Après un premier contact à la Gamescom, je n’attendais pas grand-chose de Starlink : A Battle for Atlas. Peut-être est-ce pour ça que j’y ai passé un agréable moment.
Un après-midi avec Starlink : Battle for Atlas sur PS4
L’annonce d’un jeu à jouets par Ubisoft a fait beaucoup jaser. La Twittosphère scandant en choeur : “Ubi veut son Skylanders ou Disney Infinity”. Après tout, si Warner Bros. a pu sortir LEGO Dimensions, pourquoi pas ? Or, surfer sur une tendance n’est pas forcément synonyme de médiocrité. D’autant que contrairement à la version LEGO, Starlink : Battle for Atlas s’avère beaucoup moins agressif – commercialement parlant. Reste que mon premier contact avec le jeu à la Gamescom ne m’avait pas enthousiasmé des masses, malgré un certain potentiel. En effet, le jeu d’Ubisoft disposait de tous les ingrédients pour devenir un No Man’s Sky ultra-accessible. Un potentiel confirmé, pour le meilleur et… pour le moins bon.
Jedi Starlinker
Cette comparaison à la baisse avec le jeu d’exploration de Hello Games se confirme dès les premières minutes. Très intuitif, Starlink : Battle for Atlas nous propose d’incarner l’équipage de l’unité Starlink (facile à retenir), dont les membres disposent de divers vaisseaux et d’armes dédiées. On connecte le tout directement à la manette via un socle et le fun est immédiat. On explore des planètes qui regorgent de bestioles et de missions, tout en s’amusant à débloquer le carte stellaire en en parcourant chaque recoin. Le vaisseau peut accueillir une arme sur chaque aile pour affronter les ennemis, ce qui donne lieu à d’intéressants combos. Par exemple pulvériser les ennemis de projectiles glacés afin de provoquer un choc thermique avec un lance-flammes explosif. On pilote le vaisseau en permanence, en se contentant généralement de flotter au ras du sol. Voler reste toutefois une option pour traverser de longues distances.
Le vol est normalement sollicité pour quitter une planète et voguer dans l’espace en toute liberté… quand des ennemis ne nous fondent pas dessus. Résultat : des combats spatiaux jouissifs qui restent plutôt lisibles, même si la visée devient une calvaire (sans être frustrante). Malheureusement, dans ce format amoindri de l’exploration interplanétaire, la répétitivité se manifeste d’autant plus vite. Les missions se suivent et se ressemblent, malgré des objectifs différents. On se retrouve finalement à tirer sur des ennemis en nombre, quand on n’affronte pas des boss imposants. Ces derniers proposent d’ailleurs un certain challenge et apportent une variété bienvenue au gameplay, puisqu’il y a des scripts à respecter pour les terrasser.
Des étoiles dans les jeux
Si la version Switch m’avait laissé perplexe quand à la plastique de Starlink : Battle for Atlas, la mouture PS4 s’avère plus que convaincante. Outre ses quelques textures qui sortent du lot, le jeu d’Ubisoft peut compter sur une direction artistique réussie. Starlink emprunte clairement à la SF classique pour varier ses décors et passer d’un désert poussiéreux jonché d’ossements gigantesques à une flore rouge/verte qui suinte l’extraterrestre. Sans compter les espèces relativement nombreuses qui peuplent les différentes planètes du jeu. Les effets visuels des attaques ou des sauts en hyperespace complètent ce tableau visuel plutôt réjouissant. Notez toutefois qu’à l’image de l’histoire, Starlink : Battle for Atlas ne dispose pas de facteur “waouw” et offre un univers s’adressant à un public jeune.
Ce qui explique aussi probablement des choix de casting regrettables. Je n’ai rien contre le Youtubeur Norman Thavaud – à vrai dire, ses vidéos me laissent indifférent – mais son jeu d’acteur (et les autres) minent le semblant de crédibilité dont se pare le jeu. Ça ne dérangera probablement pas les jeunes joueurs et joueuses, mais pour les adultes, il y a heureusement la possibilité d’opter pour la VO, nettement meilleure. Quant à l’ambiance musicale, n’y cherchez aucun excès d’originalité. La musique fait son job : elle occupe les oreilles, sans plus. Tout cela ne fait que confirmer le sentiment qu’a suscité chez moi le scénario : Starlink ressemble beaucoup à ces vieux dessins animés diffusés le samedi matin sur France Télévisions. Très classique et manichéen, avec des doublages fort typés, le jeu raconte l’histoire des gentils contre les méchants. Heureusement, il le fait à coups de très belles cinématiques, qui plaira certainement au public cible.
Gameplay et prospérité
Fatalement se pose la question du prix. Le starter pack physique coûte 75 euros (même s’il est déjà possible de le trouver moins cher). Soit un investissement assez important pour un vaisseau, un personnage et 3 armes. Sachant que la version numérique propose 4 vaisseaux, 6 pilotes et 12 armes pour seulement 5 euros de plus, le calcul semble vite fait. Toujours est-il que l’on peut terminer Starlink : Battle for Atlas avec seulement le pack de démarrage, ce qui est une très bonne nouvelle. Le jeu ne frustre pas par son manque de contenu. J’ai reçu pour ma part d’Ubisoft deux vaisseaux pour les besoins du test et très sincèrement, ça ne change pas grand-chose à l’expérience. Certes, quelques menues différences accompagnent tous ces changements mais ce sont principalement les armes qui enrichissent l’expérience. Et même celles-ci ne peuvent rien contre la répétitivité du gameplay.
Enfin, quelques mots sur le matériel. Les vaisseaux jouissent d’un superbe design, même si la conception reste tout au plus correcte. Les armes et les personnages ressemblent quant à eux à des jouets lambda, sans réelle créativité. En particulier quand on compare avec la qualité des figurines de Disney Infinity (qui se distinguent clairement du reste). Voici quelques photos afin de vous donner une idée plus claire et moins commerciale de ce que propose Starlink : Battle for Atlas.
Résumé des scores
Graphismes
Jouabilité
Bande son
Durée de vie
Scénario
No Man’s Sky pour les NULS
C’est avec une certaine satisfaction que je sors de Starlink : Battle for Atlas. Loin d’être un incontournable, le jeu a clairement du potentiel pour séduire un public jeune qui voudrait s’intéresser à de la SF bas de gamme. Car contrairement au space opera, le jeu d’Ubisoft invite avant tout à l’exploration et non à la quête initiatique épique. On s’amuse donc à voyager de planète en planète pour remplir des missions qui installent à force une certaine répétitivité. Et si l’on pourrait être tenté de dépenser des sous pour débloquer plus de contenu, c’est loin d’être une nécessité car 1) ça ne résout pas le problème de la redondance et 2) ce n’est pas nécessaire, le jeu étant conçu pour être bouclé avec les éléments de base. Heureusement, la narration cinématisée pourrait bien convaincre les amateurs de vieux dessins animés manichéens d’en arriver à bout. Bref, un premier jet réussi pour l’éditeur français dans le monde des jouets virtuels.
Plus d’infos sur le site officiel de Starlink : Battle for Atlas.
À très bientôt sur Sitegeek.
Musa
Les jouets d’Ubisoft
Bande-annonce :
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