Quand on a grandi avec le film Super Mario Bros. de 1993 (que j’ai pourtant aimé quand j’étais mioche… pardon), on ne peut s’empêcher de craindre les adaptations de jeux vidéo au cinéma. Heureusement, Assassin’s Creed sort du lot… mais n’est pas un grand film pour autant.
Assassin’s Creed – De bonnes idées assassinées
Assassin’s Creed a tout de suite surpris quand Ubisoft a annoncé le contexte du jeu. Exit Desmond Miles et les Assassins au temps des Croisades. Les producteurs ont décidé de prendre plus de distance par rapport au matériau de base pour une aventure inédite. Une excellente idée, qui empêche d’emblée de comparer le film avec le jeu. De même, les scénaristes ont pu ainsi prendre plus de libertés. Si les tenants et aboutissants restent fondamentalement les mêmes (Assassins Vs Templiers), les détails changent. Et comme l’histoire est plus ou moins inédite, ça ne pose aucun problème au spectateur.
Mais si l’idée est bonne sur papier, dans la pratique, c’est une autre histoire. Le scénario est confus du début à la fin, en particulier au présent. Pour rappel, les Assassin’s Creed jonglent entre les séquences du passé (quand Callum Lynch, héros du film, entre dans l’Animus pour revivre les aventures de son ancêtre) et les séquences au présent, où on suit l’évolution de Lynch, interprété par un Michael Fassbender en forme (sans plus). Sauf que si les jeux vidéo mettent en avant le passé, le film insiste beaucoup sur le présent et ses implications. Celles-ci n’étant pas claires, on se rabat sur la mise en scène et le jeu d’acteurs. Contrairement à Fassbender, le reste du casting reste fade, avec une Marion Cotillard qui se paie un personnage de femme fatale/mystérieuse trop sure d’elle qui peine à convaincre. Quant à Jeremy Irons et Brendan Gleeson… quel gâchis ! La mise en scène souffre quant à elle d’une mauvaise gestion de la tension, due à une musique mal maîtrisée, si bien qu’on se demande au moins trois fois à la fin du film si c’est déjà fini. Ce qui est grave, pour un film de 1h50. Au fond, le seul intérêt du scénario, c’est qu’il est censé préparer une suite.
Rien n’est visible, tout est pourri dans Assassin’s Creed?
Le scénario est moyen (voire complètement raté), on a compris. Quid de l’action ? Eh bien oui, si on ne peut compter sur le fond pour nous satisfaire, la forme fera peut-être l’affaire… ou pas. La technique, très irrégulière, enchaîne les cadrages perfectibles, saupoudrés de séquences mémorables. Je pense notamment au parkour, qui retranscrit merveilleusement l’univers d’Assassin’s Creed. Les escalades agiles et fluides, les wallrun qui se suivent et les cascades invraisemblables ne laissent place à aucun doute. On est bien dans du Assassin’s Creed ! Du moins, si on exclut la caméra et ses plans un peu brouillons.
Car “un peu brouillons”, ça passe encore. Les combats, eux, sont illisibles. On sent l’investissement dans la chorégraphie et on apprécie même quelques pirouettes à l’un ou l’autre moment. Mais en général, on se paie surtout une caméra qui a foutu le camp ou une sorte de brouillard pseudo-artistique dégueulasse qui gâche l’action. Ce brouillard apparaît surtout lors des interactions avec l’Animus. D’ailleurs, quand Callum est dans l’Animus, lors des scènes d’action, les plans oscillent souvent entre le passé et le présent. Un choix scénaristiquement logique, qui permet d’expliquer comment Callum apprend à se battre en s’inspirant de son ancêtre Aguilar. Par contre, visuellement, ça n’apporte rien, sinon un éventuel mal de crâne.
Vers un Assassin’s Creed II
Ma critique peut paraître sévère mais je dois avouer qu’en sortant de la salle, je n’étais pas forcément déçu. Certes, le film est moyen, tant dans le fond que la forme. Il regorge pourtant d’un potentiel intéressant. Il aurait tout d’abord fallu explorer davantage la dimension historique de l’Espagne des Temps modernes. Approfondir également la vie d’Aguilar, cet ancêtre auquel on s’attache finalement si peu. Idem pour les personnages du présent, tous très secondaires, en dehors de ceux interprétés par Fassbender et Cotillard. La dualité entre les Templiers et les Assassins est elle-même reléguée au second plan, si bien qu’on a du mal à se sentir impliqué.
Bref, ce qu’il aurait fallu au film, en plus d’une mise en scène et d’un cadrage de meilleure facture, c’était plus de temps ! Au moins une demi-heure en plus pour développer davantage. Enfin, maintenant que les bases sont posées, on peut espérer qu’Ubisoft rentabilisera suffisamment son Assassin’s Creed pour nous pondre une suite de meilleure qualité.
Assassin’s Creed II ne peut qu’être meilleur…
Je n’attendais vraiment pas grand-chose d’Assassin’s Creed, surtout quand on connaît l’histoire malsaine des adaptations de jeux vidéo au cinéma. Je ne suis donc pas déçu. Cela ne veut pas dire qu’Assassin’s Creed est un bon film pour autant. C’est tout au plus un film d’action moyen. Dommage, car son potentiel est bien palpable. Il se voit juste miné par une mise en scène maladroite, une technique bancale et des acteurs peu inspirés. La faute à une écriture en phase avec le reste du film. Quelques séquences restent agréables à regarder. Cela étant dit, le meilleur jeu Assassin’s Creed reste à ce jour le second opus pour bien des joueurs. Gageons que si ce premier film connaît un succès commercial, il accouchera d’une suite qui balaiera ses défauts pour qu’Ubisoft nous propose un film à la hauteur de ses ambitions.
Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site officiel de Assassin’s Creed.
Et si vous avez eu l’occasion de voir le film, n’hésitez pas à nous laisser un avis en commentaire.
À bientôt sur SiteGeek,
Musa
Encore une adaptation de jeu vidéo ?
Bande-annonce :
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j’espère qu’il sera à la hauteur du jeux, mais cela semble prometteur