Parmi les jeux bien cotés de la Super Nintendo, on trouve quelques raretés exclusives au marché Nippon. La version Super Famicom de Iron Commando fait partie de ses bijoux convoités par les collectionneurs de retrogaming avec un prix de vente qui a pour habitude de dépasser les 1000 euros. PixelHeart a profité de cette notoriété pour convertir ce titre au format PAL, vraie bonne idée ou coup d’épée dans l’eau ?
D’où ça sort cet Iron Commando ?
Origine et histoire du jeu
Iron Commando a été développé par le Studio Arcade Zone entre 1994 et 1995. Cette équipe de développeurs français avait déjà réalisé le très bon Legend en 1994 sur Super Nintendo et, sur la vague de leur succès, a décidé de réinvestir ses deniers dans cette réalisation sur la console 16-bit de Nintendo. Elle a uniquement été commercialisée dans son format Jap, la version PAL en projet ayant été abandonnée. En 2017, PixelHeart a récupéré cette licence via le catalogue Piko Interactive pour enfin éditer et distribuer une version PAL.
La version de Iron Commando by PixelHeart
La version de PixelHeart et JoshProd bénéficie de plusieurs atouts de charme, mais ne présente pas une copie parfaite. Certes, les intentions semblent satisfaire les exigences du cahier des charges des boites européennes de jadis, mais les premières versions des cartouches proposées par PixelHeart étaient de piètre qualité. Ayant testé une de ces versions surannées, mon avis sur le rendu plastique de la version de PixelHeart risque de ne pas correspondre aux produits Super Nintendo que vous êtes susceptibles de vous procurer sur leur site web. Par contre, si vous passez par les plateformes de seconde main, soyez vigilants et informez-vous quant à la qualité de la cartouche que l’annonce contient, car l’ancienne version n’est pas digne d’intérêt.
Pour ce qui est des illustrations, le résultat est correct, le mode d’emploi illustre les objets et les personnages tout en donnant les informations nécessaires pour se lancer dans la partie. L’impression sur le carton de la boite a un rendu trop mat à mon gout, mais dans l’ensemble, sur une étagère, ça ne fait pas tache à côté de vos autres coffrets SNES d’époque. À noter que l’on trouve également la cale pour retenir la cartouche, l’ensemble tient la route, sans briller. Limitée à 100 exemplaires sur leur site, cette version est “out of stock”. Décidément, cet Iron Commando sait se faire désirer.
Alors on teste sur Super Nintendo!
Scénario
L’histoire se déroule en 20XX, un astéroïde vient de heurter la terre et s’est enfui dans les décombres de son explosion. Une association maléfique G.H.O.S.T. a bien l’intention de s’en emparer afin de profiter de ses vertus magiques et de nourrir ses sombres desseins. La brigade Iron Commando est immédiatement sollicitée et envoyée en mission dans le seul et unique but de trouver la météorite avant les tout vilains…
Technique
Les graphismes sont globalement réussis. Les sprites sont généreux, les décors profitent d’un scrolling en parallaxe sur 3 à 4 plans et les animations des personnages sont crédibles. Malheureusement, certains décors et certains objets semblent avoir été bâclés, ce qui déforce l’ensemble par manque de régularité. On sent que les développeurs ont tout donné dans certaines scènes pour se reposer dans d’autres. J’ai particulièrement apprécié les musiques parfois carrément inspirées par la culture pop française, on se demande s’ils avaient les droits pour l’utilisation de leur version chiptune de Santiano d’Hugues Aufrey. Bref, bien que déséquilibrée, la maitrise technique s’en sort avec une mention honorable.
Jouabilité
Vous avez directement le choix entre un des deux héros du bastion du fameux Iron Commando, à savoir Jake ou Chang Li. Le premier, stéréotype du héros américain 90’s a des prédispositions au maniement des armes et à la baston pure et dure, là où le second, joue davantage sur le pugilat technique et inspiré du maître asiatique. Quoi qu’il en soit, votre but est bel et bien de foncer pour castagner, à coup de frappes via la touche Y, de sauts via la touche B ou carrément d’attaques spéciales en appuyant simultanément sur Y et B. Vos ennemis apparaissent souvent armés et vous pouvez récupérer leurs armes, dont une batte de baseball, un couteau, un riot-gun, une kalachnikov et j’en passe. Mieux, certains passages vous embarqueront sur des véhicules fonçant à toute allure, rappelant les sensations d’un shoot’m up dès qu’il sera question d’éviter les attaques ennemies.
Malheureusement, ce qui vend du rêve sur le papier, ne tient pas toujours promesse. En effet, vous devrez frapper la plupart de vos belligérants à de nombreuses reprises avant de les voir tituber. À tel point que le perfect run est tout juste impossible. Pour toucher une fois, il faut encaisser au moins une fois. Ce surdosage dans la difficulté rappelle terriblement la difficulté de Water Margin que j’ai récemment testé sur Megadrive, également réédité par PixelHeart. Au corps à corps, votre personnage prend l’initiative de saisir son adversaire pour le retourner comme une crêpe ou s’en servir comme bouclier. De surcroit, vos armes risquent de vous embêter plus qu’elles ne vous servent, car plus lentes à manier, moins précises et pas spécialement plus puissantes. Dommage, car la dégaine de votre avatar batte à la main, ou riot-gun au poing n’a rien à envier aux attitudes de John Rambo.
Plaisir du testeur
J’ai ressenti une réelle excitation en lançant cet Iron commando, car découvrir un beat’m all violent, inspiré par Final Fight et consorts en plus dark, relevait de la madeleine de Proust, mais la magie n’a pas opéré. La difficulté exacerbée et la luminosité faible des premiers environnements ont vite tamisé mon enthousiasme. Au deuxième stage, les combats contre les chiens féroces et tenaces m’ont carrément mis hors de moi. J’ai persévéré, en diminuant la difficulté et en mordant sur ma chique, mais à 42 ans, je suis trop vieux pour ces frustrations. Par contre, je pense qu’à 16 ans, en 1994, j’aurais adoré passer du temps sur ce titre en import, et le faire découvrir aux potes, encore vierges de tout GTA et consorts.
J’achète ou je n’achète pas ?
La version de PixelHeart étant en rupture, la question de s’offrir Iron Commando n’offre que deux options : craquer pour la version originale nippone à plus de 1000 euros ou trouver en seconde main la version PixelHeart à prix honnête. Si vous choppez une vers PAL, avec la “bonne cartouche”, foncez et vous me partagerez vos sensations. Si vous êtes collectionneur compulsif et que votre budget mensuel dépasse les 10k, foncez plutôt sur la version Niponne. Si vous comptez vraiment jouer et vous détendre après une journée au bureau, je vous conseille plutôt The Magical Quest Starring Mickey Mouse, moins cher, aussi dur, mais tellement plus légitime dans ses exigences.
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Vega