Quatrième bouchée de mafieux japonais en deux ans avec la sortie récente de Yakuza Kiwami 2, qui illustre à merveille la définition du remake…
Un après-midi avec Yakuza Kiwami 2 sur PS4
Je ne vais pas m’amuser à vous faire l’historique de ma relation avec Yakuza à chaque jeu… D’autant que Yakuza Kiwami 2 est le quatrième volet de la saga à sortir en 2 ans dans nos contrées. Si on m’avait dit ça, à l’époque où il fallait chialer en position foetale pour voir un Yakuza débarquer chez nous, j’aurais ri. Enfin, je ne vais pas bouder mon plaisir car entre Yakuza Zero, Yakuza Kiwami et le récent et excellent Yakuza 6, les fans ont été servis (il était temps !). Cette saga de plus en plus prisée en Europe et en Amérique aura indéniablement marqué l’industrie du jeu vidéo. Les futurs projets de SEGA en attestent. Mais avant de nous tourner vers l’avenir, Ryu go Gotoku Studio nous propose un nouveau retour dans le temps avec le remake d’un des meilleurs épisodes de la série, qui n’a rien perdu de sa superbe. Au contraire.
Pas une ride 2
Sublime. Voilà qui résume le design de Yakuza Kiwami 2. Avec son nouveau moteur utilisé dans Yakuza 6, la série atteint les sommets. Les flaques reluisantes, les craquelures au sol, la peau granuleuse des personnages, les animations des combats et bien sûr les magnifiques reflets nocturnes sur le fleuve de Sotenbori… On ne peut que rester ébahi, surtout si on a connu Yakuza sur PS2. La perfection n’existant pas, on trouvera toujours quelques PNJ peu expressifs, l’une ou l’autre texture en deçà ou encore un élément trop figé. Mais aucun de ces micro-défauts ne ternira l’image du plus beau jeu Yakuza à ce jour. Si Kamurocho reste l’éternelle constante de la série, c’est Sotenbori qui suscitera l’émoi des joueurs. Une ville organique, (plus ou moins) vivante avec des détails à foison.
Kiryu retrouve quant à lui les superbes animations de Yakuza 6. Sa fatigue palpable quand il court trop, sa grande classe quand il marche à-la-Yakuza ou bien évidemment ses pirouettes lors des affrontements rendent le personnage extrêmement dynamique. Ajoutez à cela un open-world fluide avec très peu de chargements, et on a qu’une envie : explorer les deux quartiers nippons jusque dans leurs moindres recoins.
Pourquoi est-il si violent ?
Je persiste et signe : les combats de Yakuza, c’était mieux avant ! Après un épisode Zero et un Kiwami qui proposaient un système plus riche avec des styles de combats différents, Yakuza 6 (et donc Yakuza Kiwami 2) est passé à une formule à mon sens plus pauvre. En théorie, ce nouveau format se veut plus “modulable” avec un système de progression RPG-esque. Si ce dernier profite d’une interface formidable, dans la pratique, les combats se limitent à un martèlement des touches carré (coup faible) et triangle (coup puissant pour conclure le combo). Et le pire, c’est qu’on a l’impression de taper dans du plastique en envoyant valser des personnages d’un bête coup. J’ai tout de même eu l’impression que les coups avaient retrouvé de leur brutalité, mais il est fort probable que je me sois tout simplement habitué depuis le sixième épisode.
Autre regret : difficile de jauger la puissance des ennemis, sachant qu’on tape dans le tas et qu’un bête voyou peut bloquer les coups puissants de Kiryu. Ça tue complètement l’immersion… jusqu’à ce qu’on active les heat moves pour se venger. Signature de la franchise, ces “coups de grâce” ultraviolents n’ont jamais autant brillé et dans la mesure où ce sont les seuls vecteurs de variété dans le gameplay, on s’attelle vite à les débloquer pour enrichir les affrontements. Mais pour ma part, les combats ont perdu de leur superbe et ne restent qu’un passage obligé, parfois fastidieux, de Yakuza Kiwami 2. Et les nouveautés mineures comme les finish moves à base de QTE sur les boss constituent une maigre consolation.
PIMP my Yakuza
Je pars du principe que si vous êtes là, vous connaissez la série. Inutile donc de m’attarder en détails sur les innombrables mini-jeux de Yakuza Kiwami 2. Du Virtua Fighter sur borne arcade, du karaoké, des jeux de hasard japonais incompréhensibles et des activités plutôt perverses sont à votre disposition. On peut également compter sur les restaurants pour se remplir l’estomac (un système est carrément prévu pour) et gagner de l’XP (c’est bien connu, manger ça fait évoluer). N’oubliez pas non plus de boire, histoire d’aller ensuite à l’urinoir pour jouer à mieux viser que l’ordinateur (si, c’est un vrai jeu). Restent les 70+ quêtes secondaires, aux tailles diverses, qui donnent toujours lieu à des situations loufoques et improbables, autre marque de fabrique de la saga. Additionnez le tout et vous pouvez ajouter quelques dizaines d’heures à la douzaine requise par la trame principale.
J’aimerais toutefois m’attarder sur l’activité la plus complexe de Yakuza Kiwami 2 : le Four Shine. Un club d’hôtesses dont Kiryu devient le gérant malgré lui. Un jeu de gestion dans le jeu. Le gameplay s’avère très simple et accessible mais on se prend au jeu et on a une folle envie de surpasser les autres clubs. On peut ainsi recruter des filles, définir le look des plus populaires, faire de la pub, intervenir pour régler des problèmes, encaisser et surtout satisfaire les clients afin d’assurer de grosses entrées d’argent. Bref, de quoi s’occuper encore plus dans ce Yakuza Kiwami 2 excessivement généreux.
Double Dragon
Si chaque épisode bénéficie d’une écriture riche et complexe, je reste convaincu que le troisième volet a pris un mauvais tournant. Trop de rebondissements rocambolesques, trop de personnages, trop de trop ! Ça n’a rien enlevé au plaisir de jeu ni à l’intérêt de suivre l’histoire, mais en y réfléchissant, je ne me souviens plus des trames des épisodes 3, 4 et (dans une moindre mesure) 5. Le 1 et 2, en revanche, m’évoquent toujours beaucoup de choses. À commencer par le magnifique duel entre le Dragon de Kojima et le Dragon du Kansai, qui fait grimper l’épique-o-mètre du jeu. Le personnage de Sayama, la policière anti-Yakuza, ajoute également une touche féminine (assez crédible) à une saga qui suinte la testostérone. Mais c’est surtout l’écriture du jeu que j’apprécie, qui reste plus terre à terre (pour un Yakuza s’entend) et dont les pièces du puzzle trouvent habilement leur place à mesure que le scénario se dévoile. Probablement la meilleure trame de la saga.
Résumé des scores
Graphismes/son
Jouabilité
Bande son
Durée de vie
Scénario
Kiryu-sama
Si tous les remakes pouvaient être aussi beaux, fun et riches que ce Yakuza Kiwami 2, les gens passeraient moins de temps à se plaindre sur Twitter. Alors faites-nous plaisir, faites de meilleurs remakes !
Revue de presse
7/10Gamekult |
–/20Gamergen |
18/20JV.com |
8/10Gameblog |
Meilleur remaster ever
Après deux remakes jouissant d’un travail d’orfèvre, il est temps pour la série de se tourner vers l’avenir. Je vois mal comment un autre remake pourrait surpasser ce Yakuza Kiwami 2 qui frôle la perfection dans sa catégorie. Malgré des combats qui font toujours un peu tache, le jeu retranscrit à merveille tout ce qu’on attend d’un Yakuza, avec une histoire épique, des rebondissements incroyables, des activités à foison (peut-être même trop) et des combats malgré tout brutaux. Que les amateurs de la licence n’hésitent plus. Quant aux néophytes, terminez d’abord les deux épisodes précédents et ensuite foncez !
Plus d’infos sur le site officiel de Yakuza Kiwami 2.
À très bientôt sur Sitegeek,
Musa
Kiryuuuuuuu !
Bande-annonce :
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