Annonce tonitruante de l’E3 2012, Watch Dogs restera l’un des jeux à avoir le plus divisé les joueurs. Downgrade, gameplay boîteux et scénario insipide auront achevé la jeune licence aux yeux de certains. D’autres y voyaient un potentiel énorme… confirmé dans Watch Dogs 2 ?
Un après-midi avec Watch Dogs 2
Je fais partie de ceux qui ont aimé Watch Dogs (pas taper !). Je l’ai même surnoté à l’époque (pas bien, je sais…). Pour autant, je n’attendais pas grand-chose de cette suite. Mes premiers pas dans Watch Dogs 2 m’ont d’ailleurs donné l’impression de jouer à une suite lambda, comme si la suite n’apportait rien de neuf. Conformément à notre format de test, j’ai décidé de passer quelques heures dessus pour me forger un avis plus développé. Et je dois avouer qu’à ce stade, je n’ai qu’une envie, boucler ce test et y retourner ! Plus on avance, plus Watch Dogs 2 parvient à séduire là où son aîné peinait à fédérer.
Premier détail qui frappe, le gameplay plus abouti, plus fluide et plus riche. Un gameplay en phase avec l’univers coloré de San Francisco (j’y reviendrai). Si vous avez joué à Watch Dogs, vous vous souvenez comme moi de la conduite désastreuse. Bien que Watch Dogs 2 ne soit toujours pas du niveau d’un GTA V et de sa conduite arcade au poil, on a enfin l’impression de conduire des voitures et non plus des boîtes en carton sur moteur. Certains bolides restent malgré tout trop sensibles et les collisions ainsi que les dégâts ont toujours des faux airs de plastique, mais on progresse…
Il tient le monde dans ses mains
À sa décharge, Watch Dogs premier proposait un concept alléchant. Contrôler son environnement depuis un simple smartphone. J’espérais vraiment qu’Ubisoft peaufinerait cet aspect du gameplay dans Watch Dogs 2. C’est réussi, on retrouve cette sensation enivrante de toute-puissance virtuelle. Le gameplay électronique s’avère d’ailleurs plus intuitif et donne accès à toutes sortes de possibilités. Ne serait-ce que les informations privées de tous les passants (vie privée, salaires, métiers, etc.) et les interactions possibles avec leurs téléphones. On peut ainsi leur subtiliser de l’argent, lire leurs messages privés ou encore les électrocuter (c’est méchant… mais utile). On peut aussi recharger notre batterie car même dans Watch Dogs 2, la batterie d’un smartphone est naze.
Le souci reste pourtant le même que dans le volet précédent : tout est trop simple. Plus simple encore ici car on a l’impression que les développeurs ont fait l’impasse sur certains mini-jeux. Ouvrir une porte, pirater un terminal ou obtenir des informations cryptées se fait à l’aide d’une seule touche. Une facilité exacerbée par le NetHack, cette sorte de “vision de l’aigle” (on est bien chez Ubisoft) qui permet de tout voir à travers les murs. Ce qui rend la présence des caméras moins importante d’un point de vue stratégique, même si celles-ci s’avéreront utiles à des moments précis.
Que faire à San Francisco ?
Certaines nouveautés pallient ce défaut, à commencer par le Jumper (voiture téléguidée) et le drone, tous deux munis d’une caméra. Ils permettent d’investir des zones privées à distance ou de jouer simplement les éclaireurs. L’occasion de mentionner le level design très inspiré du jeu. Watch Dogs 2 reprend en effet les bases du premier épisode et offre ici une multitude de possibilités pour résoudre les énigmes. À condition bien sûr de faire tourner son cerveau. Une grande partie des missions impliquera de s’infiltrer discrètement dans une zone interdite. Qu’on choisisse le Jumper pour nous ouvrir la voie, qu’on utilise un monte-charge pour prendre de la hauteur ou qu’on fonce dans le tas au fusil ou au corps à corps, aucune méthode n’est en théorie mauvaise. Au joueur de choisir sagement et selon ses compétences. Compétences qu’il devra améliorer avec des points de recherche glanés au fil des missions.
N’allez pas croire que celles-ci se suivent et se ressemblent. Certes, monde ouvert oblige, on retrouve des éléments communs ci et là. Le jeu offre toutefois suffisamment de variété, entre l’infiltration, la conduite de karts électriques, des courses de drones, j’en passe. Sans compter les missions en ligne – intégrées à l’open world – pour chasser des joueurs, collaborer, pirater, voler, etc. Ajoutez à cela l’interaction constante avec votre environnement via votre smartphone et vous avez un jeu au gameplay plutôt complet.
Eh les gars, et si on se battait contre les méchants ?
Son potentiel gâché, Watch Dogs le devait à son scénario et son (anti-)héros. Malgré les prémices d’une histoire sombre dans une ville intelligemment choisie, Ubisoft nous a laissé avec une histoire sans queue, ni tête et un protagoniste insipide. Le héros torturé cède la place ici à Marcus Holloway, un personnage plus jovial et aux motifs moins lourds. Pourquoi pas ? On s’attachera même à sa bande de geeks stéréotypés à la folie des grandeurs. En effet, les héros appartiennent à la section californienne de DedSec, ce fameux réseau de justiciers virtuels. Marcus est donc un pirate qui va s’attaquer aux méchantes élites qui nous exploitent et abusent de nos informations privées. N’ayant bouclé l’histoire, j’ignore si on peut s’attendre à un gros revirement d’ici la fin mais entre le scénario pseudo-sérieux raté du 1 et le délirant un brin stéréotypé du 2, mon choix est vite fait.
D’ailleurs, Watch Dogs 2 assume pleinement son parti pris scénaristique et son univers. En attestent les références aux films kitschs des années 80/90 et la bande son électro rock qui ponctuent certaines missions. Une ambiance enrobée d’une direction artistique aux petits oignons, avec des clins d’oeil qui pullulent dans cette retranscription très fidèle et réussie de San Francisco. On sort une nouvelle fois de la palette inutilement sombre du premier épisode pour un design plus coloré et varié. Entre les quartiers bourgeois, les zones industrielles, la plage et les quartiers riches en tags aux allures anarchistes, il y a vraiment de quoi apprécier la richesse artistique du jeu. Un jeu en outre très vivant, avec des quidams dans la rue aux comportement scriptés mais très variés en interactions sociales. Ne vous étonnez donc pas de tomber sur un couple qui se dispute en pleine rue ou un autre qui a perdu son chemin en montagne et se chamaille.
Une machine à bout de souffle ?
Dommage que la direction artistique ne soit pas servie par une technique impeccable. Attention, Watch Dogs 2 est loin d’être moche. Je dirais même que c’est l’un des plus beaux auxquels j’ai joué sur PS4 (et j’ai fait The Witcher 3 récemment, c’est dire). Par contre, si l’effet des ombres, les textures, la modélisation incroyable des personnages et la profondeur de champ impressionnent, la machine peine à suivre. Je passerai l’aliasing, qui est incompréhensible dans un jeu de cette envergure. Par contre, les chutes de framerate auxquelles j’ai assisté en roulant trop très vite au volant d’un bolide… ça passe moins. Ça gâche même les sensations grisantes de vitesse !
On peut se rabattre sur l’interface qui, elle, a vraiment de la gueule. Le smartphone renvoie ainsi davantage à un vrai, avec la possibilité “d’acheter” des applications, notamment pour écouter de la musique constamment (Marcus porte des oreillettes, la cohérence est sauve !) ou reconnaître une musique qui passe. J’imagine que toute ressemblance avec des applications existantes doit être fortuite. On apprécie une nouvelle fois la direction artistique qui joue un rôle ici, en donnant vraiment de la vie au téléphone, à la carte ou encore aux écrans de chargement, qui peuvent être parfois longs.
Résumé des scores
Graphismes
Scénario / Ambiance
Jouabilité
Fun
Watch Dogs 2.0
Après une impression de déjà-vu, Watch Dogs 2 parvient à se distinguer de son aîné et s'avère même plus fun et abouti que ce dernier.
Revue de presse
–/20Gamekult |
–/20Gamergen |
–/20JV.com |
10/20Gameblog |
Conclusions hâtives de l’ami Musa
Watch Dogs 2 est-il l’illustre jeu que nous avait promis Ubisoft en 2012 ? Peut-être pas. Il lave cependant l’honneur de son aîné et devrait plus facilement fédérer les amateurs de monde ouvert. Son gameplay peaufiné, sa conduite améliorée, son univers déjanté et sa direction artistique prennent clairement le dessus sur les quelques défauts qui traînent, dont une technique irrégulière et une difficulté mal dosée. Reste que son contenu gargantuesque devrait vous occuper de longues heures, tandis que ses références délirantes devraient vous arracher quelques sourires. Le tout pendant que vous naviguerez à travers les rues fidèlement reconstituées et pleines de vie de San Francisco.
N’hésitez pas à nous faire signe quand vous traverserez le Pont du Golden Gate !
Plus d’infos sur le site officiel de Watch Dogs 2.
A très bientôt sur Sitegeek,
Musa
Watch Dogs 2.0 ?
Bande Annonce :
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merci pour ce concours
J’attendais ce titre comme un gta like avec un univers qui me parle et au final … c’est comme comparé Amazing Spiderman 2 à Batman arkham asylum. Y’en a un qui est bon et l’autre qui copie mais sans succès :\
Au final c’est Steep, que je n’attendais pas qui est une excellente surprise !!