En 16 ans sous la houlette de Sony, entre les annonces arachnidées de suites, spin-offs et autres reboots, Spider-Man New Generation aura été la plus enthousiasmante. Une hype totalement méritée, vu le résultat !
Il aura fallu 16 ans…
Je me souviens du premier Spider-Man de Sam Raimi. Jeune et con, j’avais adoré. Et il faut bien le reconnaître : le portage de l’Homme araignée sur grand écran avec ses effets spéciaux bluffants avait de quoi réjouir les fans de super héros. En 2002. Quelques années et deux suites plus tard, la trilogie Spider-Man était déjà has been. La faute à un casting bancal et une écriture médiocre – surtout dans Spider-Man 3. Je ne sais pas vous mais j’ai passé le dernier tiers à me marrer au cinéma. Quel mauvais film ! La magie des effets spéciaux n’opérait plus et les failles de l’écriture devenaient trop palpables.
Qu’à cela ne tienne, Sony a décidé en 2012 de redonner sa chance à Peter Parker avec un reboot… sans changer les codes scénaristiques qui ont enterré la trilogie. Résultat : deux épisodes bien trop chers et foudroyés par une critique intransigeante. Et surtout deux films dépassés face à la machine Marvel… qui redorera le blason de l’Araignée dans Spider-Man Homecoming en 2017. Si le parti pris graphique de Spider-Man : Into the Spider-Verse (New Generation en VF… je plaisante pas) était alléchant, je craignais que l’écriture fasse une nouvelle fois défaut sous la supervision de Sony. Eh bien non seulement ce n’est pas le cas mais en plus Spider-Man New Generation s’est avéré encore plus réussi que Homecoming !
A Spider is born
En plus de troquer le live action pour retourner au format animé, Spider-Man New Generation se lançait un défi de taille. Passer le flambeau de Peter Parker à Miles Morales, qui porte le costume dans la BD mais n’est pas connu du grand public. Pour autant, Morales est incontestablement la star du film. Habilement mis en avant et initié par d’autres Spider-gens (j’y reviendrai), le personnage profite des deux heures pour se construire et toucher le spectateur. C’est donc à son origin story que l’on assiste, tandis qu’il apprend à devenir Spider-Man. Qu’importent la présence d’un Peter Parker rabougri et autres déclinaisons de l’araignée, qui apportent toutes leur pierre à ce magnifique édifice mais ne volent jamais la vedette à ce nouveau héros.
Comme dans Homecoming, la grande force de Spider-Man New Generation tient de l’humanisation du protagoniste. Exit les grands pouvoirs aux grandes responsabilités, bienvenue les aléas du quotidien d’un adolescent confronté à des problèmes multiples et parfois trop lourds pour ses maigres épaules. Ce qui donne lieu à des séquences drôles, touchantes, re-drôles et re-touchantes. Le tout tandis que se tisse gracieusement la trame qui, sans être d’une profonde subtilité, se construit à la perfection. La bonne gestion du rythme, la justesse des rebondissements, l’absence de gimmicks faciles et la pertinence musicale font de Spider-Man New Generation un film qu’on savoure du début à la fin. Clap clap !
L’union fait l’araignée
Pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi, Spider-Man New Generation se lance dans le multivers et réunit plusieurs versions de Spider-gens, qui luttent pour retourner dans leurs univers respectifs et empêcher la destruction du continuum espace-temps (merci, Doc !). Si Miles Morales et Peter Parker crèvent l’écran, ils peuvent compter sur le soutien (très) efficace de Spider-Woman, de Peni Parker, de Spider-Man Noir et de Spider-Ham (ce n’est pas une faute de frappe…). Ce casting, aussi improbable qu’hétéroclite, ne se contente pas de mettre en valeur le nouveau Spider-Man. Il injecte une dose d’humour savamment distillée dans un film qui multiplie les fous rires (ça faisait longtemps que je n’avais ri si franchement au cinéma, et que ça fait du bien !).
Pourtant, on ne retrouve pas beaucoup de grands noms hollywoodiens derrière la caméra. Ce qui n’a pas empêché chaque acteur et actrice de nous livrer une des meilleures performances de ces dernières années. Avec un double applaudissement pour Shameik Moore et Jake Johnson qui rendent le duo Morales/Parker extrêmement attachant.
Mes spider-sens ont kiffé !
Très enthousiaste à l’idée de voir un film d’animation qui se passerait des images de synthèse du Disney moderne, le résultat final a dépassé toutes mes attentes. Le mot d’ordre est l’intelligence artistique. Rien n’est gaspillé dans ce Spider-Man New Generation qui combine des dessins à la main avec un mélange très subtil de 2D et 3D. Chaque image, chaque action, chaque effet visuel sert l’histoire et rend un bel hommage à ses personnages. Le tout saupoudré d’un grain et d’un montage qui donnent l’impression de visionner un comic animé. Bref, du très très beau travail ! (Avec un petit bémol quand même, le film a été optimisé pour du 3D donc les textures en profondeur sont parfois floues… mais c’est pas grave)
Tom Holland n’a qu’à bien se tenir…
Il aura sollicité 3 réalisateurs et 3 scénaristes mais le résultat en valait la peine. Spider-Man New Generation pourrait avoir du mal à détrôner le photogénique Tom Holland mais avec son revirement complet et son retour à l’animation, Sony se paie enfin un Spider-Man crédible et attachant, en la personne de Miles Morales. Cette nouvelle itération du garçon araignée pourrait développer son propre univers – pardon, multivers ! -, et vu le succès critique et commercial déjà engrangé, il y a de fortes chances qu’on retrouve Morales d’ici quelques années. Je suis déjà chaud !
À bientôt sur Sitegeek.fr,
Musa
Bande-annonce
Apparemment il y aura une suite. Le 1 a eu pas mal de succès. J’étais allé le voir avec mon neveu en m’attendant à un truc moyen, mais j’ai été agréablement surpris.
Oooow merci pour cette critique plus que véridique. J’en suis juste resté sans voix, devant une telle réussite qu’aurais je pu faire d’autre. en effet le petit bémol aura été le flou mais ce n’est “absolument pas grave”. Tout le reste était juste parfait, l’animation, l’histoire, la bande son, TOUT. J’aurais tenu un blog que j’aurais dit la même chose que Musa.
Content que le film et la critique t’aient plu :-)
Je suis curieux de le voir celui là !
Alors ? Vu ?