Avec un marché de plus ne plus saturé, difficile de proposer une tablette suffisamment originale pour se démarquer. Lenovo ne manque pourtant pas une occasion avec ses designs particuliers et ses idées parfois saugrenues (un projecteur dans une tablette, vraiment ?). Aujourd’hui, on teste la Yoga Book, la tablette hybride (pas si hybride) de Lenovo.

Disclaimer : rappel utile, ceci est un « test du consommateur ». Comprenez par là que j’ai testé pendant quelques semaines la Yoga Book de Lenovo pour mon usage personnel et je vous fais part ici d’un compte-rendu basé sur mon expérience personnelle. J’invite donc les lecteurs à tenir compte du contexte et des anecdotes que je livre, sachant que leur expérience et leurs attentes peuvent être totalement différentes.

Yoga Book

Lenovo Yoga Book – Caractéristiques techniques

  • Dimensions : 170,8 x 256,6 x 9,6mm
  • Poids : 690g
  • Écran : 10,1 pouces
  • Résolution : 1920 x 1200 pixels
  • Puce : Intel Atom X5-Z8550 (cache 2 Mo, quadruple cœur, jusqu’à 2,4 GHz)
  • GPU intégré : Intel HD Graphics 400
  • Mémoire vive : 4Go
  • Mémoire interne : 64Go (environ 10Go système)
  • Batterie : 8500 mAh
  • Appareil photo arrière : 8Mpx
  • Appareil photo avant : 2Mpx
  • Système d’exploitation : Android 6.0 Marshmallow
  • Connectique : Micro USB / Micro HDMI / mini-jack 3,5mm
  • Wi-fi : oui
  • 4G : oui

Confort : les fausses bonnes idées de Lenovo

Avec son design « à clapet » qui renvoie davantage au PC portable qu’à la tablette, la Yoga Book prend un risque. Contrairement au PC, la tablette doit être mobile et propice à un usage manuel. Avec ses 690g (soit 260g de plus que la ZenPad 3S 10 d’Asus que j’utilise personnellement), la tablette de Lenovo peut rapidement fatiguer le bras. Pour moi qui, en bon couche-tard, passe une partie de la nuit à divaguer sur le web ou à jouer sur cette foutue tablette (après tout, pourquoi arriver au boulot en forme, right ?), la tablette commence vite à peser. Pire, parfois – pour X ou Y raison – j’étais amené à la tenir au niveau de sa charnière, qui provoquait de désagréables sensations, engourdissant mes doigts. Une charnière qui reste par ailleurs géniale pour maintenir la tablette « sur pattes » sans besoin d’étui. C’est qu’elle est robuste, la Yoga Book !

Yoga Book

C’est fin, c’est beau mais est-ce pratique ?

Cette charnière particulière permet également de retourner complètement la tablette afin de dissimuler le clavier et de la tenir comme n’importe quelle autre tablette. Là encore, la masse de l’engin finit inévitablement par engourdir les doigts et les bras, surtout pour quelqu’un comme moi qui lit énormément de fichiers .pdf dessus. Reste à se demander si le clavier est vraiment si utile que ça, puisque c’est lui qui est à l’origine de ces désagréments ? Et pour le coup, je dois dire que non. L’idée est très bonne, sur papier, mais une fois qu’on se met à taper, le fait d’être face à un clavier tactile mine toute précision. Si en plus, vous êtes amenés à rédiger très souvent dessus (je sais pas moi… par exemple sur un site !), vous finissez par pester dessus car on est plus proche d’un clavier de tablette classique que d’un vrai clavier physique.

Yoga Book

Par contre, elle tient nickel, cette Yoga Book !

Interface trafiquée et plutôt intuitive

Ni iOS, ni Windows pour moi. Une tablette, une vraie, ça tourne sous Android. Et le 6.0 Marshmallow installé de base sur la Yoga Book tourne plutôt bien. Lenovo y a inoculé sa propre interface Phoenix OS, qui donne des faux airs de Windows à la tablette. Là encore, l’idée est bonne sur papier. On a l’équivalent d’une barre des tâches et on peut minimiser les fenêtres des différentes applications. Dans la pratique, quelques soucis : ça ne marche pas avec toutes les applications, pour commencer. Ensuite, comme il faut « double-tapoter » sur la ligne supérieure de l’écran pour minimiser, cela cause des soucis de précision. En revanche, la possibilité de jongler avec les fenêtre reste un très bonne idée, surtout si on la combine avec le clavier pour écrire quelque chose, par exemple, tout en gardant l’oeil sur une autre page. Du reste, on est sur Android et l’utilisation reste donc globalement intuitive.

Yoga Book

Une fois qu’on s’habitue au multi-fenêtres, c’est excellent… à condition que ça marche bien

Performances top et autonomie convenable

Ayant une Asus MeMO Pad 7, j’étais habitué à un certain confort technique. En effet, la petite d’Asus proposait des performances techniques assez impressionnantes – pour sa gamme, j’entends. En passant à la gamme supérieure, je m’attendais évidemment à ce que la Yoga Book tienne la route (surtout pour 400 balles !). Je ne suis pas déçu pour le coup, même si je ne suis pas un utilisateur boulimique de la tablette. Mon usage ne comprend pas beaucoup d’applications gourmandes, à l’exception de Hearthstone. Si on sent assez vite la tablette chauffer du côté de la charnière, je n’ai pas assisté au moindre ralentissement ou à la moindre chute de performances.

De même, la Yoga Book propose une autonomie raisonnable. Puisque mon usage se limite globalement à consulter mes mails, surfer sur Chrome, lire des .pdf et jouer à Hearthstone, j’ai pu tenir deux jours avec la batterie pleine. À usage intensif, on peut descendre jusqu’à une bonne douzaine d’heures, tout au plus. J’ai connu plus durable mais ça reste honorable pour une tablette. Je ne vous parlerai pas des capteurs photo, pour la simple et bonne raison que je ne les utilise pas sur tablette. Je pense personnellement qu’ils n’y ont pas leur place – contrairement à un smartphone – et qu’ils bouffent inutilement de l’espace et de la batterie.

Yoga Book

Une tablette sans Hearthstone, c’est comme un junkie sans drogue… oh wait

La tablette des graphistes ?

Yoga BookC’est bien l’une des particularités de la Yoga Book : son « carnet de notes/dessin ». En effet, la tablette est fournie avec un stylo électromagnétique qu’on peut utiliser sur la surface clavier pour prendre des notes ou dessiner. Mieux encore, le stylo peut se muer en stylo à billes par un simple geste très intuitif qui consiste à remplacer sa pointe. Et pour bien faire, le bloc-notes qui accompagne le tout devrait permettre aux dessinateurs en herbe ou expérimentés de gérer la précision de leur trait. Enfin, tout ça, encore une fois, c’est beau en théorie. Dans les faits, les choses se compliquent un peu. Vous voyez le dessin sur votre gauche ? (Cliquez pour agrandir) J’ai passé plus d’une heure à le faire – non, je ne suis pas dessinateur.

Le temps que ça m’a pris est entre autres dû au fait que j’ai eu le malheur de bouger le carnet pour une position plus confortable pendant que je dessinais le magnifique logo de notre site. Le hic, c’est que le capteur de la tablette n’a pas tenu compte du mouvement du bloc-notes et que je dessinais donc à un tout autre endroit sur l’écran. Premier problème donc : l’utilisation du carnet est contraignant et ne pardonne pas le moindre mouvement. Le second souci – qui n’en est pas vraiment un -, c’est que cette option pose question sur son utilité. Si dans l’idée, la possibilité de dessiner sur sa tablette est sympa, même un novice invitera un professionnel à opter pour une vraie tablette graphique. Du coup, si l’acheteur impulsif testera avec enthousiasme l’accessoire suite à l’achat, il y a de fortes chances qu’il le laisse de côté par la suite.

Yoga Book

Je suis doué, vous trouvez pas ? Non ? OK…

Conclusion : trop de bonnes idées tuent les bonnes idées

Face à la concurrence de plus en plus chargée, il faut reconnaître une qualité à Lenovo : sa volonté d’innover. Entre les projecteurs et les « tablettes graphiques », la marque n’a pas peur d’explorer de nouveaux horizons. Encore faut-il se cadrer pour ne pas s’éparpiller et proposer une résultat en demi-teinte. Par exemple, un clavier pseudo-physique qui n’est en fait qu’un clavier tactile qui prend de la place pour rien. Et qui de surcroît implique un clapet qui alourdit la tablette (même si la charnière fonctionne à merveille et lui permet d’être déployée de manière très satisfaisante). Ou encore un carnet graphique purement accessoire qui ne pourra justifier le prix assez élevé de la machine.

Les autres bonnes idées, comme l’interface maison plus lisible et ergonomique – malgré quelques imprécisions -, de même que son autonomie honorable et ses performances techniques font de la Yoga Book une tablette intéressante. Mais dans sa gamme, les consommateurs peuvent certainement trouver mieux, surtout quand on voit bien que le côté hybride de la tablette est purement accessoire.

Si vous avez testé la Yoga Book et avez un autre ressenti, n’hésitez pas à en parler en commentaires. Si vous avez une autre tablette de la même gamme, on vous écoute !

À bientôt sur Sitegeek,

Musa

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Confort
Interface
Performances et autonomie
Extras

Une tablette sympa et qui, malgré ses bonnes intentions, pose plus de problèmes avec ces à-côtés qu'autre chose. Reste que son interface, son design et ses performances en font une concurrente intéressante sur un marché fort saturé.