Je suis un amateur frustré de visual novels. Comprenez par là que je n’ai jamais cédé à l’achat d’une console portable (sauf la PSP que j’utilisais pour tout… sauf jouer). Du coup, si les jeux Danganronpa me faisaient de l’oeil, c’était uniquement de loin. Avec Danganronpa 1-2 Reload, je peux enfin m’essayer à ce jeu tant apprécié des amateurs du genre. Et je ne suis pas déçu !
Un après-midi avec Danganronpa 1-2 Reload
Voilà ! J’ai enfin pu lancer Danganronpa 1-2 Reload et découvrir ce qui fait tant le succès de cette série auprès de son public de niche. J’ai même rechigné à regarder l’adaptation animée pour découvrir l’histoire à travers son format original. Pour rappel (ou non), Danganronpa 1-2 Reload reprend sur PS4 les deux épisodes sortis sur Vita. Danganronpa : Trigger Happy Havoc et Danganronpa 2 : Goodbye Despair sont tous deux parus en 2014 chez nous. Ce portage est surtout l’occasion de se familiariser avec la série en prévision de Danganronpa V3 : Killing Harmony, qui sortira en septembre 2017. Mais attention, Danganronpa 1-2 Reload est un jeu très typé, tant dans le fond que dans la forme. Ne vous laissez donc pas tromper par les éloges et sachez que vous vous lancez dans une aventure glauque et complètement déjantée.
Danganronpa 1-2 : au collège fou, fou, fou
Dans la mesure où les deux volets bénéficient déjà de tests complets et que cette version PS4 n’apporte, hélas, rien de neuf, ce test va proposer une vue d’ensemble. S’il pique votre curiosité, n’hésitez pas à lire des tests plus approfondis ou – mieux encore – à vous lancer dans le jeu… à vos risques et périls. Car Danganronpa 1-2 Reload raconte une histoire assez décalée, le genre dont les Japonais ont le secret. Dans le premier épisode, vous incarnez un quidam très banal qui se voit inscrit dans l’école la plus prestigieuse du Japon : Hope’s Peak Academy. Réticent à l’idée de partager l’école avec l’élite de l’élite, vous n’avez pas vraiment le temps de vous en soucier. Le pas de l’école franchi, vous tombez dans les pommes et entrez en plein cauchemar !
Entouré de 14 autres élèves, vous êtes enfermé dans l’école par Monokuma, un “ours en peluche” qui n’est qu’une version plus excentrique et complètement tarée de Jigsaw dans Saw. Celui-ci explique rapidement les règles à ses captifs. Les 15 élèves doivent apprendre à vivre en commun et ne sortiront jamais de l’école. Forcément, un petit twist vient perturber la règle. Celui ou celle qui parviendra à tuer un autre élève sans se faire attraper sera “diplômé” et pourra quitter l’enceinte de l’école. Un concept génial et ingénieux, qui donnera lieu à un scénario mystérieux et riche en rebondissements (j’y reviendrai). Le second épisode reprend le concept et le transpose à une île paradisiaque.
Arabesque
D’emblée, permettez-moi d’insister sur un point. Danganronpa 1-2 Reload n’est pas un point’n’click. Ce n’est pas un jeu de la trempe d’un Telltale. Ne vous attendez donc pas à exercer une influence palpable sur le cours de l’histoire ou sur la psychologie de votre personnage. Si le postulat du visual novel – c’est-à-dire une aventure dirigiste qui mise tout sur son ambiance et son écriture – ne vous effraie pas, alors n’hésitez surtout pas. C’est du pur bonheur ! Un bonheur malsain et fou, certes, mais un bonheur quand même.
L’écriture, qui semble molle durant les premiers jours que vous passez à l’école, gagne très vite en intensité. Les rebondissements, les subtilités, les suspicions offrent une multitude de situations et provoquent différentes émotions. Le pari du visual novel est donc bien rempli. Concrètement, cela se traduit par des journées que vous passez à fraterniser avec d’autres personnages (ce qui vous offre diverses informations à leur sujet) ou des enquêtes que vous devez mener à la suite d’un meurtre pour désigner un coupable (avec toutes les conséquences que ça implique). Le but, je le répète, est bien de faire progresser l’histoire et de l’apprécier à sa juste valeur. Une histoire savamment écrite, avec un esprit assez malsain et morbide, tout en restant parfaitement déjanté. Les apparitions loufoques et dérangeantes de Monokuma n’ont rien à voir avec celles, plus dramatiques, de Jigsaw.
PlayStation Switch ?
Si l’écriture s’avère impeccable, la forme laisse à désirer. Mon premier grief est 100% subjectif : les dessins. Le character design tranche net avec l’ambiance présentée. Si le personnage loufoque et diaboliquement malsain de Monokuma se justifie parfaitement, quid des personnages ? Leur design renvoie à un anime assez enfantin et cela m’a personnellement gêné en matière d’empathie et d’identification. L’autre souci, moins-subjectif-mais-quand-même, c’est la musique. Qu’est-ce qu’elle fatigue ! Un rythme beaucoup trop soutenu, avec pas mal de techno (comme on en retrouve souvent dans les J-RPG) et des tonalités qui contrastent trop avec la situation du moment. Et pourtant, j’ai regardé beaucoup de dramas japonais donc j’ai l’habitude de ce type d’ambiance… mais là, c’est trop. Il se peut que ces deux aspects soient assumés mais en ce qui me concerne, c’est un choix mal avisé. Surtout la musique, qui finit par taper sur le système. Le jeu d’acteurs, qui suinte le surjeu typique des oeuvres japonaises, rehausse clairement le niveau. Bravo aux doubleurs et doubleuses !
Graphiquement, il y a vraiment de quoi taper les développeurs sur les doigts. Ces derniers se sont contentés d’un simple upscale pour que la version Vita passe sur un écran télé (on a été inspiré de la Switch ?). Si les séquences animées s’en sortent assez bien – malgré un aliasing prononcé ci et là -, certaines planches 2D souffrent d’un flou marqué qui pique les yeux. Heureusement, celles-ci ne sont pas prépondérantes mais lorsqu’on lance le jeu et qu’on tombe sur l’image de l’école sauvagement floutée, on se pose des questions. Dommage finalement que ce jeu, qui contient énormément de texte, n’ai pas été traduit en français…
Résumé des scores
Graphismes
Fun
Scénario/Écriture
Bande son
2 pour le prix d'une Vita
Danganronpa 1-2 n'est pas un jeu à mettre entre toutes les mains. Dérangeant et déjanté, il n'en reste pas moins intelligemment écrit. Dommage que ce portage soit si bancal et n'apporte rien de neuf.
Revue de presse
8/10Gamekult |
15/20Gamergen |
16/20JV.com |
–/10Gameblog |
Conclusions hâtives de l’ami Musa
Danganronpa 1-2 Reload n’aura pas volé sa réputation. Certes, il s’adresse à un public assez spécifique, tant par son ambiance malsaine que son support visual novel. Mais les amateurs du genre qui, comme moi, n’y auraient toujours pas goûté se régaleront. Un concept ingénieux, une écriture riche et surprenante et une volonté de connaître le fin mot de l’histoire. On aurait apprécié un vrai lifting graphique ainsi que quelques nouveautés pour cette version PS4 mais cela n’enlève rien à la qualité du jeu à proprement parler. Si la musique ne vous casse pas les oreilles, n’attendez plus. Attention toutefois, Danganronpa 1-2 Reload s’adresse à un public averti.
L’avez-vous déjà testé ? Ou les épisodes sur Vita ? Qu’en avez-vous pensé ? Dites-nous en commentaires !
Plus d’infos sur le site officiel de Danganronpa 1-2 Reload.
À très bientôt sur Sitegeek,
Musa
Si Cluedo était drogué…
Bande-annonce :
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