes de potions, pouvant autant soigner vos avatars qu’améliorer leurs capacités au combat.
Graphismes et direction artistique Bayonetta Origins
La direction artistique de la trilogie initiale mise tout son jus sur les courbes sexy de la belle Bayonetta. Avec Bayonetta Origins, les connotations érotiques de l’œuvre originelle ne trouvent évidemment plus leur place. Pour contrôler ce second virage absolu, les développeurs ont opté pour une esthétique puérile, limite naïve, en utilisant les codes esthétiques du roman pour enfant. L’histoire est d’ailleurs narrée par une voix « so British » absolument exquise ; l’aventure évolue au gré des pages que vous tournez.
À l’instar du gameplay, la direction artistique peut diviser, sinon, pour le moins, de quoi surprendre. Pourtant, il s’agit de la meilleure idée de Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon. Les développeurs sont parvenus à dessiner un univers enfantin, en remplaçant les emphases mammaires matures de la trilogie, par une exagération enfantine et espiègle de ce nouveau lore. Certes, ce parti pris ne pousse pas la Switch dans ses derniers retranchements, mais il fonctionne plutôt parfaitement et révèle un univers cohérent avec le projet.
Les musiques, ainsi que les voix font un excellent travail d’accompagnement. Elles collent à l’esthétique de l’ensemble. Certaines phases de combats sont un peu plus complexes et anarchiques, mais dans l’ensemble, le titre a cette faculté de vous emporter dans son univers, pour peu que vous accrochiez à cet aspect puéril, qui tranche tellement avec ce que l’on connait de Bayonetta.
Avis Bayonetta Origins: Cereza and the Lost Demon.
Ce Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demon débarque comme un OVNI. En prenant le contre-pied des standards de la licence Bayonetta, il risque de surprendre et de diviser les amateurs de la belle sorcière. Sa direction artistique puérile fonctionne parfaitement et fait honneur à la jeune équipe en charge des studios de Platinum Games. Son gameplay à deux vitesses risque toutefois de diviser davantage. Pour ma part, j’y retourne, car la potion est parvenue à délicatement m’ensorceler. Et, je confesse que je suis sous le charme de cette petite pépite, même si je m’emmêle encore parfois les pinceaux dans la peinture de cette fresque à quatre mains.
À bientôt sur Sitegeek,
Vega