On commence avec l’une des plus belles surprises de cette Gamescom. 11-11 : Memories Retold est un jeu d’aventure narratif édité par Bandai Namco et développé par DigixArt, sous la supervision de Yoan Fanise. Vétéran de l’industrie française, le bonhomme revisite une nouvelle fois la Grande guerre, après s’y être déjà intéressé dans Soldats Inconnus (Ubisoft) en 2014. Cette fois-ci, le studio montpelliérain se voit épaulé par le célèbre studio Aardman Animations (Chicken Run, Wallace & Gromit), qui laisse une trace indélébile sur les animations de 11-11 : Memories Retold.
11-11 troque le design cartoonesque de Soldats Inconnus pour des textures pastel qu’on aime ou qu’on déteste. D’abord sceptique, un échange avec un interne m’a permis de mieux saisir le but des développeurs. Ce choix artistique aurait deux objectifs. Le premier, jouer avec les couleurs afin de créer un contraste entre les scènes de guerre et celles se déroulant loin des bombardements. Le pari semble réussi, car les couleurs chaleureuses du Canada ont vite cédé la place à un mélange de bleu marine (ciel noir), de jaune (coups de feu) et de rouge (…). Le second, se distancier de la violence et du gore, afin de s’intéresser davantage à l’immersion psycho-émotionnelle du joueur. Et si je ne suis toujours pas convaincu par l’effet flouté des graphismes, ces deux objectifs semblent bien remplis.
Ce qui nous amène à l’histoire, portée par deux personnages profondément humains et antinomiques aspirés malgré eux dans l’horreur de la guerre. Harry, un photographe canadien romantique, qui va rejoindre les troupes pour impressionner celle qu’il aime. Il va ainsi voir sa vision romancée de la guerre confrontée à la réalité. Kurt est quant à lui un ingénieur allemand qui va s’enrôler suite à la disparition de son fils au front. Les acteurs Elijah Wood et Sebastian Koch prêtent respectivement leur voix à Harry et à Kurt, mais font également office de narrateurs. Le résultat après 20 minutes de jeu s’avère convaincant, pour un titre qui devrait durer 5 heures.
Un dernier mot sur le gameplay, très en retrait durant notre démo. Quelques mini-jeux ont parsemé le parcours de Kurt, tandis que Harry a dû prendre l’une ou l’autre photo. Du reste, on se retrouve dans du pseudo-point’n’click assez classique, pour un jeu qui s’intéresse beaucoup plus à l’ambiance et l’histoire qu’à des mécaniques ludiques. On a également pu incarner un chat durant un très court instant mais, à l’image du reste, cette séquence revêtait davantage un intérêt scénique que pratique. Étant un narrativiste dans l’âme, je suis conquis par le projet – malgré le flou graphique – et j’ai hâte de tester 11-11 : Memories Retold à sa sortie le 9 novembre 2018.
Musa