J’avais très peur et très envie de tester Darksiders III. Peur car la chute de THQ et la production chaotique du jeu ne présageaient rien de bon. Et envie car malgré tout, je reste un fan du premier volet, dont la fin reste l’une des plus épiques de l’histoire du jeu vidéo. Une fin à la promesse complètement gâchée par un second épisode qui n’a pas su capitaliser sur son énorme potentiel. Hélas, avec Darksiders III, les développeurs ont visiblement opté pour un même schéma scénaristique, le jeu se déroulant en marge des événements du I et du II.
En revanche, alors que je m’attendais à un jeu bas de gamme, tant que sur le plan graphique que mécanique, je me suis retrouvé face à un titre dans la lignée de ses aînés. On est bien loin des premières vidéos qui laissaient penser qu’un studio de stagiaires avait pris le relais. Non, Darksiders III semble respecter les poncifs de la série, avec des combats brutaux, de l’exploration, des boss et une direction artistique qui mélange habilement des couleurs vives avec un contexte post-apocalyptique lugubre. On sent tout de même les limites budgétaires en s’intéressant aux détails anodins, comme cette chute d’eau qui n’éclabousse quasi pas, ou encore l’une ou l’autre texture datée. Mais dans l’ensemble, on retrouve l’esprit visuel du premier épisode (plus riche que sa suite).
J’espère que la démo qui nous a été soumise se situait au tout début du jeu. Car malgré la joie de renouer avec la série, certains défauts ne m’ont pas échappé. Je pense par exemple à la pauvreté des combats. En gros, on martèle la touche d’attaque pour former de magnifiques enchaînements au lasso infernal de Fury (dont l’animation est superbe, cela dit). On peut également esquiver avec un bon timing les coups adverses pour asséner une contre-attaque destructrice. Mais le gameplay s’arrêtait là dans notre démo. Les développeurs nous promettent plus de richesse, avec notamment les pouvoirs des Sept Péchés Capitaux dont il faudra affronter les avatars. Gageons que cette nouveauté, couplée à l’évolution des combos, permettra au jeu de se renouveler sur la longueur.
J’aurais également souhaité en apprendre un peu plus sur Fury. Si elle dégage effectivement quelque chose en matière de badasserie, je crains que le personnage ne soit à ce stade très monochrome. Impossible évidemment de jauger le caractère de l'(anti-)héroïne en seulement 20 minutes mais ses échanges avec l’esprit qui l’accompagne la rendaient très antipathique. Espérons qu’il s’agisse d’une première impression tronquée et que Fury aura droit à la même évolution et aux mêmes rebondissements que son frère Guerre (car l’autre, c’est mort… haha… ha… non ?). Réponse le 27 novembre 2018.
Musa