Tout le monde connait Tetris ! Chef-d’œuvre créé par Alexey Pajitnov en 1984, puis sorti en 1989 sur la Game Boy de Nintendo, ce titre a voyagé dans le temps pour survivre à la modernité, à la surenchère vidéoludique et rester fidèle à ces blocs défilant à toute allure, sous ses orchestrations musicales soviétiques. Mais aviez-vous déjà entendu parler d’une version Megadrive ?
Une version Megadrive mystérieuse
Bien qu’ayant vu le jour sur à peu près toutes les consoles, il est une version de ce bon vieux Tetris qui suscite les convoitises des retrogamers les plus collectionnant : le portage de Tetris sur la 16-bit de Sega. La Megadrive n’a en effet jamais eu la chance de se laisser bercer par les mélodies de Korobeiniki car à l’époque, Nintendo avait acquis les droits de la licence, en même temps que son exclusivité synchronisée avec le lancement de sa Game Boy, en 1989.
En pleine Guerre Froide…
Cette exclusivité négociée par Henk Rogers avec l’ex-U.R.S.S., n’a pas empêché Sega d’envisager et de produire son jeu de briques, que la bande à Sonic décide d’appeler simplement : Tetris. Fondé sur le même principe que ses multiples homonymes, il arbore simplement un packaging différent. Pour le coup, le colis n’est pas passé comme une lettre à la poste et les exemplaires voués à la Sega Megadrive ont été détruits.
Un trésor pas tout à fait perdu
Fin de l’histoire ? Eh bien non ! Une dizaine d’archétypes ont, semble-t-il, été conservés et telles les « sept » boules de cristal du dragon Shenron, ils ont été distribués à travers le monde. Toutefois, bien que ces versions semblaient avoir disparu, certaines d’entre elles ont fait leur réapparition et dévoilé cette pochette rougeâtre signée de la main de l’auteur lui-même ; de quoi affoler les statistiques d’eBay et consorts. Il y a quelque temps, un exemplaire avait été mis en vente pour la modique somme de 1 000 000 d’euros, ce qui en fait le titre le plus convoité du catalogue Megadrive. Les rumeurs racontent que le vendeur aurait repoussé deux offres à 20 000 euros.
Accessible aujourd’hui, si l’on ouvre l’œil
Quoi qu’il en soit, il n’en fallait pas tant pour inspirer la communauté underground. D’autant plus que Sega a eu la brillante idée de proposer une version très similaire à ce Tetris dans la sélection de titres jouables avec la version mini de leur console 16-bit ! Une aubaine pour tous les curieux, même si la version Mini est en fait une adaptation de la version arcade de 1988, donc pas exactement la même rom que l’exemplaire secret.
Une version Fan Art qui a de l’allure
De mon côté, je viens de mettre la main sur un exemplaire exceptionnel, qui je vous rassure, ne m’a pas coûté des milliers d’euros. Il s’agit d’une version repro terriblement proche de l’originale. Tout y est, la boite, l’insert, la cartouche et même le manuel. La rom utilisée est la rom originelle, celle du jeu qui valait 3 milliards ! Le fan derrière cette création, un certain format_c a pour habitude de réaliser des fan-arts dans des versions qui n’ont jamais vu le jour, telles que Eliminate Down en version Pal ou encore The Punisher en version JAP. Mais pour le coup, il s’est surpassé. Cet exercice de passionné n’est certes pas motivé par une démarche commerciale, mais elle a le mérite d’exister et de susciter le partage.
Pad en mains, ça donne quoi ?
Coté gameplay, le jeu n’a rien inventé, il aurait à l’époque trouvé son public comme Tetris sait le faire, il aurait probablement laissé moins d’espace à Columns, tout simplement parce qu’il aurait été le plus beau Tetris disponible sur console au moment de sa sortie. Aujourd’hui, si on le compare à la version NES, force est de constater qu’il pêche par une forme de raideur, les déplacements sont un peu lourds et manquent de jus. De plus, la première frame ne permet pas de faire pivoter les formes, il faut en effet attendre la deuxième, et c’est très handicapant pour les spécialistes qui aiment anticiper. Vu la rapidité à laquelle on doit enchaîner les réflexes, la qualité de votre manette doit être infaillible, or, en 2021, les vieilles manettes commencent à grincer. Il n’empêche qu’après quelques heures de jeu, la rythmique s’installe et la culture du high-score reprend ses droits.
Le mot de la fin, mais pas la fin de l’histoire!
Bref, quoi qu’il en soit, avec une telle activité dans les coulisses de la légendaire Megadrive, et un enthousiasme aussi délirant dans le monde des collectionneurs, la génération de consoles 90’s a encore de beaux jours devant elle. Et personnellement, je retourne à ma fontaine de jouvence, me refaire un Tetris sur ma bonne vieille Megadrive, toujours dans le coup.
Et vous, c’est quoi votre anecdote avec Tetris?
Vega