Vous avez encore votre Game Boy dans un placard ? Vous aimez les shmup ? Alors, préparez-vous à découvrir une nouveauté anachronique sur votre console portable grise avec ce Genesis Game Boy prévu pour septembre 2021.
Genesis et son équipe dévoués à la Game Boy
Genesis débarque dans votre vie de quadragénaire, sur la console de votre enfance. C’est le pari de l’équipe formée par les producteurs Spacebot Interactive et Incube8 Games : commercialiser une nouveauté indé, sur la portable mythique de Nintendo. Le créateur du jeu, Andreas Winhard n’est autre que ce petit génie déjà auteur de Black Castle, sur la même machine. Gage de qualité, car son premier titre est une petite pépite. Black Castle s’inspire des codes et des genres bien connus de la fin des années 80 avec un gameplay à la Castlevania et un personnage à l’allure de Link dans Zelda.
De l’autre côté, Incube8 Games est la nouvelle filiale de la société québécoise Retro Modding, elle-même en charge d’un projet de RPG inédit, dont le Kickstarter est imminent, sur Game Boy Color et intitulé Infinity. Bref, toute cette effervescence a de quoi enthousiasmer les retrogamers collectionneurs. D’autant que ce Genesis sera commercialisé en septembre 2021 dans des formats physiques ambitieux. Les précommandes sont d’ailleurs déjà ouvertes sur leur site, pour environ 37,50 euros hors frais de port.
Genesis et ses maîtres sur Game Boy : comparaison n’est pas raison ?
J’ai eu la chance de tester le titre. Évidemment, je n’ai pu m’empêcher de le comparer à ses aïeuls sur la même console. Ainsi, me viennent à l’esprit les jeux de tir auxquels j’ai joué au début des années 90. R-Type, le sacrosaint dont je vous parlais récemment pour sa version R-Type Final 2 sur PS4, est probablement le plus commercial. Superbe à l’époque sur Game Boy, il avait fait couler beaucoup d’encre. Avec de superbes sprites et des mécaniques fidèles à la licence, il ne pêchait que par quelques ralentissements très pardonnables jadis.
Après R-Type, d’autres jeux du genre ont tiré leur épingle du jeu avec, notamment, le très connu et magnifique Parodius et le moins célèbre Chikyuu Kaihou Gun ZAS, une tuerie sortie sur Game Boy Jap uniquement. Ces titres ont été réalisés de mains de maîtres et avaient une ambition démesurée en matière de graphismes. Au-delà de leurs qualités géniales de gameplay, c’est probablement leur gourmandise technique qui les a le plus handicapé. En effet, ces titres, aussi exceptionnels soient-ils, étaient pénalisés par des ralentissements plus ou moins intempestifs.
Comment s’en sort-il alors le petit Genesis Game Boy ?
Genesis ne fait rien de mieux que ses muses. Il se contente d’un service minimum, loin de la guerre de la surenchère qui animait les développeurs à l’époque. Un mal pour un bien car cela lui permet de voler tranquillement. Vous ne prendrez d’ailleurs jamais l’animation en défaut. Certes, les graphismes se contentent d’un niveau moyen. Néanmoins, ils font parfaitement leur travail et correspondent aux représentations qu’on se fait aujourd’hui d’un soft monochrome 8-bits. Les musiques, bien que peu variées, sont excellentes. Certaines notes du thème principal m’ont même rappelé les notes de Bad Romance de Lady Gaga.
Genesis est donc un shoot’m up au défilement vertical, Tate pour les puristes. Vous n’avez qu’une seule vie, conditionnée par une barre d’énergie. Une seule touche permet de balancer des tirs. Avec extrême parcimonie, vous pourrez récupérer des items, soit régénérateurs de points de vie, soit qui upgraderont vos tirs. Jusque-là, c’est normal. L’astuce du gameplay tient au fait que les tirs améliorés ne sont pas éternels. En effet, vous avez une jauge en bas de l’écran, celle de droite, qui vous indique le nombre de munitions qu’il vous reste.
Au vu de l’aspect très basique du jeu, force est de constater que cela pimente l’exercice. En effet, là où les premières parties vous poussent à aller le plus loin possible, afin de finir les 4 stages proposés, vous trouverez motivation à rééditer l’exercice en quête de high-score. Et pour scorer, il va falloir la jouer finaude.
Si les 4 stages sont rapidement bouclés, l’objectif d’excellence qui consiste à éliminer tous les ennemis rencontrés, relève d’un tout autre challenge. C’est d’ailleurs ici même que le soft est intéressant. Dès lors que vous avez 15 minutes devant vous, sortir sa bonne vieille Game Boy et se lancer dans un rush est vraiment sympa. De plus, bien que le jeu soit rudimentaire à bien des égards, son côté 100% maitrisé fait que cela fonctionne. Le plaisir rencontré peut se comparer à une partie de Snake, à la bonne vieille époque des Nokia 3210, mais en mode Game Boy 90’s.
Conclusion : Ça valait la peine de lui donner un prénom de 16-bits ?
Alors soyons clairs, ce shmup, s’il était sorti en 1991, serait passé inaperçu. On lui aurait reproché une prise de risque minimum techniquement et un nombre de stages trop limité. Par contre, en 2021, le défi technologique sur Game Boy n’est plus une priorité absolue. Le plaisir réside dans la nostalgie. A cet effet, Genesis parvient à vous emmener dans son petit univers. Il vous incite à vous y remettre pour battre votre high-score et surtout, dépoussiérer cette Madeleine de Proust qu’est la Nintendo Game Boy.
A très bientôt sur sitegeek,
Vega