Voilà des années que j’essaie d’initier mes amis à la série Yakuza mais difficile de suivre une telle série à mi-chemin… SEGA a enfin décidé de pallier le problème avec Yakuza Kiwami, remake du premier épisode qui reste, 11 ans plus tard, le meilleur de la saga !
Un après-midi avec Yakuza Kiwami sur PS4
C’est en 2007, il me semble, que j’ai découvert Yakuza sur PS2. Pour l’anecdote, je l’avais choppé sur l’étagère perdue d’une vidéothèque (pour les plus jeunes, c’est là qu’on louait les DVD avant Netflix…). Oui, un jeu vidéo dans une vidéothèque. Et je lui dis merci à cette vidéothèque car ce jeu que j’avais emprunté sans conviction est devenu un coup de coeur. Ambiance japonaise mature très romancée, baston brutale, mini-jeux ridicules, Yakuza était un jeu d’un genre inédit. Outre son côté GTA (comparaison grossière), le jeu offrait un scénario grandiose, plein de rebondissements, avec un vrai développement de ses personnages. Pour fêter ses 10 ans, Yakuza Kiwami a voulu rendre ses lettres de noblesses à l’une des meilleures sagas du jeu vidéo japonais qui peine pourtant à se renouveler. Et pour le coup, on a un vrai remake !
Plus beau, plus jeune, plus neuf
Forcément, Yakuza Kiwami est plus beau, plus net et plus fluide que la version dont il est cloné. On sent l’impact des 60 images par seconde et de la résolution, avec le quartier de Kamurocho plus vivant que jamais. Enfin… tant qu’on ne gratte pas la surface. En effet, le moteur Yakuza a beau tenir la route, il commence sérieusement à s’essouffler. Les PNJ fades, les textures trop lisses et d’autres animations accusent un petit coup de vieux. Rien de dramatique mais j’espère sincèrement que Yakuza 6 (voire un Yakuza Kiwami 2, si l’on en croit certaines rumeurs ?) fera meilleure figure.
Mais la grande force de Yakuza Kiwami ne réside pas seulement dans son esthétique complètement remaniée. Le remake propose de nombreuses nouveautés. Tout d’abord, le scénario se voit prolongé par des séquences a fortiori anodines mais qui donnent de la consistance au jeu et renforcent l’immersion. Cela permet également à certains personnages de briller davantage, comme c’est le cas de Majima Goro, véritable mascotte de la série. Un personnage qui offre en outre un intérêt mécanique au jeu, en s’invitant aux combats pour prêter main forte à Kazuma Kiryu. À propos, les combats ont été repensés et intègrent certaines idées de Yakuza Zero, comme les différents styles martiaux. Tantôt rapide et agile, tantôt lent et puissant, ces styles influent sur le gameplay global car ils seront sollicités dans différentes circonstances. Bref, à l’image des graphismes, la jouabilité a été repensée pour un gameplay plus riche, plus frais.
On ne s’ennuie pas avec Yakuza Kiwami… si on comprend
L’aspect GTA-like de la série Yakuza s’est étoffé au fil des ans avec des mini-jeux aussi variés que loufoques (voire malsains ?). On retrouve ainsi une flopée d’activités, comme les jeux de hasard, le baseball, le karaoké, les bars à hôtesses (avec quelques surprises pas toujours bonnes) ou encore le billard et les fléchettes. Dans le lot, on a aussi des mini-jeux bizarres, dont un pierre-papier-ciseaux impliquant des filles très peu vêtues (cherchez pas à comprendre…). N’oublions pas non plus le passage obligatoire par le combat en cage, un must. Yakuza Kiwami respecte donc la voie emprunté par les derniers épisodes et ne se contente pas d’une simple version plus jolie du jeu original.
La seule différence, c’est l’absence de sous-titres français (sachant que le premier Yakuza est le seul à en avoir jamais eu). Si ça ne me dérange pas, je peux concevoir que d’autres bloquent sur ce point. En revanche, les doublages originaux sont bien présents (contrairement à la version anglaise de Yakuza sur PS2) et, entre nous, je pense qu’on gagne au change.
Yakuza Origins
Mais alors, une fois qu’on a enchaîné les mini-jeux, qu’on a accompli les nombreuses quêtes annexes, qu’on a bastonné tous les merdeux qui nous accostent dans la rue, qu’on a progressé grâce au système de jeu revu et corrigé… qu’est-ce qui reste ? L’un des meilleurs scénarios dans un jeu vidéo depuis bien longtemps. J’ai beau avoir terminé tous les opus de la saga, j’ai constaté avec regret que tous les épisodes respectaient (trop scrupuleusement) la même structure. Un anti-héros badass (Kazuma Kiryu, yeah !) à qui il arrive que des merdes et qui est obligé de tout résoudre avec classe et avec ses poings (et ses pieds, il est pas difficile, Kiryu). Avec toujours le même final : des hommes gonflés à bloc qui tombent la chemise, exhibent leurs tatouages de mafieux et se tapent dessus comme des bêtes.
Au bout du 3e épisode, on commence à comprendre et même si les scénarios restent intéressants, il ne sont pas mémorables pour autant. Je n’oublierai en revanche jamais celui de Yakuza et donc de Yakuza Kiwami car il était le premier. Qui plus est à une époque où ce type d’univers nous était très peu familier. Or, Yakuza Kiwami est à la mafia japonaise ce que Le Parrain est à la mafia italienne. À une nuance près, Yakuza Kiwami est bien plus romancé et se livre à des tirades beaucoup plus épiques mais c’est ce qui fait son charme. C’est aussi l’épisode parfait pour se lancer dans la saga, même s’il est tout à fait possible désormais de commencer par Yakuza Zero, vu les liens établis avec ce volet. En revanche, faut aimer les histoires un peu confuses et pleines de rebondissements aussi dingues que peu crédibles (sait-on jamais…).
Résumé des scores
Graphismes
Jouabilité
Scénario
Bande son
Nouveautés
Remake brutal
À l'ère des remasters et autres liftings paresseux, il est bon de retrouver un Yakuza Kiwami avec la fougue de sa jeunesse... un incontournable pour les amateurs de mafia romancée.
Revue de presse
–/10Gamekult |
–/20Gamergen |
18/20JV.com |
–/10Gameblog |
Le Père des Dragons, c’est lui
Yakuza Kiwami est le remake que je n’attendais pas et que je suis très heureux de (re)découvrir. Avec son histoire qui valse dans tous les sens (comme ses tatanes, d’ailleurs), son gameplay repensé, ses graphismes intégralement remaniés, il a tout pour séduire. Et pas seulement le vieux de la vieille qui s’est tapé toute la série depuis dix ans. Yakuza Kiwami s’adresse aussi – et surtout ! – aux joueurs qui seraient passés à côté de la saga, se sentant dépassés par des épisodes auxquels ils n’ont pu jouer. Et vu les rumeurs d’un remake de la suite, c’est l’occasion parfaite pour se mettre au parfum et découvrir une série qui sent bon ce Japon un peu plus crade, très romancé et surtout riche en activités. En espérant toutefois que vous maîtrisez la langue de Shakespeare…
Plus d’infos sur le site officiel de Yakuza Kiwami.
À très bientôt sur Sitegeek.
Musa
Là où tout commença…
Bande-annonce :
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