Le catalogue Neo Geo pullule de jeux de combats. Néanmoins, en 1992, le catalogue SNK s’étoffe d’un titre footballistique futuriste qui va marquer les esprits : Soccer Brawl. En ces journées remplies d’un Euro 2020 anachronique, j’ai ressorti ma Neo Geo AES pour vous en causer un brin…
Le catalogue arcade de SNK pond enfin un jeu de foot appelé Soccer Brawl
Alors que la console la plus bourgeoise de l’époque propose des jeux de VS Fighting à tout va depuis deux ans, les amateurs d’arcade attendent un titre autour du ballon rond. En mars 1992, SNK va sortir son premier jeu de football sur sa console AES. Soccer Brawl, sorti un mois plus tôt en arcade sur MVS va révolutionner le genre. Bien que le titre ne soit pas un modèle de perfection, son animation et son style futuriste vont séduire la presse et emballer les salles d’arcade. Soccer Brawl en met plein la vue avec un style pompé au film Cobra et plonge les joueurs dans une simulation sportive où tous les coups sont permis.
C’est parti pour la belle et onéreuse cartouche AES !
Les modes de jeu sont limités. Soit vous vous lancez en mode championnat « League Mode« , soit en duel contre un compagnon de jeu. Les équipes disponibles sont faites de la même peau de chagrin puisque vous n’aurez le choix qu’entre 8 équipes. Quant au nombre de stages, il est littéralement famélique puisque vous ne pourrez disputer vos joutes sportives que dans deux enceintes différentes : Le Japon ou les USA.
2 modes de jeu et puis c’est tout !
Soccer Brawl est juste beau, mais je l’aime !
Esthétiquement, Soccer Brawl n’a pas super bien vieilli. Toutefois, à l’époque, j’avais été estomaqué en découvrant les screenshots dévoilés par le magazine Joypad. De plus, le magazine octroyait une note de 17/20 pour ses graphismes, de quoi convaincre l’ado de 13 ans que j’étais. Il faut reconnaitre que si les animations sont dynamiques et inédites, elles souffrent de leur répétitivité. Les joueurs sont beaux sans faire exploser les rétines et ne jouissent que de quelques animations, pas de quoi faire rêver… Surtout quand on découvre Super Sidekicks un an plus tard.
Néanmoins, le côté futuriste et la violence des impacts reflètent bien l’esprit arcade de l’époque. J’ajouterai même qu’à sa sortie, Soccer Brawl bousculait les codes puisqu’aucun jeu n’avait à ce point aussi bien retranscrit les sensations futuristes telles qu’on pouvait les voir dans les mangas. Qu’il s’agisse de la déformation du ballon lors des tirs spéciaux ou des androïdes qui commencent à fumer en 2ᵉ mi-temps, les courtes parties dans les salles d’arcade ne laissaient pas le temps de s’ennuyer. D’autant plus que les musiques donnent bien la pêche.
Prise en main entre arcade et rudimentaire
Les jeux d’arcade ont pour mission de séduire le gamer dans les 30 premières secondes. Pour ce faire, les commandes doivent être simples et explicites. Soccer Brawl ne déroge pas à cette règle puisque seuls deux boutons interagissent : A pour tirer ou défendre, B pour passer ou sauter. En appuyant simultanément sur les deux boutons, vous déclenchez un tackle. Après quelques parties, ces commandes s’imposent d’elles-mêmes. Par contre, certains mécanismes apparaissent de manière beaucoup plus spontanée. Par exemple, votre joueur déclenchera soudainement un dribble sauté pour éviter un tackle adverse.
Enfin, en tenant enfoncée la touche A, vous pourrez déclencher un tir spécial, propre à chaque membre de l’équipe. En défense, cette même manipulation déclenchera un coup de poing / lancé de laser pour canarder vos adversaires. Au début assez aléatoire, ces options font mouche lorsqu’elles sont maitrisées. Néanmoins, le terrain est très court et la lisibilité n’est pas toujours optimale. Du coup, le gameplay va principalement reposer sur vos réflexes et sur l’explosivité de vos réactions.
Enfin, vous pouvez également interagir avec l’environnement. La balle sort lorsqu’elle passe derrière le goal. Néanmoins, lorsqu’elle sort sur le côté du terrain, elle n’est pas considérée comme sortie tant qu’elle n’a pas touché le sol. Considérer et faire intervenir les parois latérales dans votre tactique devient dès lors un atout considérable et surtout excitant à souhait. Personnellement, j’adore cette ambiance et l’action que ces commandes simplistes procurent. Vous n’avez pas le temps de vous embêter et les parties à deux joueurs respirent l’arcade comme trop rarement. Seul Windjammers est parvenu à me procurer ce genre de sensations sur Neo Geo.
Conclusion après 30 ans de Soccer Brawl
Soccer Brawl a été ma licorne pendant des années. A peine effleuré en salle d’arcade, je n’ai initialement pu vraiment y jouer qu’en émulation. Récemment, après avoir acquis l’onéreuse version AES, ma Madeleine de Proust m’a rattrapé. Ce Soccer Brawl est loin d’être un jeu football intéressant. Par contre, il garde en lui toute la rage que l’anticipation du futur pouvait contenir au début des années 90. De surcroit, il restera toujours le premier jeu de football de la ludothèque la plus excitante du monde. Et chez moi, Soccer Brawl vient de quitter ma Bucket List, pour mieux trôner sur mon étagère à trophées nostalgiques.
N’oubliez pas de marquer l’histoire dans le hall of fame !
À très bientôt pour d’autres souvenirs vidéoludiques partagés sur sitegeek.fr,
Vega