The Night Of The Living Daube
Quand un film d’horreur sort au cinéma, j’ai toujours tendance à penser qu’il s’agira d’une énième daube remplie de « scare jumps » pour compenser son manque d’inspiration et force est de constater que bien souvent j’ai raison. Je ne vous raconte donc pas ce qu’il m’est passé par la tête lorsque j’ai vu que The Dead Don’t Die allait être présenté en avant-première à Cannes. Enfin si, je vais vous raconter : comment des gens qui trouvent les films des frères Dardenne divertissants peuvent-ils juger de la qualité d’un film de zombies ?
Mais je m’égare, là n’est pas la question.
Bref revenons à ma critique qui va contenir des spoilers, beaucoup de spoilers. Donc si vous n’avez pas vu The Dead Don’t Die… Mouais… En fait, on s’en fout. Si vous n’avez pas vu The Dead Don’t Die, c’est très bien comme ça !
Le casting de The Dead Don’t Die…
The Dead Don’t Die est un film de Jim Jarmusch sorti en mai 2019 avec au casting des pointures telles que :
- Bill Murray : Lost in Translation, Ghostbusters, Zombieland, …
- Adam Driver : Star Wars, The Man Who Killed Don Quixote, …
- Steve Buscemi : Reservoir Dogs, Fargo, …
- Danny Glover : Lethal Weapon, …
« Ok, avec des acteurs de cette trempe, ce film va être une tuerie. Surtout avec Bill Murray qui a déjà joué dans Zombieland ! »
Voilà ce que tout le monde me répétait lorsque j’exprimais ma méfiance au sujet du long-métrage. Le problème étant que je n’avais jamais entendu parler de Jim Jarmusch. J’ai donc été jeter un œil à sa filmographie et c’est là que j’ai découvert qu’il avait réalisé « Only Lovers Left Alive ». Ce qui ne m’a pas vraiment rassuré puisqu’il s’agit bel et bien d’une romance avec des vampires (toute ressemblance avec un autre film existant ou ayant existé serait purement fortuite).
… Et son synopsis
En ce qui concerne le scénario, l’inaction du film se déroule dans la petite bourgade de Centerville où, étrangement, la nuit tarde à tomber. On apprendra rapidement que ce phénomène est dû à la Terre qui est sortie de son axe de rotation et sans transition, les morts commenceront à sortir de terre. On suivra donc les aventures de Bill Murray et Adam Driver qui tenteront de sauver la ville.
Je vous préviens : ne vous attendez pas à de l’action dans tous les sens puisqu’en effet, The Dead Don’t Die est excessivement lent et contemplatif. Il paraît que c’est le style de Jim Jarmusch. En ce qui me concerne, ce n’est malheureusement pas mon truc.
Les gens ont dit oui, mais non
Ce qui choque d’entrée de jeu, c’est qu’Adam Driver n’hésite pas à briser le 4ème mur à tout bout de champ. Et pour cause, il ne cesse de répéter qu’il se trouve dans un film. Je n’ai rien contre ce genre de procédé en général mais il faut bien reconnaître que dans le cas de The Dead Don’t Die, c’est assez lourd et amené sans subtilité. Au même rayon, on retrouve des blagues répétitives qui volent encore moins haut que les running gags de Bob l’Éponge. Et en plus de ça, on nous sert tout un tas de personnages qui disparaissent sans explication au 2/3 du film; je pense notamment aux 3 gosses du centre pour ados.
Puis débarque Tilda Swinton qui joue le rôle du croque-mort affublé… D’un kimono et d’un katana, oui oui. Certes cela nous offrira les quelques scènes sympas du film lors desquelles elle découpera des zombies à tout-va. Le problème étant que Jarmusch nous sort son personnage sans aucune explication, comme un cheveu dans la soupe, pour ensuite le faire disparaître dans la scène la plus « what the fuck » du film. J’ai nommé : « La soucoupe volante qui sort de nul part et qui enlève la fossoyeuse ».
Mais tout n’est pas si mauvais dans The Dead Don’t Die
Si il y a bien un aspect positif que j’ai retenu de The Dead Don’t Die, c’est sa Bande Originale. Et ce même si le titre principal du long-métrage est utilisé à toutes les sauces par Adam Driver pour constamment nous répéter que nous sommes dans un film. Sombre et lancinante, elle colle parfaitement au style contemplatif de Jarmusch. Et dans le genre « fan service gratuit », j’ai aussi retenu Driver qui sort un porte-clés Star Wars de sa poche, ce qui m’a quand même fait sourire.
Les zombies sont quant à eux pas mal réussis. Déjà, ils se déplacent lentement façon Romero et ça c’est très bien. Ensuite, au lieu de répéter inlassablement “braaaaiiiiiiiin”, ils passent leur temps à répéter des trucs qu’ils aimaient de leur vivant, ce qui m’a foi est quelque peu original. On peut donc voir des morts-vivants scander “WiFiiiiiii”, “chardonnaaaaayyyy” ou “coffeeeeeee”. Comprenez par là que c’est une façon détournée pour Jim Jarmusch de critiquer la société de consommation du monde capitaliste (nom de Zeus qu’il est fort).
Si vous avez encore soif de zombies, n’hésitez pas à consulter nos autres articles sur le sujet.
À bientôt sur sitegeek !