Ce qui est cool avec les adaptations de mangas et animes, c’est qu’ils permettent aux néophytes de découvrir l’oeuvre via un autre média. Enfin, sauf pour My Hero One’s Justice, qui s’adresse exclusivement aux fans…
Un après-midi avec My Hero One’s Justice sur PS4
C’est la première fois qu’il m’est donné de tester un jeu adapté d’un manga que je n’ai pas lu (ou vu). En effet, malgré toute la hype, My Hero Academia ne m’a jamais tenté. Et je dois dire que la version vidéoludique ne m’incite pas plus à le découvrir. Dommage, car l’idée de reprendre les codes du super héros dans un manga me paraît ingénieuse et pertinente à une époque où la pop culture de masse ne jure plus que par les collants et les super pouvoirs. Reste que My Hero One’s Justice ne cherche pas à séduire la masse mais à rameuter les nombreux fans du média d’origine. C’est du moins le constat que je pose après quelques heures de jeu moyennement fun. Explications.
My Hero : Intermediate Ninja Storm
En visionnant les bandes-annonces (et Bandai Namco oblige), j’ai rapidement constaté que My Hero One’s Justice s’inspirait d’un des meilleurs jeux dans sa catégorie : la série Ultimate Ninja Storm de Naruto. Pas tant dans le gameplay que dans la volonté de proposer un combat en arène 3D avec des mécanismes extrêmement simples. Si simples d’ailleurs qu’on s’interroge sur l’existence d’un mode automatique permettant d’enchaîner les combos automatiquement. Après tout, il suffit de marteler les touches carré, triangle et rond pour exploser l’écran à coups d’effets divers et variés. Par contre, là où la série Ultimate s’est étoffée au fil des ans pour incruster une tonne d’éléments subtils dans son gameplay, My Hero One’s Justice accuse une dizaine d’années de retard. Simple (voire simpliste), le gameplay s’avère bien trop sommaire, malgré les quelques idées glanées ailleurs, comme les deux personnages de soutien en plein combat.
Reste que dès les premières minutes, on prend un certain plaisir à enchaîner les coups, dont se dégage une sensation de puissance exquise. D’autant que les personnages disposent vraiment d’attaques propres (même si ça n’a pas beaucoup d’impact sur le gameplay), si bien qu’on a envie de tous les tester pour trouver son champion. Celui-ci dispose d’une attaque spéciale et d’une ultra aux animations plus ou moins époustouflantes selon le héros/vilain choisi. En remplissant complètement ses jauges d’énergie, on peut même enclencher une attaque ultra à trois superbe. Bref, du combat en 3D très classique assez jouissif sur quelques heures. Après, on se lasse car le jeu n’offre aucun challenge et ne fait pas le poids face à la concurrence pour du PvP.
Pour ne rien gâcher, le jeu propose une quinzaine d’arènes destructibles, même si celles-ci se limitent à des scripts donnant lieu à des situations cocasses. Je pense à cette pauvre petite table qui a explosé sur place quand mon perso lui a marché dessus… Mais l’on pourrait facilement s’accommoder de ce genre de détails si au moins la caméra faisait le job. Or, celle-ci est verrouillée sur l’ennemi et virevolte dans tous les sens sans rien nous demander. Les combats donnent donc rapidement le tournis et manquent de lisibilité.
Comme un comic book
Je n’ai pas trop suivi la communication autour de My Hero One’s Justice (d’ailleurs, je ne suis plus trop la com’ JV tout court). Par contre, les quelques images que j’avais aperçues en amont de la sortie n’étaient pas pour me rassurer. J’avais l’impression d’un énorme bond graphique en arrière. Or, ne vous fiez pas aux captures d’écran (même les miennes !), elles ne rendent pas justice au jeu. My Hero One’s Justice est loin d’être moche. Ce n’est pas une claque visuelle non plus mais le jeu retranscrit parfaitement la direction artistique de l’oeuvre de base. Du bon cel-shading bien lisse (trop lisse ?) qui multiplie de superbes (et parfois illisibles) animations. Pour couronner le tout, les combats explosent à coups de BOUM, BAM et autres onomatopées tirées du monde de la bande-dessinée.
Techniquement, en revanche, on reste dans la moyenne très très moyenne. Disons gentiment que My Hero One’s Justice répond aux critères esthétiques standards qu’on peut attendre d’un tel jeu. Encore une fois, on ne peut s’empêcher de comparer avec un Ultimate Ninja Storm 4 qui proposait une palette graphique beaucoup plus subtile, avec des jeux d’ombre et de lumière maîtrisés. Ici, tout semble plus plat et creux. Au son, rien de particulier à relever non plus. Les doublages respectent la plus pure tradition du shônen, tandis que la musique n’occupera probablement pas vos esprits une fois la console éteinte.
C’est des héros contre des vilains
Comme souvent avec ce type de jeux, My Hero One’s Justice s’adresse aux fans de l’oeuvre de Kôhei Horkioshi. Et c’est dommage, car ce genre d’adaptations – en particulier la première – peut servir de porte d’entrée dans un univers inédit. J’aurais adoré suivre la trame du manga dans ce jeu et ressentir l’envie d’en découvrir plus. Que nenni ! Ce mode Histoire est incompréhensible, déjà parce qu’il ne commence pas au commencement, mais en plus parce qu’il se limite à une succession de planches BD et de quelques rares cinématiques expédiées. Difficile donc de s’y retrouver en l’absence de contexte et d’informations un peu plus consistantes.
Même les fans risquent de grincer des dents devant un traitement aussi bancal (là encore, je repense aux Ultimate Ninja Storm bien plus aboutis en la matière). Ils devront se rabattre sur un mode Missions dispensable et des tas de trucs à collectionner pour personnaliser son avatar ou les personnages du jeu. Du fan service de bas étage, pas engageant pour un sou.
Résumé des scores
Graphismes
Jouabilité
Bande son
Durée de vie
Scénario
Faudra attendre My Hero Two Justice
Sans surprise, My Hero One’s Justice est un jeu lambda adapté d’un manga populaire pour générer de l’argent. Quel gâchis, sachant que cette motivation peut (et devrait !) s’accompagner d’un travail inspiré et de qualité. Ce qui ne veut pas dire que le jeu soit mauvais. Il est juste extrêmement moyen, dans le sens où il ne réinvente rien et se contente de reprendre le minimum de ce qui se fait de mieux dans son genre. Si les combats s’avèrent très fun, malgré une caméra peu coopérative, et si la direction artistique et les animations renvoient à l’oeuvre d’origine, My Hero One’s Justice ne rend pas justice (#JeSuisUnPoète) au manga/anime. La faute à un mode Histoire qui aurait pu inciter les non-initiés à s’y intéresser davantage mais qui les largue complètement, et à un contenu qui est loin de faire rêver. À conseiller éventuellement aux fans, même s’il faudra probablement attendre un second jet pour un titre à la hauteur de leurs attentes.
Plus d’infos sur le site officiel de My Hero One’s Justice.
À très bientôt sur Sitegeek.
Musa
Un anime que je connais pas
Bande-annonce :
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