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Avec des Guitar Hero et Rock Band qui ont complètement périclité, on peut compter sur les Japonais pour nous sortir des jeux musicaux… même si la version européenne de Taiko no Tatsujin : Drum Session ! est un peu trop light !
Un après-midi avec Taiko no Tatsujin : Drum Session ! sur PS4
C’était il y a environ dix ans. Je découvrais la saga Guitar Hero avec un troisième volet légendaire. Un jeu addictif, fun, exigeant et surtout gratifiant à mesure qu’on y progressait. Un jeu qui m’a occupé des dizaines d’heures (si pas plus), jusqu’à boucler toute une partie de la tracklist en mode Expert. Hélas, ces dernières années, les reboots des deux franchises ne m’ont pas convaincu et j’ai (re)découvert des licences nippones qui ont complètement changé le game en proposant un challenge ahurissant. Je me souviens de Pop’n Music avec ses dix touches et où il fallait jouer avec les doigts, les paumes, les coudes et le menton. Voilà le type de challenge que m’inspirait la sortie de Taiko no Tatsujin : Drum Session ! dans nos contrées. C’était sans compter sur l’absence des accessoires physiques, si bien qu’on se retrouve avec un jeu tout au plus sympa.
Où qu’il est mon tambour ?
Commençons par le point qui fâche : l’absence du tambour et des sticks dans la version européenne du jeu. J’ai essayé de m’en procurer un en import mais c’était trop cher et surtout tout ce transport ne valait pas la peine… Est-ce grave pour autant ? Oui et non. En tant qu’expérience musicale, Taiko no Tatsujin se joue avec les sticks, un point c’est tout. Le sentiment de progression d’un jeu musical passe essentiellement par son accessoire. Les joueurs novices de Guitar Hero se souviennent sûrement de la satisfaction d’être passés de 4 touches à 5 dans les modes Difficile et Expert. Ici, l’indicateur de la progression s’avère nettement moins précis et donc l’envie de jouer s’estompe plus rapidement.
Tout cela étant dit, le jeu est-il injouable au pad ? Pas du tout. À ma grande surprise, il s’avère même très amusant, dès lors qu’on s’habitue aux touches. Peu intuitives, on parvient tout de même à les intégrer dans notre mémoire motrice et on peut donc jouer sans détacher les yeux de l’écran. Concrètement, on utilise les touches du bas (bas ou croix sur la DualShock 4) pour les indicateurs rouges et les latérales (gauche ou rond) pour les bleus. Et on appuie en même temps sur les touches multidirectionnelles et à symboles pour les gros tambourins. Bref, pas super intuitif comme je le disais mais assez que pour trouver ses marques rapidement et enchaîner les niveaux de difficulté.
Difficulté à la carte
Parlons-en, d’ailleurs, de la difficulté de Taiko no Tatsujin. Avec 4 niveaux de difficulté pour chaque morceau (de facile à extrême), il y a vraiment de quoi contenter tous les amateurs de musique in-game. Quelques personnes ont d’ailleurs pu s’y essayer sur ma machine et ont vite pris leur pied, à des niveaux de difficulté divers. J’ai personnellement oscillé entre difficile et extrême (merci à des années de Guitar Hero pour le skill) et j’ai régulièrement relancé le jeu pour m’améliorer. Comme susmentionné, c’est dans la courbe de progression que réside l’intérêt des jeux musicaux et même en l’absence des accessoires, Taiko no Tatsujin ne déroge pas à la règle. Le jeu propose en effet un système de bingo, qui consiste en une grille de 9 cases qu’il faut cocher en remplissant divers défis (ne rater aucune note, réussir tel combo, etc.). Dès qu’une ligne (horizontale, verticale ou diagonale) est cochée entièrement, on obtient de la monnaie du jeu qui nous permet de débloquer des éléments de customisation.
Rien de transcendant mais de quoi motiver le joueur à ne pas lâcher prise, en particulier en l’absence de sticks. Malheureusement, si ce système fonctionne un temps, la frustration de ne pas avoir une courbe de progression plus claire basée sur l’expérience manuelle m’a amené à laisser tomber le jeu au bout de quelques semaines. Là où un Rock Band m’aurait tenu en haleine quelques mois… Sans compter que la tracklist ici est assez irrégulière. Les connaisseurs de J-Pop retrouveront quelques morceaux plus ou moins connus dans nos contrées ou des openings d’animes. D’autres sont très anecdotiques et on y joue uniquement pour y jouer. Clairement, le jeu incite à acheter avec de l’argent réel des morceaux supplémentaires. Cela étant dit, toutes les musiques proposent un vrai challenge et se complètent entre elles, avec des morceaux très durs et d’autres plus abordables. Rien à redire donc sur l’équilibre et le dosage de la difficulté.
J'ai aimé
- C'est quand même bien fun...
- Difficulté parfaitement dosée
- Des morceaux qui se prêtent à l'exercice...
J'ai pas aimé
- ... mais nettement moins sans les sticks
- On n'y joue pas pour la direction artistique
- ... mais tracklist irrégulière
Résumé des scores
Graphismes
Jouabilité
Bande son
Durée de vie
Contenu
Un jeu un peu saiko
Quel dommage de ne pas avoir intégré les accessoires physiques à Taiko no Tatsujin : Drum Session. Je me consolerai en me disant que c’est mieux pour l’environnement et ses ressources mais il faut alors assumer la perte de sex appeal du jeu. Un bon jeu musical exige des accessoires qui permettent à la mémoire motrice de faire son travail et de s’améliorer. Ici, le jeu propose quelques artifices pour motiver le joueur et s’avère même très fun par moments, mais pas sûr qu’il passe des mois dessus. Toujours est-il que le jeu, malgré une interface qui ne mérite même pas d’être mentionnée (elle fait son job, sans plus), propose un gameplay exigeant avec une difficulté parfaitement dosée. Encore faut-il aimer les morceaux peu connus du grand public francophone, même si quelques-uns sortent du lot (Guren no Yumiya ! <3).
À très bientôt sur Sitegeek.
Musa